La FIJ condamne l’incarcération de deux journalistes au Sénégal

La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a condamné aujourd’hui l’incarcération le vendredi 18 septembre de Pape Samba Sène et Abdou Dia respectivement correspondants du quotidien l’AS et de la Radio Futurs Médias (RFM) à Kaffrine (intérieur du pays) par le juge d’instruction du Tribunal régional de Kaolack au centre du pays.



«L’ incarcération des journalistes est sévère, car l’occasion a déjà été offerte au même moment au Gouverneur pour donner en même temps sa version des faits » a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Nos collègues ont travaillé de façon professionnelle et doivent être libérés immédiatement »

Suite à une plainte avec constitution de partie civile de Fabacary Bodian Gouverneur de la nouvelle région de Kaffrine, les deux journalistes ont été convoqués par le juge d’instruction du tribunal de Kaolack qui les a inculpés et mis sous mandat de dépôt pour diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs.

L’affaire fait suite à la publication, il y a quelques mois d’articles relayant des accusations de détournement de semences destinées aux paysans, par le Gouverneur de la Région, le Préfet du Département et le Maire de la Ville de Kaffrine. Pourtant, les journalistes avaient bien pris le soin dès qu’ils ont eu l’information de recueillir et diffuser l’avis contradictoire des incriminés. Les autres incriminés après avoir démenti ces accusations n’ont pas jugé utile de donner suite.

En outre, en plus de traduire les journalistes en justice, le Gouverneur aurait, selon la presse sénégalaise, usé de son influence pour faire affecter Abdou Dia qui est enseignant de son état à Matam (Nord du pays).

Cette incarcération intervient dans un contexte marqué par l’instruction donnée en conseil des ministres par le Président de la République au Premier Ministre d’engager la concertation avec les patrons de presse et les professionnels du secteur en vue de la finalisation du projet de loi sur la dépénalisation des délits de presse.

Le Comité de Défense et de Protection des Journalistes (CDPJ) et le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) affilié à la FIJ ont condamné cette décision et sont en train de mener des démarches pour faire libérer au plus vite les journalistes.

La FIJ demande la libération immédiate des journalistes emprisonnés en attendant la fin de la procédure et appelle les autorités sénégalaises à accélérer le processus pour l’adoption de la dépénalisation des délits de presse en vue de renforcer la liberté de la presse et la liberté d’expression qui constituent des piliers de la démocratie sénégalaise.


Pressafrik

Samedi 19 Septembre 2009 18:40


Dans la même rubrique :