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L’épisode sombre des 20 ans de régime de Yaya Jammeh, peint par les Organisations de Droit de l’homme



L’épisode sombre des 20 ans de régime de Yaya Jammeh, peint par les Organisations de Droit de l’homme
C’était le 22 juillet 1994, un groupe de militaires dirigés par le lieutenant Yahya Jammeh renverse,  par un coup d’Etat, le Président Dawda Jawara au pouvoir en Gambie depuis 1970. Yahya Jammeh, aidé par l’armée, s’autoproclame Président de la République et cumule pendant un temps les fonctions de Président de la République, de ministre de la Défense et de ministre de l’Intérieur.
 
Depuis cette date, « le nouveau gouvernement ne tolère aucune opposition et se distingue par des violations graves et constantes des droits humains. Les défenseurs des droits humains, les journalistes, les opposants politiques et de simples citoyens critiques à l’égard de la politique gouvernementale subissent des manœuvres d'intimidation, des actes de harcèlement, des menaces de mort, des arrestations arbitraires, des incarcérations, des actes de torture, des disparitions forcées et d’autres mauvais traitements », renseigne les organisations de droit de l’homme.
 
Parmi les violations des droits humains perpétrées ces 20 dernières années, les droit de l’hommistes notent la sanglante répression de manifestations d’élèves en avril 2000, le meurtre non encore élucidé  du journaliste Deyda Hydara en 2004, la disparition forcée du journaliste Ebrima Manneh, la torture du journaliste Musa Saidykhan en 2006, les exécutions arbitraires de neuf prisonniers en 2012 et l’arrestation et la détention pendant 5 mois au secret du défenseur des droits humains Imam Baba Leigh la même année.
 
Ils relèvent aussi que depuis l’avènement au pouvoir du Président Yahya Jammeh, le système judicaire gambien s’est considérablement affaibli du fait de l’ingérence récurrente de l’exécutif et de législations toujours plus répressives visant à réduire au silence les voix critiques et dissidentes.
 
En avril 2013, les modifications du Code pénal adoptées par l'Assemblée nationale ont alourdi les sanctions pour toute personne qui "donne de fausses informations aux fonctionnaires". L’article 114 modifié fait passer l’amende de 500 dalasi (environ 13 dollars US) et d’une peine de prison de 6 mois à une amende de 50.000 dalasi (1.293 dollars US), prison à plus de cinq ans de prison.
 
Une nouvelle loi sur Internet adoptée en juillet 2013 précise qu’aussi bien les utilisateurs d'Internet que les journalistes et les blogueurs, coupables de diffusion de fausses nouvelles sont passibles de 15 ans de prison et d’une amende pouvant atteindre 3 millions de dalasi (74.690 dollars US).
En raison de la répression violente des voix dissidentes, un climat de peur s’est installé et  incite les journalistes, les défenseurs des droits humains et les citoyens à se murer dans le silence ou à fuir le pays.
 
Devant ces violations flagrantes et répétées des droits humains dans ce pays qui abrite le siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), pourtant principal mécanisme africain de protection et de promotion des droits humains, les organisations continuent de se mobiliser pour que cessent la répression et l’impunité en  Gambie.
 
Fort de ce constat, ARTICLE 19 ; Amnesty International ; RADDHO ; Coalition pour le Changement en Gambie (CCG) , DUGA ; Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH) ; L’institut Panos de l’Afrique de l’ouest et CICODEV Afrique, alertent la Commission Africaine, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernements africains, l’opinion et la Communauté internationale sur la détérioration de la situation des droits humains en Gambie, ces 20 dernières années.


Lundi 21 Juillet 2014 - 18:30


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