Il y a un simple cordon policier : à droite, le meeting de Nuno Nabiam sur l’avenue Amilcar Cabral, à gauche, sur la Place des héros, celui de José Mário Vaz. Les militants se croisent et cela ne pose aucun problème.
« La Guinée-Bissau, c’est vraiment incroyable », s’étonne un observateur de la Cédéao.
« Voila un pays qui ne connaît que coups d’Etat et assassinats politiques depuis 20 ans et la campagne se déroule dans une ambiance de tolérance, sans contestations et sans la moindre tension, alors que les enjeux sont bien réels ». Et de conclure : « Bien peu de pays en Afrique, peuvent se payer ce luxe ! »
Carnaval électoral
L’ambiance est en effet à la fête… C’est le carnaval électoral, comme on dit ici. Le PAIGC, qui domine la vie politique depuis l’indépendance, a fait de ce dernier meeting une démonstration de force : « Jomav va gagner… on a déjà remporté les législatives, ce sera une double victoire pour nous dimanche », lance une militante. Un jeune renchérit : « Les militaires ont voulu barrer la route au PAIGC il y a 2 ans en faisant un coup d’Etat. Nous allons réparer l’injustice ».
A quelques dizaines de mètres de là, les partisans de Nuno Nabiam ne l’entendent pas de cette oreille : « Nabiam va renverser la tendance. Vous allez voir. 40 ans de pouvoir PAIGC, ça suffit !»
Source : Rfi.fr