La Libye au bord du gouffre, les Etats-Unis évacuent leur ambassade

La Libye, maillon faible de la politique étrangère d’Obama ? Les Etats-Unis ont évacué ce samedi le personnel de leur ambassade à Tripoli en proie à de violents affrontements entre milices rivales. D’impressionnantes mesures de sécurité ont été prises pour assurer l’évacuation des diplomates américains, l’administration Obama ne voulant pas voir se répéter un autre Benghazi.



Les fumées des tirs entre milices rivales rivales s'élèvent le long de la route de l'aéroport de Tripoli, en Libye, ce vendredi 25 juillet 2014, la veille de l'évacuation de l'ambassade des Etats-Unis, située non loin de là. REUTERS/Hani Amara

C'est un signe qui ne trompe pas : en raison de l'insécurité à Tripoli, l'ambassade américaine a été évacuée ce samedi. 70 diplomates ont été transférés en Tunisie.
Le complexe diplomatique situé au sud de la capitale libyenne se trouve sur l'axe qui mène à l'aéroport. Un axe où se déroulent, depuis mi-juillet, les combats entre les katibas de Misrata et de Zintane  qui ont fait au moins 50 morts et entrainé la fermeture de l'aéroport international.

Cette fois, pour protéger leurs diplomates, les Etats-Unis n’ont pas lésiné : le convoi, outre les 80 marines qui l’accompagnaient, a bénéficié de l’appui aérien de deux chasseurs F-16, d’un drone de surveillance et d’autres appareils militaires prêts à intervenir en cas d’attaque. Un destroyer naviguait aussi près des côtes.

Suspension des combats le temps du passage du convoi

« L’ambassade des Etats-Unis se trouve à 7 kilomètres du centre de Tripoli sur la route de l’aéroport, c’est-à-dire sud-sud. Tous les combats se sont arrêtés pendant à peu près deux heures. Il y avait plusieurs drones dans le ciel de Tripoli, le bruit d’un avion, très fort, pour évacuer les membres de l’ambassade des Etats-Unis », raconte un habitant de Tripoli. L'opération militaire américaine terminée, les combats ont immédiatement repris entre les éléments des milices de Zintane et de Misrata.

Pour les habitants de Tripoli, cette situation de guerre replonge la ville à l'été 2011 lorsque les insurgés anti-Kadhafi avaient repris la capitale. « On manque de fioul, depuis une semaine. Il y a une pénurie d’eau. Il n’y a plus d’eau dans les robinets. Les gens sont dans les maisons, ils sont stressés. La différence avec 2011, c’est qu’on était sûrs qu’on n’allait pas avoir un canon sur la tête », rapporte un habitant. 

Samedi, dans un communiqué, les envoyés spéciaux de la Ligue arabe et de l'Union européenne ont appelé à un cessez-le-feu immédiat : « La situation en Libye atteint un stade critique, nous appelons les différentes parties à entamer un dialogue politique inclusif », enjoint le communiqué.

Les Etats-Unis promettent de revenir dès le calme revenu

Cela faisait déjà plusieurs semaines que le Pentagone demandait au département d’Etat d’évacuer son personnel à Tripoli, en raison de la détérioration de la situation. Mais comme l’explique le général Hertling, il y a souvent friction entre les deux ministères : les diplomates voulant toujours rester jusqu’à la dernière minute. En 2012, lors de l’attentat de Benghazi qui avait coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens  et à trois autres Américains, Hillary Clinton, tâche sur son blason, s’est vue reprocher de n’avoir pas demandé suffisamment rapidement l’aide de l’armée pour secourir les diplomates attaqués.

Une erreur que n’a pas voulu commettre de nouveau Barack Obama. Plusieurs parlementaires républicains, tout en félicitant les militaires pour l’évacuation parfaitement réussie de samedi, critiquent l’administration pour avoir laissé la situation se dégrader au point que la Libye est au bord de l’effondrement. Mais le département d’Etat promet de revenir dès que le calme sera revenu.

Source : Rfi.fr
 



Dimanche 27 Juillet 2014 10:38


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