La Casamance est sans doute la région la plus belle et la plus originale du Sénégal. Avec sa luxuriante végétation, ses paysages variés, son milieu rural densément peuplé et la variété de ses ressources naturelles, la Casamance, ce paradis vert s’enlise dans la pauvreté endémique. Malgré un potentiel énorme qu’est qui expliquerait les régions composantes la Casamance sont si pauvres !
A cet effet, pour parvenir à corriger ces maux, nous pensons qu’un accent particulier sera mis sur (I) La sensibilisation et la prise de conscience de la population de la Casamance. Ceci dit, nous (filles et fils) devons être conscients de l’urgence qu’il nous reste encore un long chemin à parcourir pour sortir notre localité du sous-développement. Sur ce, nous devons surtout veiller à la consolidation de la paix et de la stabilité qui restent notre atout majeur ; prendre conscience que personne ne pourra développer notre Casamance à notre place et changer de paradigme en sortant du cadrant de victimisation continue pour pouvoir réinventer et booster l’économie locale, (II) Développer une agriculture plus intensive des filières porteuses de croissance et créatrices d’emplois pour soutenir le développement de l’agro-industrie : le riz, le maïs, l’huile de palme… pour ce qui est de l’agriculture ; le lait et le poisson pour le secteur de l’élevage et de la pêche et les maraîchers tomate, oignon... (III) Promouvoir les chaînes de valeur et aussi la spécialisation par filière et par acteur. (IV) Favoriser et renforcer la mise en place de sociétés coopératives qui pourront capter plus de fonds. Si nous voulons exploiter nos ressources locales, il faut que les acteurs soient organisés en coopératives ou associations, afin d’augmenter le revenu individuel, diminuer et partager les risques, de devenir des membres à part entière de la société civile et donc afin de diminuer et/ou d’éviter la vulnérabilité économique et social.
Car de telles organisations sont basées sur principes de solidarité, auto-assistance, équité, démocratie et égalité entre les membres. Ces formes d’organisations constitueront la base d’où partira l’appropriation du rôle clé dans le développement socio-économique de la Casamance par les acteurs. (V) Valoriser la composante économique dont l’enjeu majeur est de créer des richesses et améliorer les conditions de vie matérielles. Celle-ci s’articule autour des axes tels que :
Parler de l’immense potentiel naturel et des opportunités d’affaires et de développement qu’offrent la Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda) est une gaieté de cœur. Cependant, cette joie de faire étalage de cette « richesse » contraste lourdement avec les réalités du terrain où la pauvreté et la précarité règnent en seigneur. Ici, le sous-développement n’est pas un indicateur empirique mais une vérité, un fait concret de vie quotidienne. Pour mieux étayer notre analyse, les résultats d’une Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages au Sénégal (EHCVM), dirigée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) entre 2018 et 2019, montrent le niveau de pauvreté par région.
Ainsi Sédhiou (65,7%), Kolda (56,6%), et Ziguinchor (51,1%) se taillent le classement à la queue et constituent un bastion de pauvreté malgré un potentiel inestimable.
Ainsi Sédhiou (65,7%), Kolda (56,6%), et Ziguinchor (51,1%) se taillent le classement à la queue et constituent un bastion de pauvreté malgré un potentiel inestimable.
C’est pourquoi, l’objectif de notre contribution s’inscrit dans le cadre d’une démarche stratégique pour trouver les freins au développement de la Casamance tout en visant à combler le déficit par la proposition de solutions devant permettre d’exploiter les opportunités offertes, et à accroître les revenus de tous les acteurs impliqués dans les chaînes de valeur spécifiques.
Doté d’une richesse unique avec des ressources naturelles importantes, la Casamance importe presque tous ce que les Casamançais mangent. Pour nous disposons de terres arables, bénéficions des conditions géographiques devant permettre de développer une agriculture pouvant nourrir la Casamance, l’intérieur du pays et même les deux Guinées et la Gambie. Nous disposons également d’une richesse enviée devant elle aussi permettre de vendre la localité propulsant le tourisme et les activités connexes qui s’y greffent. Vue la richesse de ses produits forestiers, halieutiques…la Casamance pourrait devenir une plaque tournante des PMI/PME dans la transformation en général. Malheureusement, plusieurs faisceaux de circonstances viennent stopper toute velléité de développement dans cette partie méridionale du pays. Ainsi tout est à l’agonie. C’est le cas de l’agriculture, du tourisme, de l’industrialisation, de la commercialisation, de l’élevage, bref tous les secteurs vont mal. Ce mal se répercute évidement par le mal vivre, l’exode de la main d’œuvre, le chômage des jeunes… Devons-nous en rester là et à observer la belle Casamance se rider sous le poids des maux sans proposer des voies de sortie ? Pensons-nous qu’un messie nous viendrait d’ailleurs pour nous changer la situation ? Ou espérons-nous encore que c’est à l’Etat central de venir nous bercer de projets et un impact ?
A cet effet, pour parvenir à corriger ces maux, nous pensons qu’un accent particulier sera mis sur (I) La sensibilisation et la prise de conscience de la population de la Casamance. Ceci dit, nous (filles et fils) devons être conscients de l’urgence qu’il nous reste encore un long chemin à parcourir pour sortir notre localité du sous-développement. Sur ce, nous devons surtout veiller à la consolidation de la paix et de la stabilité qui restent notre atout majeur ; prendre conscience que personne ne pourra développer notre Casamance à notre place et changer de paradigme en sortant du cadrant de victimisation continue pour pouvoir réinventer et booster l’économie locale, (II) Développer une agriculture plus intensive des filières porteuses de croissance et créatrices d’emplois pour soutenir le développement de l’agro-industrie : le riz, le maïs, l’huile de palme… pour ce qui est de l’agriculture ; le lait et le poisson pour le secteur de l’élevage et de la pêche et les maraîchers tomate, oignon... (III) Promouvoir les chaînes de valeur et aussi la spécialisation par filière et par acteur. (IV) Favoriser et renforcer la mise en place de sociétés coopératives qui pourront capter plus de fonds. Si nous voulons exploiter nos ressources locales, il faut que les acteurs soient organisés en coopératives ou associations, afin d’augmenter le revenu individuel, diminuer et partager les risques, de devenir des membres à part entière de la société civile et donc afin de diminuer et/ou d’éviter la vulnérabilité économique et social.
Car de telles organisations sont basées sur principes de solidarité, auto-assistance, équité, démocratie et égalité entre les membres. Ces formes d’organisations constitueront la base d’où partira l’appropriation du rôle clé dans le développement socio-économique de la Casamance par les acteurs. (V) Valoriser la composante économique dont l’enjeu majeur est de créer des richesses et améliorer les conditions de vie matérielles. Celle-ci s’articule autour des axes tels que :
- les infrastructures socioéconomiques de base, dont le défi majeur résiderait dans la construction ou le réaménagement des infrastructures et/ou des équipements de production, de transport et de distribution. Ce qui suppose le renforcement des installations/infrastructures de production, de transformation et de stockage des produits ainsi que la répartition équitable des points de vente (magasin de stockage, chaînes de froid, séchoirs, usines...).
- la production, ici, le défi en serait l’amélioration de la productivité des biens et services. Celle-ci passe par la structuration des filières et des marchés, la maitrise des techniques modernes de production, le renforcement des infrastructures de production et de mise sur le marché, et la modernisation des moyens et méthodes de de production.
- les industries et les services dont les défis résident dans l’augmentation de la compétitivité, le renforcement de la disponibilité et l’accessibilité des matières premières, l’augmentation quantitative et qualitative de la main d’œuvre, le défi de rendre stable les moyens de financement, et le souci de préciser la vision stratégique à court, moyen et long terme en matière de programmation des activités de développement technologique, industriel et touristique.
- la commercialisation et la communication des produits locaux, qui se trouve être un maillon faible avec beaucoup de méventes. Pourtant la Casamance présenterait des atouts : frontalière avec au moins trois (03) pays de la sous régions. Cette ouverture devrait la permettre d’élargir son marché, de pénétrer de nouveaux marchés et de facilité l’écoulement. Il faut également dans ce même sillage promouvoir le label Casamance et une bonne communication à travers un marketing territorial, revoir le packaging (sur ce point, les acteurs en Casamance sont en retards), dynamiser les canaux de communication et de distribution, accroitre la notoriété et la visibilité produits et entreprises.
(VI) En fin dans notre analyse, nous pensons que la contribution du secteur privé local et de la diaspora est très déterminant dans le processus de redynamisation de l’économie locale. La Casamance doit conférer un rôle plus dynamique au secteur privé local et à la promotion des investissements locaux. Le secteur privé est l’un des principaux moteurs de la croissance économique et de la création d’emplois. Il joue un rôle central dans la promotion de l’innovation, la création de richesse, de revenus et d’emplois, et la mobilisation des ressources intérieures, éléments qui, en retour, contribuent à la réduction de la pauvreté.
Au final la précarité et la pauvreté touchent durement les populations de la Casamance, aggravant l’exode rural. L'exploitation des ressources semble une activité mineure, négligée ou sous-exploitée. Le développement des exploitations de moyenne et grande importance et des agro-industries insuffisant pour pallier au déficit de production et pour accroître significativement l’emploi. L’agriculture ne parvient pas à atteindre les prévisions de croissance escomptées, l’intensification et la modernisation des productions animales et halieutiques sont timides et les ressources forestières sont insuffisamment exploitées et valorisées, la valorisation culturelle et touristique en berne. Autant de maux qui nous éloigne du fameux : « la Casamance est le grenier du Sénégal » comme le disait l’autre.
Par Nicolas Silandibithe Bassène
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