Frederick Chiluba, le 10 mai 2007 à Lusaka. AFP /Thomas Nsama
Officiellement né le 30 avril 1943, Frederick Chiluba avait été expulsé de son école peu avant son entrée dans le cycle secondaire, pour activités politiques. Il avait alors travaillé comme assistant dans un bus, chargé d'attirer les clients, avant de devenir plus tard conducteur.
Employé à 19 ans dans une plantation de sisal en Tanzanie, il revient au pays en 1966 et occupe un poste d'agent-comptable dans une société suédoise où il rencontre sa première femme, Vera Tambo dont il divorcera 33 ans plus tard.
Frederick Chiluba s'engage dans le mouvement syndical. Il gravit rapidement les échelons du Congrès des syndicats zambiens et en devient le président en 1974. En désaccord avec le parti unifié pour l'indépendance nationale de Kenneth Kaunda, à l'origine de la création du Congrès des syndicats, il est démis de ses fonctions et emprisonné avec 16 autres syndicalistes.
En juillet 1990, Kenneth Kaunda lève l'interdiction sur les partis politiques. Le Mouvement pour la démocratie multipartite est fondé dans les jours suivants. Frederick Chiluba le rejoint peu de temps après.
Dans les élections qui suivent en octobre 1991, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) remporte 125 des 150 sièges à l'Assemblée. Kenneth Kaunda s'incline et Frederick Chiluba lui succède. La transition pacifique -peu courante à l'époque- est saluée par la communauté internationale.
Très vite, le nouveau président s'engage dans la privatisation des sociétés d'État, supprime les subventions agricoles et libéralise le marché des changes. Faute d'une gestion saine, beaucoup de sociétés doivent fermer entraînant un chômage important tandis que les proches du pouvoir s'enrichissent.
Petit de taille (1,50m), Frederick Chiluba était, selon divers témoignages, doté d'une personnalité charismatique et doué d'éloquence. Converti au christianisme durant son emprisonnement, il instille dans ses discours présidentiels des références bibliques. Homme autrefois aux goût simples, la présidence (1991-2001) transforme Frederick Chiluba. Il devient célèbre pour ses goûts vestimentaires de luxe. Parallèlement, il consolide son pouvoir, en renvoyant des membres critiques de son cabinet, en emprisonnant des journalistes et en achetant ses opposants.
Lorsque Kenneth Kaunda tente un retour politique, Frederick Chiluba fait amender la Constitution pour emêcher tout individu à la parenté étrangère de devenir président. Kenneth Kaunda avait des parents originaires du Malawi. Le père de la Nation* sera d'ailleurs brièvement arrêté en 1997, accusé de tentative de coup d'État, et par la suite déchu de sa nationalité zambienne, avant de la retrouver en 2000.
En 2001, Frederick Chiluba, qui jouit d'une reconnaissance internationale, tente d'amender la Constitution pour obtenir un 3ème mandat. La réaction des Zambiens, de son propre parti le MMD, et les appels internationaux, le font renoncer. Il désigne à la hâte Levy Mwanawasa, ex-membre du gouvernement et avocat de formation.
Après le départ de Frederick Chiluba le 2 janvier 2002, le nouveau président lance une campagne anticorruption. Pas moins de 59 chefs d'accusation de vols et d'abus sont retenus contre l'ancien président. En mai 2007, la Haute cour de Londres gèle les avoirs de Chiluba après l'avoir déclaré coupable de conspiration avec des conseillers pour le détournement de 46 millions de dollars de fonds publics.
Une incertitude plane toujours sur l'origine de Frederick Chiluba : ses parents auraient été congolais (Kinshasa).
Frederick Chiluba souffrait de problèmes cardiaques et des reins avant de décéder ce samedi à 0h05, selon son porte-parole.
___________
* Kenneth Kaunda est toujours en vie et s'occupe de différentes organisations charitables, notamment d'associations engagées dans la lutte contre le VIH/Sida.
Source: RFI
Employé à 19 ans dans une plantation de sisal en Tanzanie, il revient au pays en 1966 et occupe un poste d'agent-comptable dans une société suédoise où il rencontre sa première femme, Vera Tambo dont il divorcera 33 ans plus tard.
Frederick Chiluba s'engage dans le mouvement syndical. Il gravit rapidement les échelons du Congrès des syndicats zambiens et en devient le président en 1974. En désaccord avec le parti unifié pour l'indépendance nationale de Kenneth Kaunda, à l'origine de la création du Congrès des syndicats, il est démis de ses fonctions et emprisonné avec 16 autres syndicalistes.
En juillet 1990, Kenneth Kaunda lève l'interdiction sur les partis politiques. Le Mouvement pour la démocratie multipartite est fondé dans les jours suivants. Frederick Chiluba le rejoint peu de temps après.
Dans les élections qui suivent en octobre 1991, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) remporte 125 des 150 sièges à l'Assemblée. Kenneth Kaunda s'incline et Frederick Chiluba lui succède. La transition pacifique -peu courante à l'époque- est saluée par la communauté internationale.
Très vite, le nouveau président s'engage dans la privatisation des sociétés d'État, supprime les subventions agricoles et libéralise le marché des changes. Faute d'une gestion saine, beaucoup de sociétés doivent fermer entraînant un chômage important tandis que les proches du pouvoir s'enrichissent.
Petit de taille (1,50m), Frederick Chiluba était, selon divers témoignages, doté d'une personnalité charismatique et doué d'éloquence. Converti au christianisme durant son emprisonnement, il instille dans ses discours présidentiels des références bibliques. Homme autrefois aux goût simples, la présidence (1991-2001) transforme Frederick Chiluba. Il devient célèbre pour ses goûts vestimentaires de luxe. Parallèlement, il consolide son pouvoir, en renvoyant des membres critiques de son cabinet, en emprisonnant des journalistes et en achetant ses opposants.
Lorsque Kenneth Kaunda tente un retour politique, Frederick Chiluba fait amender la Constitution pour emêcher tout individu à la parenté étrangère de devenir président. Kenneth Kaunda avait des parents originaires du Malawi. Le père de la Nation* sera d'ailleurs brièvement arrêté en 1997, accusé de tentative de coup d'État, et par la suite déchu de sa nationalité zambienne, avant de la retrouver en 2000.
En 2001, Frederick Chiluba, qui jouit d'une reconnaissance internationale, tente d'amender la Constitution pour obtenir un 3ème mandat. La réaction des Zambiens, de son propre parti le MMD, et les appels internationaux, le font renoncer. Il désigne à la hâte Levy Mwanawasa, ex-membre du gouvernement et avocat de formation.
Après le départ de Frederick Chiluba le 2 janvier 2002, le nouveau président lance une campagne anticorruption. Pas moins de 59 chefs d'accusation de vols et d'abus sont retenus contre l'ancien président. En mai 2007, la Haute cour de Londres gèle les avoirs de Chiluba après l'avoir déclaré coupable de conspiration avec des conseillers pour le détournement de 46 millions de dollars de fonds publics.
Une incertitude plane toujours sur l'origine de Frederick Chiluba : ses parents auraient été congolais (Kinshasa).
Frederick Chiluba souffrait de problèmes cardiaques et des reins avant de décéder ce samedi à 0h05, selon son porte-parole.
___________
* Kenneth Kaunda est toujours en vie et s'occupe de différentes organisations charitables, notamment d'associations engagées dans la lutte contre le VIH/Sida.
Source: RFI