L'UE divisée sur l'assouplissement des sanctions contre le gouvernement zimbabwéen

L'Union européenne devrait décider d'assouplir le régime de sanctions qui visent le gouvernement zimbabwéen depuis 2002. Les sanctions ciblées visant le président Robert Mugabe, qui partage le pouvoir avec son ex-rival Morgan Tsvangirai depuis février 2009, devraient être renouvelées. Mais si le texte qui sera examiné ce lundi 23 juillet par les ministres des Affaires étrangères des 27 est adopté, les sanctions visant une majorité des 112 personnes soumises à des gels d'avoir et à des interdictions de visas pour l'Union européenne, pourraient être levées une fois que le Zimbabwe aura organisé un référendum constitutionnel. L'Union européenne est divisée sur ce dossier des sanctions.



Robert Mugabe (g), et Morgan Tsvangirai (d), ici à Harare en 2008.

Les restrictions sur l'aide budgétaire directe au développement et à la coopération pourraient être levées dès le 20 août, date à laquelle elles arrivent à échéance. A ce jour, l’aide de l’UE s’élève à cent millions d'euros par an, mais depuis 2002, elle est versée aux agences des Nations unies et à des ONG. Seulement la suspension examinée aujourd’hui est alambiquée.

Les restrictions seraient renouvelées pour douze mois, mais leur application serait suspendue, ce qui ne veut pas dire que le robinet à subventions directes serait ouvert dès le 21 août. « Cette formule est le fruit d'un exercice d'équilibriste, car nous sommes divisés », a confié à RFI un diplomate européen.

Au sein des 27, un groupe de pays estime que les progrès au Zimbabwe ne sont pas de nature à justifier la levée des sanctions. L’autre école estime que ces sanctions sont contre-productives, car elles permettent à Robert Mugabe d'imputer la responsabilité des pénalités à son rival, le Premier ministre Morgan Tsvangirai, car Mugabe l'accuse à loisirs d'être un pantin de Bruxelles. Les partisans d'un assouplissement soulignent aussi que la récente adoption d'une loi électorale et la rédaction d'un projet de Constitution par une commission parlementaire méritent d'être récompensées.
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Lundi 23 Juillet 2012 10:37


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