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La marche du Jëf Jël

Héritière de la Jeunesse pour l’Alternance (JPA), l’Alliance pour le Progrès et la Justice (APJ)/Jëf Jël, a été fondée en 1997 par Talla SYLLA et reconnue le 03 février 1998 comme le 28e parti politique légalement constitué au Sénégal. Cette formation politique, caractérisée par la jeunesse de ses dirigeants, a apporté nombre de ruptures dans le champ politique national en posant des jalons majeurs dans les luttes démocratiques qui ont redonné aux Sénégalais les forces pour faire face aux dérives des anciens régimes.



Papa Ameth KEÏTA
Papa Ameth KEÏTA
Des Alliances politiques et citoyennes.

Dans sa trajectoire, l’Alliance Jëf Jël s'est toujours évertuée à défendre, les intérêts du peuple sénégalais, dans des cadres politiques et citoyens.

Sa contribution à l’avènement de la première alternance politique fut sans nul doute importante. En témoigne la facilitation de la formation de grandes alliances politiques comme celle autour de l’Union pour le Renouveau Démocratique (URD) qui a obtenu onze députés aux législatives de 1998 ou encore la Coalition de l’Espoir (CODE 2000) à la présidentielle de 2000 qui contribua à fragiliser le Parti socialiste et créer les conditions d’une alternance politique tant attendue. Sa participation à la concrétisation, au lendemain des élections législatives de 2001, du Cadre Permanent de Concertation (CPC) regroupant la quasi-totalité des forces politiques significatives qui avaient participé à l’élection du Président Abdoulaye WADE avec la participation active de la nouvelle opposition d’alors symbolisée par le Parti socialiste. Ce qui allait consacrer l’éclatement du Front pour l’Alternance (FAL).

L’Alliance Jëf Jël a également pris part à tous les combats démocratiques et s’est particulièrement investie dans la mise en place d’autres cadres ou fronts tels que FRTE, IDEWA, CLARTE, Bennoo, M23… les Assises nationales.

Le Refus de l’arbitraire.

La mobilisation des jeunes pour le changement politique de même que les luttes menées pour le respect des dispositions constitutionnelles relatives notamment à l’interdiction de cumuler la charge de Président de la République avec toute autre fonction valurent au président fondateur plusieurs séjours carcéraux et interpellations dans la période 1988-1999.

Notre parti a refusé de se compromettre à l’occasion du référendum en janvier 2001 pour l’adoption d’une nouvelle constitution. Le texte soumis au peuple ne prenait guère en compte les profonds changements auxquels le peuple sénégalais aspirait. Manifestement, cette nouvelle constitution consacrait la nature autocratique du régime.

Sous sa propre bannière, Jëf Jël participe aux élections législatives de 2001 et son président est élu député avec rang de Vice-président de l’Assemblée nationale avant sa démission de cette institution à cause d'une majorité mécanique soumise, non au peuple mais à un Président. Il sera remplacé par le camarade Moussa Tine qui quittera à son tour l’hémicycle après la décision unilatérale, injuste, illégale et illégitime de proroger le mandat des députés. A ce propos, une vaste campagne de pétition fut menée pendant de longs mois dans le pays profond pour dénoncer cette nouvelle forfaiture, sensibiliser et alerter les citoyens et les citoyennes sur les dérives rampantes du régime de Abdoulaye WADE.

L’Alliance Jëf Jël a subi des manœuvres de toutes sortes, des tentatives de déstabilisation, de diabolisation, des débauchages de ses responsables et militants à tous les niveaux...et plus grave encore la tentative d’assassinat du Président Talla SYLLA en octobre 2003.

Une Vision renforcée par la constance et la renonciation

A la suite de la première alternance politique, le Jëf Jël, ayant perçu la nécessité d’encadrer cette nouvelle phase de transition démocratique dans laquelle notre pays venait de se trouver à la suite de l’élection présidentielle de 2000, réaffirma sa volonté de rester dans une posture de sentinelle de la démocratie. Ce qui signifiait clairement la renonciation à des positions de pouvoir et autres privilèges, en dépit d’énormes sacrifices et efforts consentis.

Il était fondamental, pour la jeune formation politique, prolongement du mouvement Jeunesse Pour l’Alternance lancé en 1992, d’opérer les ruptures et mutations nécessaires en vue de bâtir un véritable parti soucieux de l’avenir du Sénégal. Dans cette perspective, le second Congrès qui s'est tenu le 18 juin 2000 a entériné le changement de dénomination du parti devenu "Alliance Jëf Jël" et convoqué la première conférence des cadres (Comité des Conseillers Techniques).

Une force de propositions.

Poursuivant sa marche, le parti a initié en 2005, les Rencontres citoyennes qui seront le parachèvement des réflexions et propositions de réformes politiques, sociales et économiques profondes. Aujourd’hui, le Jëf Jël dispose de trois (03) chartes : une charte fondamentale qui intègre les propositions de réformes institutionnelles, une charte d’Emergence Economique Solidaire et une Charte de l’élu local. Cette dernière est un code de conduite pour les élus du parti élaboré dans le sens de les exhorter à servir au mieux leurs collectivités locales respectives et non de se servir comme c’est malheureusement le cas pour nombre de nos concitoyens occupant des fonctions au sein de l’Etat.

Des Crises internes.

Cependant cette démarche de rupture, quoique fondée sur la clairvoyance et la constance, a généré des remous et provoqué parfois le départ de certains responsables. Il est vrai que l’Alliance Jëf Jël n’échappe pas aux luttes de positionnements inhérentes à toute formation politique singulièrement en période électorale. Les premiers remous au Jëf Jël remontent à la période post-alternance avec la démission de quelques responsables en 2000, 2001 et 2002. Mais, ici les crises ont parfois été alimentées ou accentuées par le fait que le parti a été la principale cible du régime de WADE. Plus tard nous allons connaître des départs de militants ayant occupé des postes stratégiques.

Une vitalité démocratique.

Malgré toutes ces péripéties, des Sénégalais de divers horizons continuent de croire en notre manière de faire autrement la politique en plaçant le citoyen et la citoyenne au centre de toutes préoccupations afin qu’il (elle) trouve un mieux-être palpable. Au demeurant, l’Alliance Jëf Jël a longtemps été caractérisée par sa vitalité démocratique avec la tenue régulière de ses instances. En quinze ans d’existence, le parti à organisé sept (07) congrès et quatorze (14) conseil nationaux. Il a également participé à toutes les joutes électorales sous sa propre bannière ou en coalition. L’adoption de la limitation du mandat du Président du parti, désormais renouvelable une seule fois, constitue une réforme innovante et audacieuse, une rupture avec la tradition jusqu’ici consacrée dans les partis politiques et renforce, à bien des égards, la démocratie interne.

Sur quinze années d’engagement et de vie militante : rester debout et solidaire au peuple!

Permettez-nous de saisir cette occasion que nous offre la célébration de ce 15e anniversaire de rendre un vibrant hommage aux hommes et femmes aujourd’hui disparus et qui pendant toutes ces longues et difficiles années ont combattu à nos cotés.

Après avoir inlassablement œuvré pour une synergie devant aboutir à mettre fin au régime des libéraux, nous restons déterminés dans notre posture de défenseur des libertés, de la réhabilitation de la démocratie et de la République, de la restauration de l'éthique de bonne gouvernance politique et économique et de la renaissance de nos vertus sociales pour un Sénégal de progrès.

Le mal qui gangrène le pays est tellement profond qu’il est devenu indispensable d’opérer une véritable refondation de notre République. La nouvelle alternance démocratique survenue, il y a un an, porteuse d’un immense espoir, doit s’y atteler sans délai.

Pour que les hautes luttes menées par les forces politiques et citoyennes pour le renforcement de notre système démocratique ne soient pas vaines, il est indispensable et même urgent de consolider l’Etat de droit par des réformes institutionnelles qui devront satisfaire à trois exigences: rééquilibrer les pouvoirs, renforcer l’indépendance et les moyens de la Justice, de l’Administration et des corps de contrôle de l’Etat et rendre le pouvoir aux citoyens en ouvrant le champ politique à de nouveaux acteurs.

Certes, la responsabilité de nos gouvernants reste entière dans la conduite de ces ruptures, mais au regard de la profondeur de la mal gouvernance résultant du système permissif et transgressif de l'ancien régime et ayant provoqué le désordre dans bien des secteurs (Education, Santé, Urbanisme, Transport et Mobilité etc.), il est illusoire d’imaginer qu’un gouvernement fut-il le fruit d’une large union puisse y arriver quelles que soient ses bonnes intentions sans un peuple mobilisé.

Désormais, il s'agit de placer la morale et l’éthique au cœur de la citoyenneté. Pour ce faire, une introspection est nécessaire. C’est la communauté toute entière qui est interpellée : chacun devrait se sentir aussi concerné que l’autorité administrative, le maire ou le chef religieux. La promotion des valeurs civiques reste assujettie à ces préalables.

Le temps de la rupture doit être amorcé pour qu'enfin le pouvoir revienne aux citoyens.

Notre conviction est que pour tendre vers la gestion effective et efficace de proximité qui impliquerait chaque citoyen quelle que soit sa station, il faudra réinventer d’autres modèles d’accession au pouvoir plus propres à refléter la volonté des populations et à répondre au principe de notre République : « Gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple». En dehors des calculs politiciens, il serait souhaitable de revoir le modèle de gouvernance de l’Assemblée nationale et des assemblées locales par la réforme de leur composition et mode d’élection.

A ce propos, l’Alliance Jëf Jël préconise, depuis longtemps, l’adoption du scrutin uninominal à deux tours pour l’élection des députés sur la base de circonscriptions électorales judicieusement délimitées. L’évaluation des politiques de décentralisation pour une bonne réorganisation de l’accession au « pouvoir local » selon de nouvelles modalités. Ainsi, l’élection des maires et des PCR se ferait au suffrage universel direct à l’échelle de la collectivité concernée. L’élu formerait son « équipe », et serait alors contrôlé par l’organe délibérant de la collectivité désormais pourvu du droit de voter une « motion » contre l’exécutif local, donc, d’entraîner sa démission.

Un cadre de concertation, de veille et de suivi du processus électoral, autonome et permanent, serait mieux indiqué pour engager, en profondeur, des concertations sur ces questions. En outre, il veillera particulièrement à l’évaluation et au renforcement des dispositifs en place en vue d’élections équitables, transparentes et démocratiques dont les résultats sont acceptés par toutes les parties prenantes…

Notre conviction est que pour s’attaquer à ces défis majeurs, notre pays a fort besoin d’un climat de paix et de stabilité politique et sociale. C’est pourquoi, nous restons attachés aux principes de bonne gouvernance et à l’indépendance de la justice. Il n'est pas besoin de préciser que seul le peuple souverain peut se prononcer, à l’occasion, éventuellement, du référendum sur l’adoption d’une nouvelle constitution, sur une loi d’amnistie en faveur de tous ceux qui, étant déclarés coupables, accepteraient de rembourser intégralement les fonds extorqués.

Par ailleurs, notre histoire politique nous enseigne que les alliances électoralistes ne survivent pas encore moins celles nouées le temps furtif de l’entre deux tours d’une présidentielle. Ainsi les hommes politiques gagneraient-ils à clarifier le jeu politique plus que trouble ; que ceux qui peuvent cheminer ensemble sans compromission aucune se retrouvent. Il est temps de bannir les ententes tacites pour espérer une promotion politique ou les unions pour récupérer instantanément des suffrages. Le peuple attend une classe politique à l’écoute de ses souffrances.

Aujourd’hui, plus que jamais nous demeurons des sentinelles de la démocratie et la bonne gouvernance ; nous résisterons à toutes sortes de manipulations et autres tentatives de déstabilisation et veillerons à ce que ce nécessaire processus de refondation ne puisse être dévié par un quelconque projet personnel ou clanique.

Ce combat patriotique, l’Alliance Jëf Jël entend le poursuivre avec les forces politiques et citoyennes acquises à la refondation de notre république sur la base des pertinentes conclusions des Assises nationales et pour l’instauration d’un nouvel espace politique où régneront la vérité, la justice et la loyauté envers le peuple.

Dakar, le mardi 12 mars 2013

Pour l’Alliance Jëf Jël,
Le Président
Papa Ameth KEÏTA



Le titre est de la Rédaction

Papa Ameth KEÏTA

Mercredi 13 Mars 2013 - 12:57


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