L'ONG Reporters sans frontières empêchée d'entrer au Tchad

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) affirme avoir été empêchée de se rendre au Tchad. Ambroise Pierre, le responsable Afrique de l'organisation devait se rendre dans le pays pour rencontrer trois journalistes emprisonnés. RSF dénonce depuis plus d'un an la dégradation de la liberté de la presse dans le pays. Le point sur les dossiers qui opposent RSF au gouvernement.



N'Djamena, la capitale du Tchad.
L'ONG Reporters sans frontières (RSF) n'est pas la bienvenue au Tchad. Ambroise Pierre, le responsable Afrique de l'organisation avait prévu de rendre visite aux trois journalistes emprisonnés dans le pays et de discuter de leur cas avec les autorités. Mais il n'avait pas réussi à obtenir un visa. L'ambassade lui demandait une lettre d'invitation du ministère de la communication qui ne lui a jamais répondu.
Il faut dire que RSF dénonce depuis plus d'un an la dégradation de la liberté de la presse au Tchad. Et plusieurs dossiers embarrassent le gouvernement.
Il y a d'abord le cas des trois journalistes emprisonnés. Jean Laokolé, fils d'opposant et blogueur, accusé de diffamation, a été le premier à être arrêté dans la nuit du 22 au 23 mars dernier. Il aurait reconnu avoir travaillé sous pseudonyme pour le blog du tchadien Makaila Nguebla. Ce dernier a été expulsé du Sénégal le 8 mai et accuse N'Djamena d'avoir demandé sa tête au gouvernement sénégalais.
Eric Topona arrêté dans la foulée
Dans la foulée, le journaliste et fils d'opposant Eric Topona a été arrêté. Accusé d'avoir échangé des emails avec le blogueur basé à Dakar appelant à un soulèvement populaire. Eric Topona est inculpé d'atteinte à l'ordre constitutionnel et est incarcéré depuis plus d'un mois à la maison d'arrêt de N'Djamena.
Avenir de la Tchiré, le directeur de publication d'Abba Garde, connait le même sort. Il est accusé de diffamation incitant à la haine. Ils ont tous les deux demandé leur remise en liberté provisoire. Sans succès pour le moment.
Deux autres journaux visés
Deux autres journaux et directeurs de publication ont des démêlés avec les autorités. Jean-Claude Nekim de N'Djamena Bi Hebdo a vu sa peine d'un an avec sursis confirmée en appel pour la publication d'une pétition critiquant la gestion de la manne pétrolière. Il est aussi poursuivi dans une autre affaire suite à une plainte du demi-frère du président Idriss Déby.
Enfin, Juda Allahoudoum du journal l'Union est poursuivi en diffamation suite à trois plaintes, dont deux de conseillers du chef de l'Etat.

Source : Rfi.fr

Dépéche

Vendredi 21 Juin 2013 09:48


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