Cette date du 29 novembre a une haute portée symbolique du fait qu’elle est aussi l'anniversaire de l'adoption par l'Assemblée générale de l'ONU en 1947 du plan de partage de la Palestine qui, prévoyait l'établissement d'un État juif et d'un État arabe. Le projet de résolution qui doit recueillir la majorité simple pour passer, exprime du coup, l'espoir que le Conseil de sécurité sera favorable à la candidature de la Palestine comme membre à part entière, déposée en septembre 2011 par Mahmoud Abbas. Dans sa requête l’Autorité Palestinienne, appelle à une reprise des négociations pour parvenir à "un règlement pacifique", avec l'établissement d'un Etat de Palestine, vivant aux côtés d'Israël en paix et en sécurité, sur la base des frontières d'avant 1967.
Le statut d'Etat observateur permettra à la Palestine d'adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale (CPI) ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, ou d'en devenir membre à part entière lorsqu'elle y siège déjà comme observateur. Si la Palestine accède à cette demande, cela risquera de gêner Israël qui tentait par l'intermédiaire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, d'obtenir des engagements qu'il ne serait pas traduit devant la CPI. Cette possibilité de saisine de la Palestine auprès de la CPI pourra désormais permettre de poursuivre Israël à cause de ses activités de colonisation et des nombreuses exactions qu’il commet contre les populations civiles palestiniennes.
Parmi les pays européens dont le suffrage fait l'objet des sollicitations palestiniennes et israéliennes, la France a annoncé qu'elle voterait pour la résolution palestinienne, de même que l'Espagne, la Norvège, l'Autriche, le Danemark et la Suisse. Pour le cas de la France, c'était une promesse de campagne du candidat Hollande : soutenir la reconnaissance internationale d'un Etat palestinien. Devenu président, il va donc tenir son engagement. Et il suit ainsi le chemin de ses prédécesseurs. Nicolas Sarkozy à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2011, avait en effet proposé un statut d'Etat observateur pour la Palestine. Un mois plus tard, la France votait « oui » à l'admission de cet Etat à l'Unesco, une agence des Nations unies. Déjà, en 1982, c'est François Mitterrand qui avait fait sensation à la Knesset, le Parlement israélien, en proposant la création d'un Etat palestinien, une idée qui à l'époque était loin de faire l'unanimité. La France a donc toujours soutenu les Palestiniens dans leur velléité de reconnaissance. Pourtant, ces derniers mois, François Hollande avait semblé tergiversé, disant privilégier la négociation aux démarches unilatérales auprès de l'ONU. Le président Hollande était soucieux aussi de ménager les Israéliens et les Américains.
L'autre pays européen membre permanent du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne, a annoncé qu'elle comptait s'abstenir, faute de garantie d'un retour rapide aux négociations de paix, abandonnées depuis plus de deux ans, et l'Allemagne a exclu de voter « oui », la Lituanie choisissant l'abstention. Le département d'Etat américain a indiqué ce lundi que si la résolution passait, il ne faudrait pas "compter sur une réponse favorable du Congrès" sur le déblocage de 200 millions de dollars d'aide promis par Washington. Israël a également brandi une batterie de mesures de rétorsion, dont le blocage des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne, la réduction du nombre de permis de travail pour les Palestiniens, voire une abrogation des accords de paix d'Oslo de 1993. Et portant tous les trois derniers présidents américains ont fait miroité à la Palestine son Etat - George W. Bush et Barack Obama qui ont même annoncé de manière pompeuse un Etat palestinien pour 2005, puis pour 2011 ont très vite rangé aux oubliettes cette promesse.
Il est ainsi clair que les Etats Unis et Israël, veulent étouffer ce projet de résolution qui, au-delà d’une simple signature qui sera apposé sur du papier, aura des répercussions certaines sur l’évolution de la situation géopolitique et géostratégique au profit de la paix et surtout de la Palestine. Un peu plus qu'un simple statut d'observateur, ce qu'est déjà l'Organisation de libération de la Palestine, la Palestine pourra concrétiser ses aspirations qui ont toujours été annihilées. La Ligue arabe qui prend au sérieux ces menaces, a promis à l’autorité palestinienne, un pactole de 100 millions par mois en cas de sanctions financières israéliennes et américaines.
Il est certain que la majorité dont les Palestiniens dispose à l'Assemblée de l'ONU, leur assure de l'emporter ce jeudi, et il restera cette autre paire de manche, le Conseil de sécurité, où les Etats-Unis, plus proche allié d'Israël, feraient aussitôt usage de leur droit de veto. Ensuite le vote ne fera pas reculer d'un iota les colonies « sauvages ». Le statut de non-membre permanent ne fera pas changer de politique une société israélienne confronté à un Etat israélien dont la « droitisation », ne cesse de s'accentuer. Les dernières primaires du Likoud, le parti au pouvoir, sont une parfaite illustration de cette tendance très tirée vers une droite plus radicale et provocatrice. Chaque jour, la colonisation israélienne ronge un peu plus les territoires palestiniens occupés, menaçant la paix et la viabilité du projet des deux Etats vivant côte à côte.
Mouhamadou Barro
Coordonnateur du REJIR
Réseau des Journalistes pour l’Information Religieuse,
La Paix et le Dialogue interreligieux
mouhametbarro@yahoo.
Le statut d'Etat observateur permettra à la Palestine d'adhérer à de nombreuses organisations ou traités internationaux, tels que la Cour pénale internationale (CPI) ou la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, ou d'en devenir membre à part entière lorsqu'elle y siège déjà comme observateur. Si la Palestine accède à cette demande, cela risquera de gêner Israël qui tentait par l'intermédiaire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, d'obtenir des engagements qu'il ne serait pas traduit devant la CPI. Cette possibilité de saisine de la Palestine auprès de la CPI pourra désormais permettre de poursuivre Israël à cause de ses activités de colonisation et des nombreuses exactions qu’il commet contre les populations civiles palestiniennes.
Parmi les pays européens dont le suffrage fait l'objet des sollicitations palestiniennes et israéliennes, la France a annoncé qu'elle voterait pour la résolution palestinienne, de même que l'Espagne, la Norvège, l'Autriche, le Danemark et la Suisse. Pour le cas de la France, c'était une promesse de campagne du candidat Hollande : soutenir la reconnaissance internationale d'un Etat palestinien. Devenu président, il va donc tenir son engagement. Et il suit ainsi le chemin de ses prédécesseurs. Nicolas Sarkozy à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2011, avait en effet proposé un statut d'Etat observateur pour la Palestine. Un mois plus tard, la France votait « oui » à l'admission de cet Etat à l'Unesco, une agence des Nations unies. Déjà, en 1982, c'est François Mitterrand qui avait fait sensation à la Knesset, le Parlement israélien, en proposant la création d'un Etat palestinien, une idée qui à l'époque était loin de faire l'unanimité. La France a donc toujours soutenu les Palestiniens dans leur velléité de reconnaissance. Pourtant, ces derniers mois, François Hollande avait semblé tergiversé, disant privilégier la négociation aux démarches unilatérales auprès de l'ONU. Le président Hollande était soucieux aussi de ménager les Israéliens et les Américains.
L'autre pays européen membre permanent du Conseil de sécurité, la Grande-Bretagne, a annoncé qu'elle comptait s'abstenir, faute de garantie d'un retour rapide aux négociations de paix, abandonnées depuis plus de deux ans, et l'Allemagne a exclu de voter « oui », la Lituanie choisissant l'abstention. Le département d'Etat américain a indiqué ce lundi que si la résolution passait, il ne faudrait pas "compter sur une réponse favorable du Congrès" sur le déblocage de 200 millions de dollars d'aide promis par Washington. Israël a également brandi une batterie de mesures de rétorsion, dont le blocage des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne, la réduction du nombre de permis de travail pour les Palestiniens, voire une abrogation des accords de paix d'Oslo de 1993. Et portant tous les trois derniers présidents américains ont fait miroité à la Palestine son Etat - George W. Bush et Barack Obama qui ont même annoncé de manière pompeuse un Etat palestinien pour 2005, puis pour 2011 ont très vite rangé aux oubliettes cette promesse.
Il est ainsi clair que les Etats Unis et Israël, veulent étouffer ce projet de résolution qui, au-delà d’une simple signature qui sera apposé sur du papier, aura des répercussions certaines sur l’évolution de la situation géopolitique et géostratégique au profit de la paix et surtout de la Palestine. Un peu plus qu'un simple statut d'observateur, ce qu'est déjà l'Organisation de libération de la Palestine, la Palestine pourra concrétiser ses aspirations qui ont toujours été annihilées. La Ligue arabe qui prend au sérieux ces menaces, a promis à l’autorité palestinienne, un pactole de 100 millions par mois en cas de sanctions financières israéliennes et américaines.
Il est certain que la majorité dont les Palestiniens dispose à l'Assemblée de l'ONU, leur assure de l'emporter ce jeudi, et il restera cette autre paire de manche, le Conseil de sécurité, où les Etats-Unis, plus proche allié d'Israël, feraient aussitôt usage de leur droit de veto. Ensuite le vote ne fera pas reculer d'un iota les colonies « sauvages ». Le statut de non-membre permanent ne fera pas changer de politique une société israélienne confronté à un Etat israélien dont la « droitisation », ne cesse de s'accentuer. Les dernières primaires du Likoud, le parti au pouvoir, sont une parfaite illustration de cette tendance très tirée vers une droite plus radicale et provocatrice. Chaque jour, la colonisation israélienne ronge un peu plus les territoires palestiniens occupés, menaçant la paix et la viabilité du projet des deux Etats vivant côte à côte.
Mouhamadou Barro
Coordonnateur du REJIR
Réseau des Journalistes pour l’Information Religieuse,
La Paix et le Dialogue interreligieux
mouhametbarro@yahoo.
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