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La Guadeloupe toujours dans l'impasse

Après cinq semaines de grève générale, le collectif LKP appelle à durcir le mouvement en Guadeloupe où les négociations salariales entre les syndicats, le patronat et l'Etat piétinent.



Les parties se sont séparées lundi après huit heures de discussions sans avoir trouvé d'accord, en raison de l'opposition de l'Etat au financement des hausses de salaires.

Elles devaient à nouveau se réunir mardi à 11h00 locales (16h00 heure de Paris) au port autonome de Pointe-à-Pitre.

Le LKP, qui estime que "l'Etat se débine", a annoncé mardi la relance de la grève générale et des barrages routiers ont refait leur apparition sur l'île.

Présente en Guadeloupe, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a de nouveau invité le Premier ministre à se rendre sur place sans tarder ou à y déléguer un ministre.

"Le rôle de l'Etat, c'est d'être présent, il faut qu'il y ait un ministre ici. Si François Fillon pense que (le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer) Yves Jégo est déconsidéré, à ce moment-là pourquoi ne vient-il pas sur place, pourquoi ne désigne-t-il pas un autre ministre ?", a-t-elle dit sur France Info.

Dénonçant une "récupération" politique indue, l'UMP critique la venue de Ségolène Royal sur l'île, comme celle du leader d'extrême gauche d'Olivier Besancenot.

"Dans l'opposition, il y a la volonté de profiter de l'angoisse qui habite les Français pour faire de la politique de bas étage, de caniveau", a dit sur Radio Classique Dominique Paillé, porte-parole adjoint du parti majoritaire.

Le collectif "contre l'exploitation" réclame une revalorisation de 200 euros nets des bas salaires mais fait face à l'opposition du Medef et aux réticences de l'Etat.

L'Union des chefs d'entreprise de Guadeloupe (UCEG) a suggéré que l'augmentation de 200 euros soit financée pour moitié sous forme de prêt par les entreprises et les collectivités d'une part, et pour moitié par l'Etat d'autre part via une franchise de cotisations sociales (CSG et CRDS) pour trois ans.

"IL FAUT ETRE REALISTE"

Les présidents socialistes du Conseil général Jacques Gillot et du Conseil régional Victorin Lurel ont annoncé dans une lettre aux partenaires sociaux qu'ils acceptaient d'apporter leur contribution pour une durée d'un an non reconductible.

"Cette nouvelle offre implique un engagement financier de 24 millions d'euros pour les deux collectivités (qui) procéderont en conséquence au recyclage des enveloppes financières exceptionnelles initialement consacrées à l'aide aux foyers les plus défavorisés", précisent les deux élus.

La proposition de l'UCEG satisfait le LKP et cinq autres organisations patronales représentant plus des trois-quarts des salariés guadeloupéens. Mais le Medef local la rejette.

"La proposition de l'UCEG demande à l'Etat de mettre de l'argent complémentaire sur la table. Nous, nous sommes restés dans une disposition classique", a expliqué Willy Angèle, le président de l'organisation patronale.

"Nous disposons d'une enveloppe de 50 millions. Cela va se décliner ensuite par entreprise et par branche, avec une fourchette allant de 50 à 90 euros", a-t-il précisé. Seraient exclus les secteurs du BTP, du tourisme, de la santé, de l'agriculture, de la sécurité et du nettoyage.

Le préfet de région, Nicolas Desforges, a mis en doute la faisabilité de l'offre de l'UCEG.

"Il est certain que cette franchise de cotisations salariales mettrait par terre le système de cotisation français", a-t-il dit.

"Je crois qu'il faut être réaliste dans les demandes, tenir compte des règles de droit, des contraintes financières, des effets de contagion, tout ça mérite d'être pris en compte dans une réflexion gouvernementale sur les demandes formulées par le LKP", a-t-il ajouté.

Ces propos ont irrité le LKP et son chef de file, Elie Domota, a mis en garde contre une radicalisation du mouvement.

"On veut un engagement solennel et on ne va pas reprendre le travail (...). Aujourd'hui, une fois de plus, l'Etat se débine et bien évidemment, si nous n'avons pas de réponse, je crois que les choses ne pourront que s'envenimer", a-t-il prévenu.

Le collectif aurait toutefois obtenu la création d'une vingtaine de postes d'enseignants pour le premier degré, l'une de ses revendications.

source : Reuters

Reuters

Mardi 24 Février 2009 - 14:31


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