La condamnation des homosexuels sénégalais préoccupe Paris

Voilà une semaine que neuf homosexuels sénégalais ont été condamnés à huit ans de prison ferme par un tribunal à Dakar. En France, au plus haut sommet de l'Etat, Nicolas Sarkozy a exprimé mercredi, devant le Conseil des ministres, son « émotion » et sa « préoccupation ». La ministre de la Santé, Roseline Bachelot, a fait part de son « indignation » et a demandé à son homolgue des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, « d'intervenir auprès des autorités sénégalaises pour obtenir la libération » des 9 homosexuels condamnés, tous âgés de moins de trente ans. Toutefois, le verdict prononcé le 7 janvier dernier par le tribunal de Dakar semble bénéficier de la compréhension de la population de la capitale sénégalaise.



En diplomatie, les mots comptent et si la présidence française prend soin de ne pas condamner la décision de la justice sénégalaise, c'est avant tout pour éviter de radicaliser les positions du côté de Dakar. Poussé à réagir par les organisations de défense des droits de l'homme et de lutte contre le Sida, Nicolas Sarkozy a donc fait part mercredi en conseil des ministres de son émotion et de sa préoccupation sur la situation des neuf militants emprisonnés. Le ton est le même au quai d'Orsay. La diplomatie française qui vient de déposer aux Nations unies une déclaration réclamant la dépénalisation de l'homosexualité tente de sensibiliser Dakar sur le sujet mais le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dit ne pas vouloir interférer dans les décisions de la justice sénégalaise. Il souhaite cependant que les neuf militants soient libérés en appel.
Roseline Bachelot est allée plus loin en faisant part de son « indignation ». La ministre française de la Santé a par ailleurs demandé au chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, d'intervenir auprès des autorités sénégalaises pour obtenir la libération des neuf homosexuels condamnés pour « conduite indécente, actes contre-nature et association de malfaiteurs ». Le maire de Paris a également réagi. Bertrand Delanoë parle d'une « atteinte aux droits d'une minorité qui méconnait les droits humains universels ».

A Dakar, les autorités n'ont pas officiellement réagi aux propos de Paris. Mais dans les rues on comprend cette décision de justice et on la justifie. Au Sénégal, l’homosexualité est interdite et passible d’une peine allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.
source: RFI


Informatique BEIC

Jeudi 15 Janvier 2009 18:19


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