La parité est aujourd’hui une notion employée partout et par tout le monde. Les Sénégalais expliquent tous leurs actes non élégants par l’existence de cette loi : dans les bus et autres transports en commun, il n’est plus nécessaire de se lever pour céder la place à une jeune dame. Pour d’aucuns, ce n’est même plus une obligation de nourrir, loger et vêtir sa femme, dans la mesure où, elle est sensée « travailler et se prendre en charge ». La liste est loin d’être exhaustive. Il ne serait ainsi pas vain de réexpliquer le sens de la « parité » réclamée par les femmes. Avons-nous vraiment besoin de son adoption pour marquer notre « contribution effective à la société et à la vie politique » ? L’essentiel dans cet article, n’est point de dénigrer, juste poser quelques jalons sur l’effectivité de la parité au niveau des institutions électives, qui peut encore être discutée avec l’arrivée du nouveau régime
L’ANSD (Agence nationale de la statistique et de la démographie), les femmes sénégalaises représenteraient 51% de la population totale du pays. Parallèlement, elles sont nettement moins présentes à l’école et de moins en moins dans les universités et établissements supérieurs où elles seraient à 2,2% contre 5% , pour les hommes. Le Sénégal a néanmoins, toujours travaillé à développer d’importants moyens afin d’arrivée à un taux de scolarisation de 100%. En prélude, nous avons l’obligation de scolariser les enfants âgés de 6 à 16 ans (loi 2004-37 de 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’Education nationale n° 91-22 du 16 février 1991). Cette législation n’est toutefois pas respectée et il est à constater une réelle absence de mesures de répression contre les parents qui ne les respectent pas.
Aujourd’hui encore, nombreuses sont les familles en zones rurales et celles « urbanisées » avec les recrudescences de l’exode rural et de la migration dans la sous-région, qui font travailler leurs enfants plutôt que de leur faire prendre les chemins de l’école. Et lorsque le choix se pose, les filles sont encore victimes de ségrégation « sexuelle ». L’Etat du Sénégal, avec le soutien de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales, a cependant mené des campagnes depuis plusieurs années, afin de vulgariser la scolarisation de tous et particulièrement celle des filles dont l’avenir est tout aussi important que celui des garçons. Malgré les efforts consentis et les améliorations constatées, le Sénégal fait encore face à de nombreuses difficultés qui freinent l’évolution de la scolarisation et du maintien des filles à l’école.
Ainsi, évaluer ses problèmes pour ensuite les endiguer devrait être l’engagement de tous les régimes qui auront à se succéder à la tête du Sénégal. A ce jour, avec les actions de différents organismes, en plus du défi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), il est clair que notre pays n’accèdera pas à la totale scolarisation et au maintien des enfants des deux sexes à l’école.
En plus de ce non respect du Droit à l’éducation, les jeunes sénégalaises font aussi face à d’autres discriminations : mutilations génitales, grossesses précoces dues au manque d’éducation sexuelle et d’un défaut d’information. Ces trois phénomènes se positionnent en frein pour le développement de notre pays. Subséquemment, n’était-il pas plus judicieux de mettre toutes les grandes forces nationales, internationales, féminines et féministes en bouclier pour les combattre ? A notre humble avis, le Sénégal n’avait pas vraiment besoin d’une loi portant sur la parité au niveau des institutions totalement ou partiellement électives. En tant que femme, nous pensons aussi qu’il ne serait guère un retour en arrière que d’abroger cet acte, que nous jugeons juste « discriminatoire » et problématique pour les partis politiques. Le Sénégal pouvait se limiter à l’article 5, alinéa 7 de sa Constitution du 22 janvier 2001 qui favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et aux fonctions. Présentement, de nombreux mouvements politiques ont eu à recourir à des pratiques douteuses afin d’intégrer des femmes sur leurs listes, pour soi-disant respecter « la loi ».
Depuis toujours, la femme, quelque soit son environnement, a su faire preuve, d’énormes capacités dans tous les domaines et sur tous les plans, qu’il n’est pas nécessaire de lui faire bénéficier d’une loi « discriminatoire » même de manière « positive » afin de la voir rayonner politiquement. Aujourd’hui, le nombre d’élues femmes, aussi important qu’il puisse être n’est pas important. Ce qui est essentiel, c’est plutôt la capacité et le niveau d’information, de formation et d’actions de celles-ci, à tous les échelons de la vie. La parité politique ne peut être considérée comme un droit à l’image de l’éducation, de la protection, de la santé. La parité devrait s’acquérir de manière spontanée avec une population féminine bien consciente des décisions politiques prises ou à prendre dans le futur.
De fait, quelque puisse être les motivations de l’ancien Président, Maître Abdoulaye, il faut reconnaître que notre pays avait d’autres besoins et d’autres moyens de montrer à la planète que le respect des Droits humains, tant qu’il répond à nos considérations religieuses et culturelles, comme l’accès à la politique pour les femmes, l’est, reste toujours une priorité pour notre pays. Seulement, dans toute chose, il faut d’abord commencer par la base et c’est l’accès aux Droits basiques, cités plus haut. C’est le respect du statut de la femme et de sa capacité à travailler, à réfléchir, à apporter des changements dans la société, tout au long de sa vie.
Bien entendu, avec une population féminine plus importante que celle des hommes au Sénégal, il aurait fallu mettre en place des dispositifs qui veillent au respect de la scolarisation, de la formation en éducation civique et morale et surtout au maintien des filles à l’école. Et delà, curieuses et engagées comme nous sommes réputées l’être, nous, femmes, de tout horizon, les hommes verront que nous serons naturellement, représentées à tous les escabeaux de la société. En conséquence, la pleine participation des sénégalaises à la vie politique du pays ne devrait pas être « féminisée ». Les conditions qui la sous-tendent, devraient être créées par l’appareil étatique et les populations des deux « genres ».
Alors au lieu de contraindre les formations politiques, à jouer la carte de la « parité » il aurait été mieux, de renforcer la formation, l’éducation, la protection des femmes, en résumé, leurs droits infus.
Ndeye A. NDIAYE
nanichou@gmail.com
L’ANSD (Agence nationale de la statistique et de la démographie), les femmes sénégalaises représenteraient 51% de la population totale du pays. Parallèlement, elles sont nettement moins présentes à l’école et de moins en moins dans les universités et établissements supérieurs où elles seraient à 2,2% contre 5% , pour les hommes. Le Sénégal a néanmoins, toujours travaillé à développer d’importants moyens afin d’arrivée à un taux de scolarisation de 100%. En prélude, nous avons l’obligation de scolariser les enfants âgés de 6 à 16 ans (loi 2004-37 de 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’Education nationale n° 91-22 du 16 février 1991). Cette législation n’est toutefois pas respectée et il est à constater une réelle absence de mesures de répression contre les parents qui ne les respectent pas.
Aujourd’hui encore, nombreuses sont les familles en zones rurales et celles « urbanisées » avec les recrudescences de l’exode rural et de la migration dans la sous-région, qui font travailler leurs enfants plutôt que de leur faire prendre les chemins de l’école. Et lorsque le choix se pose, les filles sont encore victimes de ségrégation « sexuelle ». L’Etat du Sénégal, avec le soutien de nombreuses organisations internationales et non gouvernementales, a cependant mené des campagnes depuis plusieurs années, afin de vulgariser la scolarisation de tous et particulièrement celle des filles dont l’avenir est tout aussi important que celui des garçons. Malgré les efforts consentis et les améliorations constatées, le Sénégal fait encore face à de nombreuses difficultés qui freinent l’évolution de la scolarisation et du maintien des filles à l’école.
Ainsi, évaluer ses problèmes pour ensuite les endiguer devrait être l’engagement de tous les régimes qui auront à se succéder à la tête du Sénégal. A ce jour, avec les actions de différents organismes, en plus du défi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), il est clair que notre pays n’accèdera pas à la totale scolarisation et au maintien des enfants des deux sexes à l’école.
En plus de ce non respect du Droit à l’éducation, les jeunes sénégalaises font aussi face à d’autres discriminations : mutilations génitales, grossesses précoces dues au manque d’éducation sexuelle et d’un défaut d’information. Ces trois phénomènes se positionnent en frein pour le développement de notre pays. Subséquemment, n’était-il pas plus judicieux de mettre toutes les grandes forces nationales, internationales, féminines et féministes en bouclier pour les combattre ? A notre humble avis, le Sénégal n’avait pas vraiment besoin d’une loi portant sur la parité au niveau des institutions totalement ou partiellement électives. En tant que femme, nous pensons aussi qu’il ne serait guère un retour en arrière que d’abroger cet acte, que nous jugeons juste « discriminatoire » et problématique pour les partis politiques. Le Sénégal pouvait se limiter à l’article 5, alinéa 7 de sa Constitution du 22 janvier 2001 qui favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et aux fonctions. Présentement, de nombreux mouvements politiques ont eu à recourir à des pratiques douteuses afin d’intégrer des femmes sur leurs listes, pour soi-disant respecter « la loi ».
Depuis toujours, la femme, quelque soit son environnement, a su faire preuve, d’énormes capacités dans tous les domaines et sur tous les plans, qu’il n’est pas nécessaire de lui faire bénéficier d’une loi « discriminatoire » même de manière « positive » afin de la voir rayonner politiquement. Aujourd’hui, le nombre d’élues femmes, aussi important qu’il puisse être n’est pas important. Ce qui est essentiel, c’est plutôt la capacité et le niveau d’information, de formation et d’actions de celles-ci, à tous les échelons de la vie. La parité politique ne peut être considérée comme un droit à l’image de l’éducation, de la protection, de la santé. La parité devrait s’acquérir de manière spontanée avec une population féminine bien consciente des décisions politiques prises ou à prendre dans le futur.
De fait, quelque puisse être les motivations de l’ancien Président, Maître Abdoulaye, il faut reconnaître que notre pays avait d’autres besoins et d’autres moyens de montrer à la planète que le respect des Droits humains, tant qu’il répond à nos considérations religieuses et culturelles, comme l’accès à la politique pour les femmes, l’est, reste toujours une priorité pour notre pays. Seulement, dans toute chose, il faut d’abord commencer par la base et c’est l’accès aux Droits basiques, cités plus haut. C’est le respect du statut de la femme et de sa capacité à travailler, à réfléchir, à apporter des changements dans la société, tout au long de sa vie.
Bien entendu, avec une population féminine plus importante que celle des hommes au Sénégal, il aurait fallu mettre en place des dispositifs qui veillent au respect de la scolarisation, de la formation en éducation civique et morale et surtout au maintien des filles à l’école. Et delà, curieuses et engagées comme nous sommes réputées l’être, nous, femmes, de tout horizon, les hommes verront que nous serons naturellement, représentées à tous les escabeaux de la société. En conséquence, la pleine participation des sénégalaises à la vie politique du pays ne devrait pas être « féminisée ». Les conditions qui la sous-tendent, devraient être créées par l’appareil étatique et les populations des deux « genres ».
Alors au lieu de contraindre les formations politiques, à jouer la carte de la « parité » il aurait été mieux, de renforcer la formation, l’éducation, la protection des femmes, en résumé, leurs droits infus.
Ndeye A. NDIAYE
nanichou@gmail.com