La famille du rebelle angolais Jonas Savimbi poursuit «Call of Duty»

Un jeu vidéo peut-il porter atteinte à l'honneur d'une personnalité historique ? C'est ce qu'estiment les enfants d'un ancien seigneur de guerre angolais qui attaquent en justice la société éditrice du jeu Call of Duty pour diffamation. Jonas Savimbi, qui était à la tête de la rébellion de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) en 1975, a combattu le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) avec celle-ci pendant les 27 ans de guerre civile du pays. La justice française, saisie par la famille qui habite en région parisienne, devra trancher dans ce qui constitue une première dans le droit français.



Son éternelle tenue militaire, une barbe fournie et les quatre étoiles sur le béret rouge... Dans cette séquence du jeu de guerre  Call of Duty : Black Ops 2, l'allié du joueur est un Jonas Savimbi ressemblant qui harangue ses troupes.

Le joueur incarne un agent américain des forces spéciales en mission en Angola. Il fait alors équipe avec le chef de guerre contre le régime communiste du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA). Jusque-là, le jeu colle à la réalité : les Américains ont en effet aidé la rébellion angolaise dans les années 1970.

Représentation grossière

Mais, pour la famille, le personnage de Savimbi est représenté de façon grossière. « Jonas Savimbi est présenté comme quelqu’un qui ne fait que tuer. "On va les écraser, on va les tuer", il n’y a que ça, souligne maître Carole Enfert, avocat de la famille. Dans le cas précis, on a un homme politique, historique, homme de guerre. Personne ne peut contester qu’il était érudit, qu’il avait fait des études. Donc c’était quand même un personnage qui était à l’antithèse du personnage qui est présenté dans ce jeu vidéo. »

La justice française a été saisie pour diffamation dans ce qui pourrait bien faire jurisprudence dans le droit français.

Source : Rfi.fr



Vendredi 15 Janvier 2016 11:19


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