« La guerre au Darfour est terminée », a déclaré hier le président soudanais, Omar el-Béchir, au lendemain de la signature officielle d'un accord politique avec un important groupe rebelle, le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM). « La crise (...) est finie (...) le Darfour est maintenant en paix », a dit le raïs soudanais lors d'un discours à el-Facher, la capitale historique du Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile. « Le combat des armes est terminé, celui du développement commence », a ajouté le président soudanais, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour. « Nous devons faire plus d'efforts pour le développement du Soudan et du Darfour. Tous les efforts passés pour la guerre au Sud, au Darfour et dans l'Est seront consacrés au développement », a affirmé M. Béchir, candidat à sa succession pour les élections d'avril prochain.
Mais hier, le chef du JEM a de nouveau demandé un report des élections. « Notre position consiste à demander de reporter ces élections parce qu'il y a de nombreux citoyens du Darfour et du Khordofan (ouest du Soudan) qui ne peuvent pas y participer parce qu'ils sont des déplacés », a déclaré Khalil Ibrahim. « Nous demandons plus de temps, nous demandons de reporter les élections auxquelles nous n'allons pas participer si elles se tiennent en avril », a-t-il ajouté, reprochant au gouvernement « son insistance » à les tenir à cette date. Il a également appelé Khartoum à respecter l'accord signé mardi, notamment en ce qui concerne la libération des prisonniers, affirmant que le JEM allait libérer ceux qu'il détient. Les autorités soudanaises ont libéré mercredi 57 prisonniers du JEM, soit la moitié des détenus emprisonnés à la suite de l'attaque, en mai 2008, dans la banlieue de Khartoum par ce groupe rebelle.
M. Ibrahim a par ailleurs indiqué que son mouvement avait l'intention de garder ses combattants pendant la période de transition, celle qui consiste à négocier les détails de la paix. Il a insisté sur la date de la mi-mars pour y parvenir et invité les groupuscules présents à Doha à rejoindre son mouvement, en disant qu'« il n'existe d'autre mouvement armé au Darfour que le JEM ».
Autres articles
-
En Centrafrique, le député Dominique Yandocka condamné à un an de prison pour «complot»
-
Mozambique: 1500 détenus s'évadent d'une prison dans un contexte de violences post-électorales
-
Au Gabon, polémique et enquête ouverte après la mort suspecte d'un jeune marin
-
Mozambique : plus de 1500 détenus profitent des troubles à Maputo pour s'évader
-
Centrafrique: ouverture du procès du député Dominique Yandocka pour «complot et tentative de coup d’État»