La FAJ appelle les gouvernements africains à mettre fin à l’impunité



En ce jour où le monde entier célèbre la journée internationale de la lutte contre l’impunité des crimes commis à l’égard des journalistes, la Fédération des journalistes africains (FAJ), regroupement africain de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), appelle l’Union Africaine et les gouvernements à prendre des initiatives courageuses pour mettre un terme à l’insoutenable impunité dont jouissent les auteurs des pires crimes contre les journalistes en Afrique. Dans plusieurs pays africains, en effet, la violence et l’intolérance contre les journalistes ne faiblissent pas, en dépit des déclarations et des engagements pris par les dirigeants de respecter les droits de l’homme et des peuples.

C’est ici l’occasion de rappeler que 26 journalistes ont été assassinés en Somalie depuis 2007 dont trois en cette année 2011. Plusieurs autres journalistes somaliens ont été blesses dans des attaques qui visaient leur élimination physique. En République Démocratique du Congo où la tradition d’assassiner au moins un journaliste par an s’est solidement implantée depuis 2005, 08 vies ont été gratuitement fauchées par des hommes sans foi ni loi et les commanditaires de ces actes ignobles n’ont jamais été inquiétés par la justice. Plus de 30 journalistes croupissent aujourd’hui encore dans les prisons érythréennes qui se transforment en mouroir pour eux sans espoir pour eux que la justice et le droit prennent le dessus sur la dictature.

Dans d’autres pays comme le Zimbabwe, le Cameroun, la Cote d’Ivoire, le Burundi, l’Ethiopie, l’Uganda, la Gambie et le Nigeria, les pressions administratives, le harcèlement, les intimidations, les agressions ciblées par les forces de sécurité, les arrestations arbitraires et les menaces de mort sont le lot quotidien des journalistes souvent contraints à choisir le chemin de l’exil pour sauver leur vie. Dans toua les cas de figure, l’impunité est totale et constitue aujourd’hui un scandale et un obstacle majeur a la liberté de la presse, la libre expression et la démocratie en Afrique.

La célébration de cette journée de lutte contre l’impunité est non seulement l’occasion de dénoncer l’industrie du crime toujours prospère en Afrique mais également l’indifférence totale et coupable des dirigeants africains face à ces crimes qui se commettent chaque jour contre les journalistes, mais aussi de rappeler que les crimes contre les journalistes sont des crimes contre la société dans son ensemble. A ce titre, « l’impunité est devenue un grave fléau qu’il faut combattre sans répit et avec détermination car elle constitue un frein à l’essor de la démocratie sur le continent et au développement de notre société », a déclaré Omar Faruk Osman, Président de la FAJ.

La FAJ lance un appel pressant aux différents gouvernements africains à respecter les engagements pris dans le cadre de la Résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que la Résolution de la Commission Africaine des Droits de l’homme et des peuple sur la protection, la sécurité des journalistes et les praticiens des medias en Afrique à traduire rapidement en justice les auteurs et commanditaires des assassinats des journalistes. Elle invite la communauté des journalistes à ne pas baisser les bras et à continuer à se mobiliser pour que justice soit rendue non seulement aux familles des journalistes assassinés mais aussi aux nombreux travailleurs des médias abusivement licenciés par leurs employeurs sans bénéficier des avantages leur reconnus par la loi.

Charles Thialice SENGHOR

Jeudi 24 Novembre 2011 11:54


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