Parmi les officiers arrêtés figure l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Diarra Camara, et un ancien chef de la marine, l'amiral Aly Daffé, ont précisé ces officiers sous le sceau de l'anonymat.
Les deux hommes ainsi que d'autres officiers sont soupçonnés de complot contre le Conseil national pour la Démocratie et le Développement (CNDD) instauré par la junte.
Le général Camara, qui s'est dès le départ opposé au putsch, a été arrêté il y a deux ou trois jours, et l'amiral Daffé a été emmené au camp Alpha Yaya Diallo de Conakry, où est basée la junte.
La junte, qui a désigné à sa tête un capitaine jusqu'ici peu connu, Moussa Dadis Camara, a promis d'organiser des élections cette année et d'éradiquer la corruption.
Elle a aussi promis d'améliorer les conditions de vie de la majorité des Guinéens qui vivent dans la pauvreté bien que leur pays soit le premier exportateur mondial de bauxite.
De nombreux Guinéens, y compris des dirigeants syndicaux et de l'opposition, ont vu dans la prise du pouvoir par les militaires une chance de rompre avec près d'un quart de siècle d'un régime corrompu, sous la présidence de Lansana Conté, décédé le 22 décembre, la veille du putsch.
Mais si le Sénégal, pays voisin, a apporté son soutien à la junte, l'Union africaine a dénoncé le putsch et a suspendu la Guinée. Les Etats-Unis ont suspendu lundi la majeure partie de leur aide et ont réclamé des élections au plus vite.
La junte a nommé comme Premier ministre un civil, Kabine Komara, mais elle a placé des militaires à la tête des ministères de la Défense et de la Sécurité après avoir mis à la retraite une vingtaine de généraux parmi les plus anciens.
NARCOTRAFIQUANTS
Le régime de Conté se reposait sur les militaires, mais ils ont organisé plusieurs mutineries sanglantes pour réclamer des soldes impayées et ont été accusés d'atteintes aux droits de l'homme.
"Le président (Camara) suit une logique de purge de l'armée (...) mais cela ne règle pas les problèmes fondamentaux d'indiscipline et de corruption qui seront plus difficiles à régler", note un officier.
Parmi les membres de la junte figurent de jeunes officiers qui ont participé en mai à une violente mutinerie dans laquelle une dizaine de civils ont trouvé la mort, victimes de tirs à l'aveuglette.
L'un des dirigeants de la junte, le sous-lieutenant Claude Pivi, a été nommé lundi ministre chargé de la sécurité présidentielle.
Le CNDD a aussi nommé comme chef d'état-major de l'armée le lieutenant-colonel Oumar Sanoh, ancien chef de la région militaire de N'Zerekore, dans le sud-ouest du pays, dont est aussi originaire le capitaine Camara.
Ces dernières années, des responsables onusiens de la lutte contre les stupéfiants ont affirmé que la stabilité de la Guinée et de ses voisins était gravement menacée par des cartels de la drogue colombiens qui ont transformé la région en plaque tournante du trafic de cocaïne vers l'Europe.
"Selon certaines informations, des narcotrafiquants ont infiltré toutes les structures, y compris l'exécutif et l'appareil judiciaire", explique Antonio Mazzitelli, représentant en Afrique occidentale de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).
Le chef de la junte a promis de réprimer le trafic de drogue. Mais certains des militaires qui le soutiennent faisaient partie de ceux qui, sous couvert de réprimer une mutinerie de la police, ont saccagé les bureaux de l'agence anti-drogue, en juin, détruisant toutes les archives.
"L'UNODC et la communauté internationale vont suivre l'évolution de la situation en Guinée en espérant que la reconstruction du pays inclura l'élimination de toute implication présumée de hauts responsables et d'officiers dans des activités illicites, notamment le trafic de drogue", a dit Antonio Mazzitelli à Reuters.
source : Reuters
Avec Pascal Fletcher à Dakar, version française Nicole Dupont
Les deux hommes ainsi que d'autres officiers sont soupçonnés de complot contre le Conseil national pour la Démocratie et le Développement (CNDD) instauré par la junte.
Le général Camara, qui s'est dès le départ opposé au putsch, a été arrêté il y a deux ou trois jours, et l'amiral Daffé a été emmené au camp Alpha Yaya Diallo de Conakry, où est basée la junte.
La junte, qui a désigné à sa tête un capitaine jusqu'ici peu connu, Moussa Dadis Camara, a promis d'organiser des élections cette année et d'éradiquer la corruption.
Elle a aussi promis d'améliorer les conditions de vie de la majorité des Guinéens qui vivent dans la pauvreté bien que leur pays soit le premier exportateur mondial de bauxite.
De nombreux Guinéens, y compris des dirigeants syndicaux et de l'opposition, ont vu dans la prise du pouvoir par les militaires une chance de rompre avec près d'un quart de siècle d'un régime corrompu, sous la présidence de Lansana Conté, décédé le 22 décembre, la veille du putsch.
Mais si le Sénégal, pays voisin, a apporté son soutien à la junte, l'Union africaine a dénoncé le putsch et a suspendu la Guinée. Les Etats-Unis ont suspendu lundi la majeure partie de leur aide et ont réclamé des élections au plus vite.
La junte a nommé comme Premier ministre un civil, Kabine Komara, mais elle a placé des militaires à la tête des ministères de la Défense et de la Sécurité après avoir mis à la retraite une vingtaine de généraux parmi les plus anciens.
NARCOTRAFIQUANTS
Le régime de Conté se reposait sur les militaires, mais ils ont organisé plusieurs mutineries sanglantes pour réclamer des soldes impayées et ont été accusés d'atteintes aux droits de l'homme.
"Le président (Camara) suit une logique de purge de l'armée (...) mais cela ne règle pas les problèmes fondamentaux d'indiscipline et de corruption qui seront plus difficiles à régler", note un officier.
Parmi les membres de la junte figurent de jeunes officiers qui ont participé en mai à une violente mutinerie dans laquelle une dizaine de civils ont trouvé la mort, victimes de tirs à l'aveuglette.
L'un des dirigeants de la junte, le sous-lieutenant Claude Pivi, a été nommé lundi ministre chargé de la sécurité présidentielle.
Le CNDD a aussi nommé comme chef d'état-major de l'armée le lieutenant-colonel Oumar Sanoh, ancien chef de la région militaire de N'Zerekore, dans le sud-ouest du pays, dont est aussi originaire le capitaine Camara.
Ces dernières années, des responsables onusiens de la lutte contre les stupéfiants ont affirmé que la stabilité de la Guinée et de ses voisins était gravement menacée par des cartels de la drogue colombiens qui ont transformé la région en plaque tournante du trafic de cocaïne vers l'Europe.
"Selon certaines informations, des narcotrafiquants ont infiltré toutes les structures, y compris l'exécutif et l'appareil judiciaire", explique Antonio Mazzitelli, représentant en Afrique occidentale de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).
Le chef de la junte a promis de réprimer le trafic de drogue. Mais certains des militaires qui le soutiennent faisaient partie de ceux qui, sous couvert de réprimer une mutinerie de la police, ont saccagé les bureaux de l'agence anti-drogue, en juin, détruisant toutes les archives.
"L'UNODC et la communauté internationale vont suivre l'évolution de la situation en Guinée en espérant que la reconstruction du pays inclura l'élimination de toute implication présumée de hauts responsables et d'officiers dans des activités illicites, notamment le trafic de drogue", a dit Antonio Mazzitelli à Reuters.
source : Reuters
Avec Pascal Fletcher à Dakar, version française Nicole Dupont