
La Serbie recevra sans aucun doute le « feu vert » à l’ouverture de ses négociations d’adhésion à l’Union européenne. Ces derniers jours, des signaux positifs sont arrivés de tous côtés, notamment de la part de la Commission européenne. Hier, le Bundestag, dont la décision était très attendue, s’est également prononcé en faveur de la Serbie.
Toutefois, le verre ne sera encore qu’à moitié rempli, puisque Belgrade ne devrait pas obtenir de date précise d’ouverture de ces négociations. On parle de janvier 2014, mais le Parlement allemand tient à introduire une dernière conditionnalité : il faudra que l’accord entre Belgrade et Pristina entre en application pour qu’une date soit fixée, et cette position devrait être retenue par le sommet européen.
« Myopie européenne »
Ivica Dacic et le vice-Premier ministre Aleksandar Vucic, qui ont mené les difficiles négociations avec leurs homologues kosovars, estimaient que ce « bonus européen » devait être la « récompense » des efforts difficiles qu’ils ont consentis. Les dirigeants serbes ont incontestablement fait preuve d’une grande souplesse dans ces négociations, alors que le sujet passe toujours fort mal dans l’opinion. « Personne n’a envie de reprendre le fusil à propos du Kosovo », résume un journaliste serbe. « Pour autant, peu de gens voient l’intérêt de faire des compromis symboliques difficiles à propos du Kosovo au nom d’une perspective européenne qui demeure elle-même très floue et qui est loin de faire consensus ».
Devant le Parlement serbe, Ivica Dacic a regretté l’étrange « myopie européenne » : « Si nous n’avions pas concentré tous nos efforts sur le dialogue avec Pristina, nous aurions pu mener à bien des réformes essentielles, mais personne n’en aurait tenu compte, puisque la question de la normalisation de nos relations avec le Kosovo était la seule question qui comptait aux yeux des Européens. »
La Serbie aux cérémonies d'adhésion de la Croatie
Dimanche soir, les dirigeants serbes vont faire le voyage de Zagreb, pour participer aux cérémonies de l’adhésion de la Croatie - même si la présence de la présidente kosovare Atifete Jahjaga au dîner que le président croate Ivo Josipovic offre à ses homologues de la région risque de perturber le plan de table. Lundi, à peine les flonflons de la fête croate seront-ils retombés que le président du Conseil européen Hermann von Rompuy sera attendu à Belgrade.
Même si aucune date n’est définitivement fixée pour l’ouverture des négociations, il va bien falloir examiner le calendrier, et les dirigeants serbes sont bien décidés à tout faire pour tenter de brûler les étapes. Les actuels dirigeants de Belgrade, qui ont tous commencé leurs carrières sous Milosevic, espèrent bien faire oublier leur passé sulfureux en devenant les artisans de l’intégration européenne de la Serbie.
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