Pour le porte-parole du gouvernement de la RDC, l’expulsion de Scott Campbell est une question d’heure, même si aucune « deadline » n’a encore été annoncée officiellement. Lambert Mendé estime que le représentant de l’ONU s’est montré trop critique et partial dans ses rapports. « M. Scott Campbell s'est illustré par des prestations systématiquement hostiles aux institutions en place », a déclaré le porte-parole du gouvernement. Et d'ajouter : « Le mépris ainsi affiché [...] ne nous paraît plus de nature à permettre un travail profitable à la promotion des valeurs de droits de l'homme dans notre pays.»
La décision de Kinshasa de demander le rappel du chef du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme en République démocratique du Congo risque de porter atteinte à la crédibilité des efforts entrepris en matière de droits de l'homme dans ce pays, a estimé vendredi la France dans un communiqué.
Museler l'expression libre des citoyens
Pour Anneke Van Wouldenberg de Human Rights Watch, la démarche du gouvernement congolais est d'autant plus inquiétante que les rapports pour lesquels Scott Campbell est incriminé s'inscrit dans la mission qui est la sienne. « Sa mission consiste précisément, a déclaré à RFI Madame Van Wouldenberg, à mener des enquêtes, vérifier des informations et traduire devant la justice les responsables des crimes documentés par les Nations unies.» Et d'ajouter : « En voulant expulser Campbell, Kinshasa donne l'impression de vouloir museler l'exercice par les Congolais de leurs droits d'homme et femmes libres », a-t-elle ajouté.
Scott Cambell est une personne très haut placée dans la hiérarchie des Nations unies au Congo. « Si le gouvernement de la RDC peut expulser le directeur du bureau des droits de l'homme des Nations unies, il pourra sans doute faire pire s'agissant d'un citoyen congolais lambda», s'est inquiétée la représentante du Human Rights Watch.