«La Mauritanie d’abord» ou comment dépasser les clivages

La Mauritanie d'abord ! C'est le nom de l'initiative lancée lundi 11 février à Nouakchott par Messaoud ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale et membre de la CAP (Coalition pour une alternance pacifique), une formation d'opposition qui avait accepté de dialoguer avec le pouvoir fin 2011. Faisant le constat de l'existence d'un malaise multiforme en Mauritanie, l'initiative plaide pour l'instauration d'un compromis national qui dépasse les clivages politiques.



Messaoud ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale de Mauritanie. AFP/Georges Gobet
Le compromis national auquel appelle l’initiative, doit permettre, selon Messaoud ould Boulkheir, de garantir la sécurité et l’unité du pays, mais surtout, d’organiser de manière consensuelle des élections libres et transparentes. Une proposition soutenue par plusieurs partis, dont ceux de la CAP (Convention pour l'alternance pacifique), l’opposition dialoguiste, mais aussi plusieurs associations de la société civile et des centrales syndicales.

Mesure phare proposée, la mise en place d’un gouvernement national de large consensus, incluant la majorité présidentielle, la COD la CAP et la société civile, jusqu’aux élections législatives et municipales. Des élections reportées depuis octobre 2011.

Ce lundi, chose rare, quasiment toutes les formations politiques étaient réunies pour assister au lancement de l’initiative. Un signe positif, selon l’ensemble des acteurs, qui se disent tous favorables à cette démarche de dépassement des clivages. Sauf que sa concrétisation risque d’être difficile.

Le président de la République et l’UPR, le parti au pouvoir, se sont déjà prononcés contre un gouvernement d’Union nationale. « Il n’y a pas de justification raisonnable à la constitution d’un tel gouvernement », a réaffirmé lundi le vice-président de l’UPR, tout en se disant prêt à discuter des autres diagnostics présentés par l’initiative.

De son côté, Mohamed Ould Maouloud, président de l’UFP (Union des forces de progrès) et membre de la COD, a déclaré : « Si les principales forces politiques du pays, notamment la COD la CAP et la société civile, s’entendaient sur cette solution de sortie de crise, le camp du président ne pourrait plus faire la sourde oreille ».
Source: RFI

Charles Thialice SENGHOR

Mardi 12 Février 2013 10:29


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