La FIJ condamne les menaces et intimidations contre les journalistes au Togo


La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a dénoncé aujourd’hui la récurrence des menaces et intimidations contre les journalistes au Togo. La Fédération déplore particulièrement l’incident survenu le 10 août 2010 au cours duquel un officier de l’armée française et conseiller du chef d’état-major de l’armée togolaise s’en est pris à un journaliste dans la capitale du Togo.



« L’attitude de l’officier français envers le journaliste togolais est scandaleuse et démontre à quel point les journalistes continuent d’être pris pour des bouc émissaires dans cette crise politique », a déclaré Gabriel Baglo Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. « Les journalistes n’ont pas besoin d’autorisation pour couvrir les évènements publics dans le cadre de leur rôle d’informer les citoyens » a-t-il ajouté.

Dans des communiqués publiés les 10 et 11 août 2010 à Lomé, l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) affilié à la FIJ, constate avec amertume que « depuis un certain temps, les journalistes sont l’objet d’intenses intimidations, de menaces et même d’agressions physiques ».
L’UJIT a affirmé avoir été informé « d’un plan visant à éliminer physiquement des journalistes bien ciblés de la presse écrite et de la radio, jugés critiques pour leurs écrits et au cours de leur émission vis-à-vis du pouvoir en place ».

Le 10 août lors d’affrontements entre militants de l’opposition et forces de sécurité, le journaliste photographe togolais Komi Agbedivlo alias Didier Ledoux a été pris à partie par un colonel de l’armée française qui l’accusait de prendre des photos de lui sans son accord. L’officier de l’armée française a menacé de casser l’appareil du photographe s’il n’effaçait pas sa photo ou de faire intervenir les commandos de la garde présidentielle (RCGP) « pour foutre un peu d'ordre là-dedans » et a demandé à des gendarmes togolais de «me le foutre en taule», en parlant du photographe, selon la presse qui a diffusé la vidéo de la scène.

Dans son dernier communiqué, l’UJIT a appelé le gouvernement français à prendre des mesures adéquates pour que de tels incidents soient évités à l’avenir.

La FIJ soutient l’UJIT dans sa détermination de faire échec à ce projet machiavélique d’élimination des journalistes et a appelé tous les acteurs politiques à mettre un terme aux menaces et intimidations contre les journalistes et à créer les conditions permettant aux journalistes de travailler en sécurité.

FIJ

Vendredi 13 Aout 2010 19:11


Dans la même rubrique :