La Libye a été élue jeudi 13 mai au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, malgré l’opposition de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme. 37 d'entre elles avaient adressé ce jeudi matin un appel de dernière minute aux 192 Etats membres de l'ONU pour qu'ils ne donnent pas à la Libye un siège au Conseil. Peine perdue, la Jamahiriya libyenne a recueilli 155 voix.
En réalité l'élection de la Libye n'est pas une surprise. Le groupe Afrique avait 4 sièges à pourvoir au Conseil des droits de l'homme de l'ONU et ce même groupe Afrique avait proposé 4 candidats : la Libye, l'Ouganda, la Mauritanie, et l'Angola. Les 4 Etats étaient donc assurés d'être élus.
Les ONG de défense des droits de l'homme ont critiqué ce mode de candidature qui assure une élection sans contestation : « des élections sans compétition n'ont aucun sens », ont affirmé ces organisations.
Ces ONG contestent le bilan en matière de droits de l'homme de plusieurs Etats membres de ce Conseil mais elles ont concentrés leurs critiques sur le régime du colonel Kadhafi. « Une des plus brutales et des plus anciennes tyrannies », selon les ONG. Pour ces organisations, « la place du colonel Kadhafi est en prison. La Libye est une des sociétés les plus répressives au monde », ajoutent-elles.
En 2003, la Libye avait été élue à la présidence de la Commission des droits de l’homme de l'ONU, et pour ces mêmes ONG cette élection avait causé des « dommages durables » pour l'institution qui depuis a été remplacée par ce Conseil des droits de l'homme.
Le Conseil des droits de l'homme compte 47 Etats membres élus pour trois ans. Il est régulièrement accusé de ne pas agir sur les dossiers connus pour leurs violations des droits de l'homme comme le Soudan.
« Les pays qui se présentent et sont élus au Conseil des droits de l’homme doivent être ceux qui ont un bon bilan sur les droits de l’homme. Ceux qui n’atteignent pas ce niveau ne méritent d’être membres. Mais dans cet organe, comme dans d’autres organes de l’ONU, il y aura toujours des pays dont nous ne partageons pas les vues et les orientations. Malgré cela, nous devons travailler avec eux. »
De leur côté, les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé « une élection de pure forme ». Depuis le retrait, sous la pression, de la candidature de l’Iran, il y avait autant de sièges à pourvoir que de candidats. Elles estiment que la Libye n’avait pas sa place au conseil des droits de l’homme, pas plus que l’Angola, la Malaisie, la Thaïlande, l’Ouganda et le Qatar, qui ont également été élus.
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