« Etant donné l’incertitude et la volatilité de la situation présente, les citoyens américains (…) sont fermement appelés à réduire leurs déplacements en dehors de leur résidence ou de leur hôtel et à éviter les rassemblements et les manifestations » précisait le communiqué. Tout au long de la journée de lundi, les annonces se sont succédées pour informer que les intérêts américains, notamment autour des ambassades, allaient être renforcés dans différents points du globe.
Les Etats-Unis, mais aussi leurs alliés, craignent des représailles suite à l’élimination du chef d’al-Qaïda. Après avoir annoncé que le Royaume-Uni renforçait également ses mesures de sécurité, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a jugé que des éléments d'al-Qaïda pourraient essayer de montrer, dans les semaines à venir, qu'ils sont encore actifs.
La mort de ben Laden « ne signifie pas la disparition des organisations affiliées à al-Qaïda ou inspirées par al-Qaïda qui continuent - et vont continuer - à s'impliquer dans des attaques terroristes à travers le monde » a pour sa part rappelé Interpol. L'organisation de coopération policière internationale a mis en garde contre la possibilité d' « un risque terroriste plus élevé », après l'élimination du chef d'al-Qaïda et elle a appelé ses pays membres à une « vigilance accrue ».
Représailles attendues
A Bruxelles, le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, a tenu le même raisonnement. Il a estimé que si la mort de ben Laden « affaiblissait davantage le cœur d'al-Qaïda (…) elle allait très probablement continuer d'inspirer des groupes affiliés et des individus pendant un certain temps ». Au Japon, le ministre de la Défense, Toshimi Kitazawava, annonçait parallèlement que son pays allait renforcer la sécurité de ses bases militaires pour se préparer à d'éventuelles représailles.
En Egypte, pays d’origine du bras droit de ben Laden, Ayman al-Zawahiri, les autorités ont renforcé sans tarder le dispositif de sécurité à l'aéroport du Caire, en particulier autour des vols de la compagnie Egyptair en partance pour New York. Pendant ce temps, à Gaza, le chef du gouvernement du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, condamnait le raid américain contre le chef d’al-Qaïda et jugeait qu’il s’agissait « de la poursuite de la politique d'oppression américaine fondée sur l'effusion du sang des Arabes et des musulmans ».
A Tripoli, au Liban, le prédicateur islamiste radical Omar Bakri, expulsé de Grande-Bretagne après les attenants de Londres en 2005, affirmait de son côté que le monde arabe avait perdu « un leader tombé en martyr » et s'attendait à des « opérations de vengeance » en Europe ; de quoi justifier un peu plus les précautions prises dès lundi par les pays visés.