L'acte III de la décentralisation n'en finit pas de faire son lot d'insatisfaits. C'est dans la communauté rurale de Toubacouta située au Sud-est du département de Foundiougne, région de Fatick et chef lieu de l'arrondissement, qu'il faut s'aventurer pour s'en rendre compte. Dans cette région du Sine Saloum, percé par le bras de mer et sous la rigueur du soleil, 574 habitants naviguent sur l'ignorance de la nouvelle réforme des collectivités locales. L'adjoint du vice-président du conseil rural, Mamadou Bakhoum passe aux aveux. « C'est une nouveauté que nous maitrisons peu au niveau de la collectivité. Pourtant, c'est une question actuelle qui suscite de nombreuses questions ».
Avant de revenir à la charge pour lister ses inquiétudes notamment sur « la limite des délais qui étaient fixés aux politiques pour qu'ils puissent s'entendre sur le nouveau code électoral ». Ce qui risque de se passer selon lui, « c'est un nouveau rapport des élections. Et ce sera un vide juridique ». Dans cette localité, pourtant très connue pour être une destination touristique de choix, le nouveau code général des collectivités locales est une illusion dans l'esprit des populations. C'est travers les médias que la majorité en a eu l'écho sans vraiment savoir ce que cela veut dire.
Les habitants de Toubacouta ne sont pas vraiment des références pour parler de cette réforme. Devant sa boutique, un jeune, la trentaine assure qu'il n'en a jamais entendu parler. Du côté des femmes, la réponse est sans appel : c'est l'ignorance totale. Pape Sarr, menuisier métallique, prétend en connaitre plus que ses concitoyens. Pourtant, il ne sert pas d'avantage que « c'est une bonne reforme pour notre localité ». Pour la jeune écolière censée en connaitre plus que la grande masse, « c'est sans intérêt pour elle bien qu'elle en a entendue parler ». A Toubacouta, l'acte III de la décentralisation est un acte anodin. Banal même à la limite.
Toujours selon, M. Bakhoum, le nouveau code général des collectivités est trop précipité. « La reforme n'a pas était suffisamment préparé. Le temps imparti ne permet pas une concertation assez fournie ». L'angoisse poser par cette reforme est bien réelle auprès des autorités locales de Toubacouta. Elles viennent d'installer six (6) centres de transformations des produits halieutiques dans la localité. Et sans doute, cette reforme risque d'installer une instabilité quant à la gestion de ces infrastructures. Car, « l'Etat avait délégué la gestion à la collectivité locale ».
En définitif, « c'est une rupture sur le plan économique et l'aspect électoral ne doit pas pousser à prendre de tels risques », souligne l'adjoint du vice-président du conseil rural qui déplore par ailleurs, de n'avoir pas été associé la tournée de la caravane de l'acte III de la décentralisation.