14h : 45mn. Nous sommes à Sacré Cœur 3, chez M’ma Katy, alias «maman Nafi » où elle nous accueille le sourire aux lèvres. Du coup, elle nous invite à manger et nous demande de nous mettre à l’aise comme des membres de la famille. Pour apparemment mieux nous faciliter l’intégration elle répond à nos salutations en wolof, la langue locale la plus parlée au Sénégal. «Bonjour Ibrahim, nagadef (comment vas tu?)» dit-elle allégrement. Elle demande à une jeune fille de la famille d’apporter un siège et de l’eau à boire. La Téranga ou hospitalité sénégalaise, c'est bien la première chose qui vous marque dès que vous débarquez au Sénégal. De l'amabilité en passant par les multiples salamalecs et autres œuvres de gentillesses, le sénégalais ne ménage rien pour accueillir ses hôtes. C’est presque le même rituel dans toutes les familles. Force est de reconnaître qu’ailleurs une personne étrangère qui arrive à l’heure du repas peut se voir «servir » du journal. Bruno Aké Ivoirien résident au Sénégal confie que «cette hospitalité sénégalaise est unique en Afrique. Moi je suis Ivoirien mais on se considère comme des «blancs». Parce que si tu viens à l’heure du repas on te “sert“ un journal car on considère que tu n’es pas prévu».
D’où vient le mot Téranga ?
La Téranga n’est pas un vain mot. L’ancien professeur d’Histoire Cheikh Ndiaye âgé de 69 ans, explique que : «la signification étymologique de Téranga est hospitalité, c’est une allusion à la chaleur de l’accueil. C’est un mot Wolof qui vient du mot Teral, celui-ci vient du mot terre qui signifie arrivée». Les Sénégalais entretiennent une très longue tradition de Téranga. La raison est que la culture de l’hospitalité est bâtie au Sénégal sur le socle d’un commun vouloir de vie commune de ce peuple hétérogène. Le directeur du musée du Sénégal à St-Louis, Abdoul Khadr Aidara va plus loin et évoque la rencontre de différentes communautés dans ce pays. «Nous sommes un peuple de savane où des vagues de populations venues de différentes contrées ont cohabitées. Il s’est établi une sorte de modus vivendi. En plus, il s’est établi un brassage entre ces populations mais aussi une civilité qui consiste à accueillir l’autre à s’ouvrir à lui, pour lui permettre d’être comme chez lui».
Menace à la Téranga
Toutefois, selon l’ancien professeur d’Histoire, Cheikh Diop, ce mot commence à perdre son vrai sens. Il soutient que : «la Téranga est un mot galvaudé à tort et à travers par bon nombre de gens. Ce qui lui fait perdre son sens étymologique, plénier, premier et total. C’est-à-dire honorer par des gestes simples, ou factieux mais aussi avec sincérité, franchise, jovialité et amour». Le comédien Golbert Diagne est aussi d’avis que cette hospitalité tend à perdre sa valeur. «Il y a trop de voleurs, de malfrats, de faux types. Aujourd’hui on trompe tout le monde à tel point que cela tend à entamer cette Téranga et la faire disparaître au fil du temps». A côté de cela, il y a aussi le modernisme. «La Téranga au sens sociologique va subir des désagréments parce qu’elle ne rime pas avec l’occidentalisation» martèle le sociologue Khaly Niang. Il poursuit : «la mondialisation refuse les diversités culturelles au profit de l’unité, de la vision unilinéaire de l’occident».
L’on peut dire donc que la Téranga est bien réelle au Sénégal, mais si l’on n’y prend garde, elle risque de devenir petit à petit un mythe ce qui serait une perte immense.
D’où vient le mot Téranga ?
La Téranga n’est pas un vain mot. L’ancien professeur d’Histoire Cheikh Ndiaye âgé de 69 ans, explique que : «la signification étymologique de Téranga est hospitalité, c’est une allusion à la chaleur de l’accueil. C’est un mot Wolof qui vient du mot Teral, celui-ci vient du mot terre qui signifie arrivée». Les Sénégalais entretiennent une très longue tradition de Téranga. La raison est que la culture de l’hospitalité est bâtie au Sénégal sur le socle d’un commun vouloir de vie commune de ce peuple hétérogène. Le directeur du musée du Sénégal à St-Louis, Abdoul Khadr Aidara va plus loin et évoque la rencontre de différentes communautés dans ce pays. «Nous sommes un peuple de savane où des vagues de populations venues de différentes contrées ont cohabitées. Il s’est établi une sorte de modus vivendi. En plus, il s’est établi un brassage entre ces populations mais aussi une civilité qui consiste à accueillir l’autre à s’ouvrir à lui, pour lui permettre d’être comme chez lui».
Menace à la Téranga
Toutefois, selon l’ancien professeur d’Histoire, Cheikh Diop, ce mot commence à perdre son vrai sens. Il soutient que : «la Téranga est un mot galvaudé à tort et à travers par bon nombre de gens. Ce qui lui fait perdre son sens étymologique, plénier, premier et total. C’est-à-dire honorer par des gestes simples, ou factieux mais aussi avec sincérité, franchise, jovialité et amour». Le comédien Golbert Diagne est aussi d’avis que cette hospitalité tend à perdre sa valeur. «Il y a trop de voleurs, de malfrats, de faux types. Aujourd’hui on trompe tout le monde à tel point que cela tend à entamer cette Téranga et la faire disparaître au fil du temps». A côté de cela, il y a aussi le modernisme. «La Téranga au sens sociologique va subir des désagréments parce qu’elle ne rime pas avec l’occidentalisation» martèle le sociologue Khaly Niang. Il poursuit : «la mondialisation refuse les diversités culturelles au profit de l’unité, de la vision unilinéaire de l’occident».
L’on peut dire donc que la Téranga est bien réelle au Sénégal, mais si l’on n’y prend garde, elle risque de devenir petit à petit un mythe ce qui serait une perte immense.
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