« La participation croissante des femmes à la vie politique et économique témoigne d'une société qui prend conscience de l'importance de l'égalité », (ministre de la Justice)



Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a présidé ce mardi la cérémonie d’ouverture de célébration des 50 ans de l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS). Lors de ce symposium qui a réuni des experts, des autorités et des acteurs de la société civile, il a souligné l'importance de la protection des droits des femmes et des enfants dans une société juste et égalitaire. « Ce symposium (...) nous offre une occasion précise d'examiner les acquis obtenus et de réfléchir ensemble sur les perspectives qui s'ouvrent pour l'avenir », a-t-il déclaré.

Le Garde des Sceaux a rappelé que « l'histoire des droits des femmes et des enfants est celle d'une conquête progressive et déterminée menée par des militants et des associations. » Il a salué les avancées réalisées en matière de droits des femmes, notamment en ce qui concerne l'égalité des genres, la protection contre les violences, et l'accès à l'éducation et à l'emploi.

« La participation croissante des femmes à la vie politique et économique témoigne d'une société qui prend conscience de l'importance de l'égalité », a ajouté M. Diagne. Concernant les droits des enfants, il a évoqué l'impact de l'adoption internationale de la Convention relative aux droits de l'enfant en 1989, qui a permis de renforcer la protection des plus jeunes, notamment en matière de lutte contre l'exploitation et l'accès à l'éducation et aux soins. 

Cependant, malgré ces avancées, il a noté que « de nombreux défis subsistent, les femmes continuant à être victimes de violences et d'inégalités, tandis que les enfants restent vulnérables face aux abus et à la pauvreté. » Ousmane Diagne a également soulevé les liens entre les crises environnementales et les inégalités sociales. À l’en croire les femmes et les enfants sont particulièrement touchés par les conséquences du changement climatique, notamment dans les régions les plus précaires.

« L'environnement et la sécurité, ces deux problématiques, bien que distinctes, sont étroitement liées dans leur impact sur les plus vulnérables de notre société. Les femmes et les enfants, en particulier dans les régions les plus précaires, subissent de manière disproportionnée les effets des crises environnementales et des inégalités sociales et politiques. Le changement climatique et la dégradation de l'environnement exacerbent les inégalités existantes et créent de nouveaux risques pour les populations vulnérables. Dans de nombreuses régions du monde, les femmes et les enfants sont en première ligne face à ces défis. Les catastrophes naturelles, de plus en plus fréquentes, telles que les inondations, les sécheresses et les tempêtes, affectent gravement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés rurales. Lorsque les ressources naturelles s’amenuisent, les femmes sont en train de parcourir les plus grandes distances pour chercher de l'eau ou du bois, les exposant à des risques accumulés de violences et d'agressions », a-t-il affirmé.

Égalité des chances

Face à cette situation, Ousmane Diagne a appelé à renforcer les dispositifs législatifs pour protéger les femmes contre toutes formes de violence et à garantir l'accès à la justice pour celles qui en sont victimes. Il a également plaidé pour une autonomisation économique accrue des femmes, 

« La défense des droits des femmes et des enfants ne doit pas être vue comme un combat du passé, mais comme une mission de développement à poursuivre par des leaders. Pour les femmes, il faut renforcer les dispositifs législatifs contre les violences, qu'elles soient domestiques, économiques ou psychologiques. L'accès à la justice doit être garanti et les structures d'accompagnement améliorées pour soutenir celles qui sont victimes de discriminations ou d'agressions. L'égalité des chances en matière d'emploi et d'accès à des postes d'institutionnels restent une priorité. Nous devons aller plus loin en matière d'autonomisation économique des femmes, car la véritable indépendance passe aussi par la maîtrise de notre propre destinée économique », a expliqué le ministre de la Justice.

Concernant les enfants, le ministre a insisté sur l'importance de « garantir l'accès à une éducation de qualité et à des soins de santé, tout en luttant contre le travail des enfants, les mariages forcés, et les dangers du numérique. » Il a rappelé que le système judiciaire a un rôle crucial à jouer pour concrétiser ces droits et offrir un refuge sûr et impartial aux femmes et aux enfants.

« Les progrès dans les droits des femmes et des enfants reposent sur un engagement collectif (...). Les femmes et les enfants doivent être au cœur des solutions que nous développerons pour lutter contre les crises environnementales et sécuritaires », a conclu le ministre.

Ndeye Fatou Touré

Mardi 22 Octobre 2024 14:28


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