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La FIJ demande aux autorités camerounaises d’assurer la protection d’un journaliste d’investigation



La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a demandé aujourd'hui, aux autorités camerounaises d’assurer la protection d’un journaliste à la suite de l’explosion de sa voiture, un coup assimilé à un sabotage. 


 
Selon l’affilié de la FIJ, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), dans la nuit du 24 au 25 avril 2014, le véhicule du


 journaliste camerounais Denis Nkwebo, premier vice-président en charge des relations internationales du syndicat, a explosé au parking 


de son domicile, sis au quartier Sodikombo à Douala, la capitale économique du pays. Denis Nkwebo est également  rédacteur en chef 


adjoint du quotidien à capitaux privé Le Jour.




La famille du journaliste, réveillée par cette explosion, a été mise hors de danger par les populations riveraines qui n’ont pas pu éteindre le 


feu sur le véhicule.  Les sapeurs-pompiers ne sont jamais arrivés sur le lieu du sinistre, contrairement aux éléments de la police judiciaire 


qui ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’explosion.




« Nous condamnons cette explosion dont le mobile semble prémédité compte tenu du type de journalisme d’investigations poussées que mène ce collègue sur plusieurs sujets d’intérêt national et au nom du droit du public à l’information », a déclaré Gabriel Baglo, directeur pour l’Afrique de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). «Nous appelons les autorités camerounaises à assurer la protection de notre collègue », a ajouté Baglo.


 Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), tout en saluant l’ouverture de l’enquête dont les conclusions, espère-t-il, 


seront rendues publiques, fait observer que cette explosion intervient quelques jours seulement après la publication de l’article de Denis 


Nkwebo  relatif à la sécurisation des frontières camerounaises, publié à la page deux du numéro 1664 du  Le Jour. Cet article  a valu à ce 


journal un droit de réponse le 21 avril 2014 du lieutenant-colonel Badjeck, chef de la division  Communication au ministère de la 


Défense.




Le SNJC, tout en reconnaissant le caractère sensible des informations relatives à la sécurité du Cameroun au moment où des groupes 


armés écument les frontières de ce pays jusqu'ici considéré comme un îlot de paix dans une Afrique centrale gangrenée par des conflits 


armés, précise que le journaliste a le devoir de traiter des informations quelles qu’elles soient et, de donner la situation réelle sur le terrain 


afin de donner aux autorités compétentes des éléments utiles dans leur prise de décisions.




La FIJ rejoint son affilié le SNJC pour dénoncer ce qui, vraisemblablement, apparaît comme un attentat à la voiture piégée. Ils s’indignent de ces méthodes d’intimidation visant à faire taire les travailleurs des médias dans l’exercice de leur fonction. La FIJ exhorte les journalistes à appliquer les protocoles de sécurité. Elle  rappelle aux autorités qu’elles ont l’obligation d’assurer la protection des citoyens y compris les journalistes. Les menaces et intimidations contre eux doivent être sévèrement punies.


 Le Cameroun, selon l’analyse de la FIJ, peine encore à assurer une protection adéquate des journalistes. La FIJ a en effet documenté depuis 2012 plusieurs cas d’agressions physiques de journalistes et d’attaques de leurs lieux de travail depuis 2010. Tous ces actes sont restés impunis malgré les appels incessants de la FIJ. En novembre 2012,  les locaux d’un quotidien de sports et d’une imprimerie appartenant à l’agence Press-book Communications ont été victimes d’une attaque à l'explosif. La situation des journalistes au Cameroun est de plus en plus inquiétante et les actes de violence perpétrés par certains éléments des forces de sécurité contre les professionnels des médias se répètent et s’aggravent. Au mois de mars dernier, selon le communiqué de la Fédération internationale des journalistes, tout le tirage de l’hebdomadaire La Nouvelle a été saisi à l’imprimerie appartenant à la Maison catholique de la communication sociale (MACACOS), propriété de l’archevêché de Douala.

 



Ibrahima Mansaly (Stagiaire)

Samedi 26 Avril 2014 - 13:56


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