La Mauritanie élit son président

Les Mauritaniens votaient samedi en nombre et dans le calme pour élire leur président parmi neuf candidats, dont le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a affirmé être "sûr" d'être élu dès "le premier tour".



L'ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, salue ses supporteurs lors d'un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009 (photo: AFP)
Plus de 1,2 million d'électeurs étaient appelés aux urnes dans plus de 2.500 bureaux de votes éparpillés sur un territoire en grande partie désertique et vaste comme deux fois la France.
Quelque 320 observateurs internationaux sont déployés.
Ce scrutin crucial et relativement ouvert doit mettre un terme à la grave crise consécutive au renversement du premier président démocratiquement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qui ne se représente pas.
De longues files d'attente, avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre, se sont rapidement formées devant les bureaux de vote de la capitale, ce qui pourrait augurer d'une participation élevée.
Le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Ould Abdel Aziz, considéré comme un des grands favoris, a affirmé être "sûr" d'être élu dès "le premier tour".
"Je suis sûr, nous passerons au premier tour. Ce sera la victoire de toute la Mauritanie, du peuple mauritanien. Ce sera la victoire du changement pour une Mauritanie prospère, digne de son indépendance", a-t-il déclaré à la presse, peu après avoir voté, près du palais présidentiel.
Le général Ould Abdel Aziz et son principal adversaire, Ahmed Ould Daddah, chef du plus important parti d'opposition, ont répété pendant la campagne leur conviction d'être élu dès le premier tour.

Messaoud Ould Boulkheir, candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) salue ses supporteurs lors d'un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009 (photo: AFP)
Mais de nombreux observateurs estiment qu'au vu du nombre de candidats (neuf), un deuxième tour, prévu le 1er août, est probable.

L'Union européenne, qui a gelé à la suite du coup d'Etat d'Abdel Aziz l'aide de 156 millions d'euros allouée pour la période 2008-2013, se refuse à travailler avec un gouvernement militaire, mais a promis de reprendre sa coopération si le pays en revenait à la démocratie.
Ni l'UE, ni les Nations unies n'ont envoyé d'observateurs, mais plus de 200 délégués de diverses organisations, dont l'Union africaine et la Ligue arabe, sont à pied d'oeuvre pour surveiller le déroulement du scrutin.

La communauté internationale attend aussi de ce scrutin qu'il serve d'exemple au reste de la région, où les coups d'Etat et les crises constitutionnelles se sont multipliés ces derniers mois.
Alors que les opérations de vote se déroulaient dans le calme samedi, une fusillade a éclaté dans la nuit entre la police et des hommes armés dans un quartier de Nouakchott où un travailleur humanitaire américain avait été tué le 23 juin dernier, a-t-on appris de source policière. Un homme a été blessé et deux autres arrêtés.

L'Express

Samedi 18 Juillet 2009 15:31


Dans la même rubrique :