
La banlieue dakaroise connaît des inondations toute l’année. Les pompes du gouvernement viennent rarement jusqu’ici. Les eaux stagnantes désespèrent d’autant plus les populations locales que le paludisme gagne du terrain. Certaines maisons de cette banlieue sont inondées depuis près de dix ans, sans interruption. « Il est vrai qu’elles ont souvent été construites sur des terrains marécageux, sans autorisation de l’Etat », reconnaît un habitant de Diacksao.
Le cyber est devenu un lieu essentiel de la vie du quartier. Chaque famille compte au moins un immigré. Au cyber, grâce à Skype, les habitants du quartier peuvent parler pendant six heures avec leur famille immigrée pour à peine 1000 francs CFA (1,5 euro).
Avec les caméras placées sur les écrans, ils peuvent aussi voir leur parent. Cela peut sembler banal pour des Européens. « Mais ça a changé nos vies » m’explique un jeune qui a quitté l’école très tôt, faut de moyen. Il avoue qu’il préfère skype, « l’internet oral » plutôt que « l’internet écrit. »
Cette « petite révolution » fait bien des heureux. Faute de papier beaucoup d’immigrés peuvent passer de dix à quinze ans en Europe sans jamais revoir leurs parents restés au pays. D’autre part, le téléphone classique est souvent trop onéreux pour ses familles qui ont du mal à faire deux repas par jour.
Pendant qu’un parent s’époumone sur le micro pour donner des nouvelles des enfants qui passent les uns après les autres devant la caméra, un adolescent plaisante avec ses amis sur Facebook. Grâce à Facebook, il a retrouvé des parents immigrés aux Etats-unis, au Canada et en Europe. Il entretient ainsi avec eux une correspondance régulière.
Un peu plus loin, une adolescente surfe sur youtube. Le cyber fait le plein tous les soirs. C’est l’un des seuls lieux de distraction du quartier. Et d’évasion aussi. Dakar est loin. Quinze kilomètres. Souvent il faut deux à trois heures pour parcourir ces quelques kilomètres. Les embouteillages sont terribles. Et le transport jusqu’à la capitale est de toute façon trop cher pour beaucoup habitants de la banlieue.
A deux pas de là, un feu déchire l’obscurité. La fumée est âcre. Des habitants du quartier font brûler tous les déchets qui leur tombent sous la main. Même des plastiques. L’odeur est tellement pestilentielle qu’il faut faire un détour pour arrêter de suffoquer. Dakar compte deux millions d’habitants. Sa banlieue sans doute autant. Ou même plus. Elle grandit tout le temps. L’exode rural amène chaque jours de nouveaux habitants dans ces quartiers populaires.
« Nous sommes très nombreux, mais tout le monde semble nous ignorer. Sauf au moment des élections » lâche un jeune désabusé. Il a quitté l’école très tôt après le décès de son père. Depuis Aziz vivote. Il fait le “goorgoorlu” (le débrouillard en wolof, la langue la plus parlée à Dakar). Aziz vit de petits boulots et surtout de la solidarité familiale.” A Dakar, nous sommes des millions de goorgoorlu” affirme-t-il, en gardant le sourire.
Aziz s’intéresse beaucoup à la politique. Mais il finit par reconnaître que comme beaucoup d’autres jeunes de banlieue, il ne se rend pas dans les bureaux de vote. Il veut juste voter avec ses pieds. Fuir la banlieue. Aller là où l’on n’a pas les pieds dans l’eau. Avec ou sans pirogue. Mais de préférence sans pirogue. Aziz n’a pas le pied marin. Il le reconnait bien volontiers. “D’ailleurs, je ne sais même pas nager, avoue-t-il. Alors la pirogue, ça me m’inspire pas vraiment. Je ne fais pas partie de ces jeunes du quartier qui disent Barça ou Barsakh ! Barcelone ou la mort“.
Le cyber est devenu un lieu essentiel de la vie du quartier. Chaque famille compte au moins un immigré. Au cyber, grâce à Skype, les habitants du quartier peuvent parler pendant six heures avec leur famille immigrée pour à peine 1000 francs CFA (1,5 euro).
Avec les caméras placées sur les écrans, ils peuvent aussi voir leur parent. Cela peut sembler banal pour des Européens. « Mais ça a changé nos vies » m’explique un jeune qui a quitté l’école très tôt, faut de moyen. Il avoue qu’il préfère skype, « l’internet oral » plutôt que « l’internet écrit. »
Cette « petite révolution » fait bien des heureux. Faute de papier beaucoup d’immigrés peuvent passer de dix à quinze ans en Europe sans jamais revoir leurs parents restés au pays. D’autre part, le téléphone classique est souvent trop onéreux pour ses familles qui ont du mal à faire deux repas par jour.
Pendant qu’un parent s’époumone sur le micro pour donner des nouvelles des enfants qui passent les uns après les autres devant la caméra, un adolescent plaisante avec ses amis sur Facebook. Grâce à Facebook, il a retrouvé des parents immigrés aux Etats-unis, au Canada et en Europe. Il entretient ainsi avec eux une correspondance régulière.
Un peu plus loin, une adolescente surfe sur youtube. Le cyber fait le plein tous les soirs. C’est l’un des seuls lieux de distraction du quartier. Et d’évasion aussi. Dakar est loin. Quinze kilomètres. Souvent il faut deux à trois heures pour parcourir ces quelques kilomètres. Les embouteillages sont terribles. Et le transport jusqu’à la capitale est de toute façon trop cher pour beaucoup habitants de la banlieue.
A deux pas de là, un feu déchire l’obscurité. La fumée est âcre. Des habitants du quartier font brûler tous les déchets qui leur tombent sous la main. Même des plastiques. L’odeur est tellement pestilentielle qu’il faut faire un détour pour arrêter de suffoquer. Dakar compte deux millions d’habitants. Sa banlieue sans doute autant. Ou même plus. Elle grandit tout le temps. L’exode rural amène chaque jours de nouveaux habitants dans ces quartiers populaires.
« Nous sommes très nombreux, mais tout le monde semble nous ignorer. Sauf au moment des élections » lâche un jeune désabusé. Il a quitté l’école très tôt après le décès de son père. Depuis Aziz vivote. Il fait le “goorgoorlu” (le débrouillard en wolof, la langue la plus parlée à Dakar). Aziz vit de petits boulots et surtout de la solidarité familiale.” A Dakar, nous sommes des millions de goorgoorlu” affirme-t-il, en gardant le sourire.
Aziz s’intéresse beaucoup à la politique. Mais il finit par reconnaître que comme beaucoup d’autres jeunes de banlieue, il ne se rend pas dans les bureaux de vote. Il veut juste voter avec ses pieds. Fuir la banlieue. Aller là où l’on n’a pas les pieds dans l’eau. Avec ou sans pirogue. Mais de préférence sans pirogue. Aziz n’a pas le pied marin. Il le reconnait bien volontiers. “D’ailleurs, je ne sais même pas nager, avoue-t-il. Alors la pirogue, ça me m’inspire pas vraiment. Je ne fais pas partie de ces jeunes du quartier qui disent Barça ou Barsakh ! Barcelone ou la mort“.
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