Entre 2004 et 2009, 25 millions d’euros, normalement dédiés au fonctionnement du Bureau extérieur de la banque à Paris (BEP) et au règlement de factures de la BEAC, ont été détournés par des employés du BEP "au moyen de chèques, virements, retraits en espèces et titres de transport" frauduleux, selon un rapport interne publié fin octobre par l’institution, dont le siège est à Yaoundé.
Le travail des enquêteurs est "loin d’être exhaustif" : ils n’ont pas pu vérifier l’authenticité de nombreux chèques de montants inférieurs à 10.000 euros, d’une valeur totale estimée à plus de 7,5 millions d’euros, selon eux. En tout, 139 personnes physiques et morales ont profité des détournements, selon le rapport qui présente Armand Ndzamba, comptable au BEP de 1992 à 2009, comme le cerveau de ce système de fraudes.
Cité parmi les bénéficiaires, Jean-Pierre Oyiba, nommé en octobre directeur de cabinet du nouveau président gabonais Ali Bongo, a démissionné le 9 novembre "afin de (se) consacrer à (sa) défense". Selon le rapport, M. Oyiba aurait touché quelque 100.000 euros. Lui, parle d’accusations "visant à semer le trouble et la confusion".
Les enquêteurs soulignent les graves carences de l’institution. Les détournements ont été rendus possibles par un dispositif interne de contrôle de la BEAC "très loin des standards internationaux", accusent-ils. "Ce dispositif est caractérisé par un contrôle de premier niveau inexistant" et "un contrôle de second degré" assuré par un organe interne "particulièrement faible en effectif" et avec "des marges de manœuvres extrêmement limitées", notent-ils.
Ils mettent aussi directement en cause les dirigeants de la banque. "En dépit des rapports alarmants" adressés par l’organe de contrôle interne de la banque à son gouverneur, le Gabonais Jean Félix Mamalépot en poste de 1992 à 2007, "aucune mesure vigoureuse" n’a été prise, relève le rapport.
Le sort de Andzembé est cependant déjà scellé
Les responsables de la BEAC n’ont pas non plus tenu compte des soupçons plusieurs fois émis par la Société générale (Paris), qui a finalement décidé en 2007 de fermer le compte du BEP. La BEAC a plutôt ouvert un autre compte chez BNP Paribas, favorisant la poursuite des malversations sous le mandat du gouverneur Philibert Andzembé, regrettent les enquêteurs.
M. Andzembé a certes ordonné un contrôle comptable mais ce dernier "a débouché sur des régularisations sans pièces justificatives", soulignent-ils.
La BEAC a décidé d’engager des "procédures judiciaires" contre "toute personne ou entité bénéficiaire" des malversations, s’est défendu M. Andzembé. Selon lui, ces procédures compléteront les "deux plaintes contre X" pour "vol, escroqueries, faux et usage de faux" déposées par la banque au tribunal de grande instance de Paris en décembre 2008 et avril 2009.
Dans une lettre adressée le 5 novembre au Fonds monétaire international (FMI) la banque affirme notamment s’être engagée à recruter un cabinet d’audit externe international. Le sort de M. Andzembé est cependant déjà scellé : son successeur sera désigné lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac) prévu fin novembre à Bangui.
Le travail des enquêteurs est "loin d’être exhaustif" : ils n’ont pas pu vérifier l’authenticité de nombreux chèques de montants inférieurs à 10.000 euros, d’une valeur totale estimée à plus de 7,5 millions d’euros, selon eux. En tout, 139 personnes physiques et morales ont profité des détournements, selon le rapport qui présente Armand Ndzamba, comptable au BEP de 1992 à 2009, comme le cerveau de ce système de fraudes.
Cité parmi les bénéficiaires, Jean-Pierre Oyiba, nommé en octobre directeur de cabinet du nouveau président gabonais Ali Bongo, a démissionné le 9 novembre "afin de (se) consacrer à (sa) défense". Selon le rapport, M. Oyiba aurait touché quelque 100.000 euros. Lui, parle d’accusations "visant à semer le trouble et la confusion".
Les enquêteurs soulignent les graves carences de l’institution. Les détournements ont été rendus possibles par un dispositif interne de contrôle de la BEAC "très loin des standards internationaux", accusent-ils. "Ce dispositif est caractérisé par un contrôle de premier niveau inexistant" et "un contrôle de second degré" assuré par un organe interne "particulièrement faible en effectif" et avec "des marges de manœuvres extrêmement limitées", notent-ils.
Ils mettent aussi directement en cause les dirigeants de la banque. "En dépit des rapports alarmants" adressés par l’organe de contrôle interne de la banque à son gouverneur, le Gabonais Jean Félix Mamalépot en poste de 1992 à 2007, "aucune mesure vigoureuse" n’a été prise, relève le rapport.
Le sort de Andzembé est cependant déjà scellé
Les responsables de la BEAC n’ont pas non plus tenu compte des soupçons plusieurs fois émis par la Société générale (Paris), qui a finalement décidé en 2007 de fermer le compte du BEP. La BEAC a plutôt ouvert un autre compte chez BNP Paribas, favorisant la poursuite des malversations sous le mandat du gouverneur Philibert Andzembé, regrettent les enquêteurs.
M. Andzembé a certes ordonné un contrôle comptable mais ce dernier "a débouché sur des régularisations sans pièces justificatives", soulignent-ils.
La BEAC a décidé d’engager des "procédures judiciaires" contre "toute personne ou entité bénéficiaire" des malversations, s’est défendu M. Andzembé. Selon lui, ces procédures compléteront les "deux plaintes contre X" pour "vol, escroqueries, faux et usage de faux" déposées par la banque au tribunal de grande instance de Paris en décembre 2008 et avril 2009.
Dans une lettre adressée le 5 novembre au Fonds monétaire international (FMI) la banque affirme notamment s’être engagée à recruter un cabinet d’audit externe international. Le sort de M. Andzembé est cependant déjà scellé : son successeur sera désigné lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac) prévu fin novembre à Bangui.