Le texte, immédiatement visé par un recours des parlementaires UMP devant le Conseil constitutionnel, a été voté par 331 voix pour, 225 contre et 10 abstentions, dans un hémicycle comble, où les députés de gauche ont scandé "égalité, égalité", en applaudissant debout le résultat du scrutin.
Juste avant le vote, deux opposants au texte ont tenté, depuis les tribunes du public où avait pris place Frigide Barjot, la porte-parole de la "Manif pour tous", de déployer une banderole blanche réclamant un référendum, avant d'être énergiquement évacués par des agents de l'Assemblée.
"Sortez-moi ces excités, les ennemis de la démocratie n'ont rien à faire ici!", a lancé à leur adresse le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), très agacé. Il a annoncé peu après son intention de déposer plainte.
Après la séance, Claude Bartolone a exprimé sa satisfaction que "quels que soient les trublions qui ont voulu gâcher la fête, la loi a été votée par une belle majorité". Il a regretté que "malheureusement, quelques parlementaires (aient) donné des cartons d'invitation et (aient) voulu essayer de retarder le vote".
Christiane Taubira, à côté de laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait pris place, a dit sa "fierté" d'avoir porté ce texte, rendant hommage au travail des parlementaires dans un hémicycle où les rangs de la droite ont été quasi désertés à peine le vote achevé. Une standing ovation a accompagné ses propos avant que les ministres, sur leur banc, se congratulent et s'embrassent.
Signe de tension au bout de ces 136 heures de débats parlementaires, Frigide Barjot a été copieusement huée à sa sortie de la séance par le public également venu assister à ce vote historique.
Signe de fébrilité? Le député UMP des Yvelines Henri Guaino, très hostile au texte, s'est trompé de bouton au moment du vote et a approuvé le texte. Comme l'ancien ministre Luc Chatel. Tous deux ont fait rectifier leur vote.
Un vote sans surprise dans l'ensemble des groupes, la répartition des suffrages étant la même que lors de la première lecture, le 12 février.
La presque totalité du groupe PS a voté pour, seuls 4 députés votant contre et 4 autres s'abstenant dont deux MRC (chevènementistes), Marie-Françoise Bechtel et Jean-Luc Laurent.
A l'UMP, seuls deux députés, qui s'étaient déjà déclarés lors de la première lecture, ont voté pour: Franck Riester et Benoist Apparu. Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et deux autres UMP se sont abstenus.
De même, 5 UDI ont voté pour, dont Jean-Louis Borloo, Jean-Christophe Lagarde et Yves Jégo.
La totalité des écologistes et presque tous les radicaux de gauche ont voté pour.
Neuf des dix élus du Front de gauche ont voté pour, la seule voix hostile, comme en première lecture, étant celle de Patrice Carvalho.
Les députés UMP, comme prévu, se sont rendus vers 18H00 au Conseil constitutionnel pour y déposer leur recours contre le projet de loi. Les sénateurs UMP ont également déposé un recours.
La haute juridiction ayant un mois pour rendre sa décision, le président de la République pourrait promulguer la loi dès le lendemain, soit le 25 mai... et les premiers mariages être célébrés vers la mi-juin, dix jours étant exigés par les mairies pour la publication des bans.
La France compte quelque 100.000 couples homosexuels, environ 200.000 personnes ayant déclaré être en couple avec une personne de même sexe, selon une note de l'Insee de février.
Mais l'opposition, forte de l'ampleur du mouvement de protestation, croit toujours pouvoir espérer "un geste d'apaisement" de François Hollande qui retirerait sa loi.
Dans huit pays européens (Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande et Danemark), c'est le mariage lui-même qui est autorisé. Toutefois, au Portugal, l'adoption est exclue.
Le vote du texte, qui répond à l'engagement numéro 31 du candidat Hollande, est l'aboutissement de plus de six mois de débats, menés tant au Parlement que dans la société civile, et d'un long parcours parlementaire entamé en janvier à l'Assemblée.
Des manifestations ont eu lieu en fin de journée en Paris et dans plusieurs villes de province, la mobilisation étant également notable du côté des "pro" mariage homosexuel.
Près de l'Assemblée nationale, une centaine de partisans ont crié leur joie. "Homo, hétéro, même amour, même combat!", ont scandé une centaine de jeunes gens disant leur détermination à continuer le combat pour obtenir la PMA et lutter contre l'homophobie.
Des incidents ont éclaté à Paris après la manifestation de quelques 3.500 opposants (selon un décompte de la police), dont certains ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué au gaz lacrymogène et en chargeant brièvement.
Un commissaire de police a été blessé par un pavé à la tête et au moins une personne a été interpellée.
A Crest, une petite ville du sud-est, 70 personnes se sont embrassées devant la mairie, dont l'édile Hervé Mariton (UMP, droite) s'est illustré au Parlement contre le projet.
Près de la mairie de Paris, les personnalités politiques de gauche ont défilé au son des "merci, merci, merci" de manifestants joyeux.
Mais dans l'autre camp, la détermination reste entière.
"Si certains pensent que c'est fini, on va leur montrer que ce n'est pas fini", a lancé l'égérie du mouvement Manif pour tous, Frigide Barjot à la tête d'un cortège de plusieurs milliers de personnes dans le centre de Paris. Après une minute de silence, les manifestants ont repris leurs slogans, comme "Hollande, l'ennemi de la famille".
A Lyon, une quinzaine de manifestants opposés au mariage homosexuel ont été interpellés à la suite d'incidents avec la police.
Source Paris -Reuteurs (Aminata Gueye)
Juste avant le vote, deux opposants au texte ont tenté, depuis les tribunes du public où avait pris place Frigide Barjot, la porte-parole de la "Manif pour tous", de déployer une banderole blanche réclamant un référendum, avant d'être énergiquement évacués par des agents de l'Assemblée.
"Sortez-moi ces excités, les ennemis de la démocratie n'ont rien à faire ici!", a lancé à leur adresse le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), très agacé. Il a annoncé peu après son intention de déposer plainte.
Après la séance, Claude Bartolone a exprimé sa satisfaction que "quels que soient les trublions qui ont voulu gâcher la fête, la loi a été votée par une belle majorité". Il a regretté que "malheureusement, quelques parlementaires (aient) donné des cartons d'invitation et (aient) voulu essayer de retarder le vote".
Christiane Taubira, à côté de laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait pris place, a dit sa "fierté" d'avoir porté ce texte, rendant hommage au travail des parlementaires dans un hémicycle où les rangs de la droite ont été quasi désertés à peine le vote achevé. Une standing ovation a accompagné ses propos avant que les ministres, sur leur banc, se congratulent et s'embrassent.
Signe de tension au bout de ces 136 heures de débats parlementaires, Frigide Barjot a été copieusement huée à sa sortie de la séance par le public également venu assister à ce vote historique.
Signe de fébrilité? Le député UMP des Yvelines Henri Guaino, très hostile au texte, s'est trompé de bouton au moment du vote et a approuvé le texte. Comme l'ancien ministre Luc Chatel. Tous deux ont fait rectifier leur vote.
Un vote sans surprise dans l'ensemble des groupes, la répartition des suffrages étant la même que lors de la première lecture, le 12 février.
La presque totalité du groupe PS a voté pour, seuls 4 députés votant contre et 4 autres s'abstenant dont deux MRC (chevènementistes), Marie-Françoise Bechtel et Jean-Luc Laurent.
A l'UMP, seuls deux députés, qui s'étaient déjà déclarés lors de la première lecture, ont voté pour: Franck Riester et Benoist Apparu. Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et deux autres UMP se sont abstenus.
De même, 5 UDI ont voté pour, dont Jean-Louis Borloo, Jean-Christophe Lagarde et Yves Jégo.
La totalité des écologistes et presque tous les radicaux de gauche ont voté pour.
Neuf des dix élus du Front de gauche ont voté pour, la seule voix hostile, comme en première lecture, étant celle de Patrice Carvalho.
Les députés UMP, comme prévu, se sont rendus vers 18H00 au Conseil constitutionnel pour y déposer leur recours contre le projet de loi. Les sénateurs UMP ont également déposé un recours.
La haute juridiction ayant un mois pour rendre sa décision, le président de la République pourrait promulguer la loi dès le lendemain, soit le 25 mai... et les premiers mariages être célébrés vers la mi-juin, dix jours étant exigés par les mairies pour la publication des bans.
La France compte quelque 100.000 couples homosexuels, environ 200.000 personnes ayant déclaré être en couple avec une personne de même sexe, selon une note de l'Insee de février.
Mais l'opposition, forte de l'ampleur du mouvement de protestation, croit toujours pouvoir espérer "un geste d'apaisement" de François Hollande qui retirerait sa loi.
Dans huit pays européens (Pays-Bas, Belgique, Espagne, Norvège, Suède, Portugal, Islande et Danemark), c'est le mariage lui-même qui est autorisé. Toutefois, au Portugal, l'adoption est exclue.
Le vote du texte, qui répond à l'engagement numéro 31 du candidat Hollande, est l'aboutissement de plus de six mois de débats, menés tant au Parlement que dans la société civile, et d'un long parcours parlementaire entamé en janvier à l'Assemblée.
Des manifestations ont eu lieu en fin de journée en Paris et dans plusieurs villes de province, la mobilisation étant également notable du côté des "pro" mariage homosexuel.
Près de l'Assemblée nationale, une centaine de partisans ont crié leur joie. "Homo, hétéro, même amour, même combat!", ont scandé une centaine de jeunes gens disant leur détermination à continuer le combat pour obtenir la PMA et lutter contre l'homophobie.
Des incidents ont éclaté à Paris après la manifestation de quelques 3.500 opposants (selon un décompte de la police), dont certains ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué au gaz lacrymogène et en chargeant brièvement.
Un commissaire de police a été blessé par un pavé à la tête et au moins une personne a été interpellée.
A Crest, une petite ville du sud-est, 70 personnes se sont embrassées devant la mairie, dont l'édile Hervé Mariton (UMP, droite) s'est illustré au Parlement contre le projet.
Près de la mairie de Paris, les personnalités politiques de gauche ont défilé au son des "merci, merci, merci" de manifestants joyeux.
Mais dans l'autre camp, la détermination reste entière.
"Si certains pensent que c'est fini, on va leur montrer que ce n'est pas fini", a lancé l'égérie du mouvement Manif pour tous, Frigide Barjot à la tête d'un cortège de plusieurs milliers de personnes dans le centre de Paris. Après une minute de silence, les manifestants ont repris leurs slogans, comme "Hollande, l'ennemi de la famille".
A Lyon, une quinzaine de manifestants opposés au mariage homosexuel ont été interpellés à la suite d'incidents avec la police.
Source Paris -Reuteurs (Aminata Gueye)
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