La motion de censure de l’opposition sénégalaise a, certes, bien peu de chances de passer, mais pour le PDS l’important est sans doute ailleurs. Acculé par les enquêtes en cours sur l’enrichissement illicite, le parti d’Abdoulaye Wade cherche manifestement à reprendre l’initiative sur le front politique.
Dès le lendemain du vote par l’Assemblée nationale autorisant la tenue du procès Habré au Sénégal, les députés du PDS ont donc déposé leur motion de censure. Leur argument : début novembre, le Premier ministre sénégalais Abdoul Mbaye a reconnu qu’en 1990, quand l’ex-président tchadien Hissène Habré est arrivé au Sénégal les valises remplies de milliards volés au Trésor public de son pays, il avait accepté, lui, en tant que banquier, d’encaisser une partie de cet argent. « D’un point de vue moral, Abdoul Mbaye n’est plus en mesure de diriger le gouvernement. Il peut être cité comme témoin lors de ce procès. Il en va de l’image du pays », affirme Modou Diane Fada, le président du groupe PDS à l’Assemblée nationale.
Réponse de Seydou Guèye, secrétaire général du gouvernement : « Si Hissène Habré doit être jugé au Sénégal, c’est pour les crimes commis au Tchad et Abdoul Mbaye n’est pas complice de ces crimes. » Seydou Guèye dénonce « les gesticulations politiques de l’opposition. Une tentative d’obstruction vouée à l’échec. »
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