Les ambassadeurs des quinze pays membres doivent arriver jeudi à Bujumbura pour deux jours de visite, la deuxième en moins d'un an. Ils prévoient aussi une escale à Addis Abeba, siège de l'Union africaine.
Le problème est qu'il n'y a pas de processus politique pour sortir le Burundi de la grave crise où il est plongé depuis avril, a expliqué Jamal Benomar.
Pour lui, "il y a encore une chance pour les Burundais de s'unir pour trouver un moyen d'aller de l'avant".
"Pour cela", a-t-il déclaré à des journalistes, "il faut un processus large, dans le cadre d'une médiation impartiale, avec un calendrier clair, un ordre du jour, un accord sur les participants, et c'est exactement ce que nous n'avons pas".
L'Ouganda a entrepris depuis des mois une médiation régionale mais celle-ci piétine.
L'ONU va renforcer sa présence au Burundi en déployant cette semaine une équipe d'une vingtaine de personnes chargée de surveiller le respect des droits de l'homme et d'encourager le dialogue politique.
A terme, si la situation dérape, l'ONU pourrait être amenée à déployer des Casques bleus. Mais le président burundais Pierre Nkurunziza refuse obstinément toute mission de maintien de la paix, même venant de l'Union africaine.
Un document interne de l'ONU soulignait récemment que des Casques bleus n'auraient pas les moyens de protéger efficacement les civils si un génocide se produisait, comme au Rwanda voisin en 1994.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza - réélu en juillet - à un troisième mandat. L'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent cette réélection contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Les violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts et contraint à l'exil plus de 70.000 personnes, selon l'ONU.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a dénoncé vendredi dernier l'existence de massacres ethniques, de charniers avec une centaine de cadavres et de viols collectifs commis par les forces de sécurité au Burundi.
Source: BBC Afrique