L’annonce du Tchad est un séisme, pourtant Paris avait pris les devants avec un vaste plan de réduction de sa présence militaire en Afrique, proposant une nouvelle philosophie, basée sur des dispositifs légers, réactifs pour répondre aux besoins des partenaires.
Une offre, qui visiblement, n’a pas été jugée suffisamment rentable à Ndjamena, indique Thierry Vircoulon chercheur à l’Ifri : « La question fondamentale, c'est celle de ce 'nouveau paradigme', le président Macron avait employé cette expression, un nouveau paradigme de la coopération militaire donc, où la demande des partenaires devait primer sur l'offre française. Pour le moment, ce qu'on en a perçu était surtout focalisé sur la réduction des effectifs de l'armée française en Afrique et l'avenir des bases. Donc, on attend des décisions là-dessus, et on n'a pas l'impression que ça soit le cas. »
Le rapport de Jean Marie Bockel, sur la ré-articulation du dispositif militaire français, remis lundi 25 novembre à l'Élysée, semble aujourd'hui déjà caduc. Car le Sénégal aussi indique qu'il ne souhaite plus de base militaire étrangère sur son territoire.
Pour être présent en Afrique, il faut un vrai partenariat, insiste Peer de Jong, docteur en sciences politiques et ex-colonel des troupes de Marine, « On appelle ça de la 'co-collaboration'. C'est le terme qui a été utilisé dans les discussions et dans les présentations. Les États africains de façon générale ne sont pas réfractaires à une présence française, mais ils ne la veulent pas sur ce modèle-là, ils la veulent plus fraternelle, moins donneuse de leçons. Donc, ils veulent un vrai partenariat. On doit impérativement se différencier. C'est ça le souhait des États africains qui, en plus de ça, émettent un souci d'exigence de la souveraineté des États. On ne peut plus faire ce qu'on veut en Afrique, ça, c'est sûr et certain ! »
Encore une fois, c'est une surprise
Après avoir été brutalement poussé vers la sortie du Mali, du Burkina, du Niger, vient donc le tour du Tchad et encore une fois, c'est une surprise.
En particulier au Tchad où l’armée française a mené le plus d’opérations extérieures. À lui seul, le pays était presque le dépositaire de la relation militaire franco-africaine avec ses trois bases historiques : le camp Kosseï, Faya Largeau et Abéché. « Les bases, c'est le symbole de cette relation militaire franco-africaine qui est très décriée par les opinions publiques africaines », reprend Thierry Vircoulon ; « elles apparaissent comme un des derniers héritages de la France Afrique. Et du coup, dans ces bases, les effectifs français ont déjà beaucoup diminué, et vont diminuer davantage et donc la raison d'être de ces bases se pose. On s'interroge beaucoup puisqu'on a l'impression qu'on va avoir des bases vides et donc à quoi ça sert ? Dans la mesure aussi où il n’y a plus d'opérations extérieures, elles sont devenues taboues ; donc les bases, on ne voit pas trop quelle est leur justification. »
Des bases vides à offrir alors que sur plan sécuritaire, ajoute Peer de Jong, la concurrence fait rage en Afrique, « La concurrence Union européenne ! Qui a l'argent en Europe ? C'est l'Union européenne est non pas la France ! C'est la Russie, c'est la Chine, c'est la Turquie, ce sont les États-Unis. Mais même au sein de l'Union européenne, il y a la forte concurrence de l'Espagne, de l'Italie, de la Pologne, des Allemands qui sont également très présents en Afrique. Donc, en fait, on ne peut pas maîtriser ce flot, ce renversement incroyable qu'on n'a pas du tout anticipé. On est dans une situation extrêmement défensive. On est sur un modèle qui réduit ses effectifs, mais qui ne parle pas de politique. À mon avis, on va vers un modèle en totale rétraction. C'est comme ça que ça va terminer, bien évidemment. »
L’armée et la diplomatie française semblent subir les évènements, quant à la position de l’Élysée, elle se fait attendre.
Une offre, qui visiblement, n’a pas été jugée suffisamment rentable à Ndjamena, indique Thierry Vircoulon chercheur à l’Ifri : « La question fondamentale, c'est celle de ce 'nouveau paradigme', le président Macron avait employé cette expression, un nouveau paradigme de la coopération militaire donc, où la demande des partenaires devait primer sur l'offre française. Pour le moment, ce qu'on en a perçu était surtout focalisé sur la réduction des effectifs de l'armée française en Afrique et l'avenir des bases. Donc, on attend des décisions là-dessus, et on n'a pas l'impression que ça soit le cas. »
Le rapport de Jean Marie Bockel, sur la ré-articulation du dispositif militaire français, remis lundi 25 novembre à l'Élysée, semble aujourd'hui déjà caduc. Car le Sénégal aussi indique qu'il ne souhaite plus de base militaire étrangère sur son territoire.
Pour être présent en Afrique, il faut un vrai partenariat, insiste Peer de Jong, docteur en sciences politiques et ex-colonel des troupes de Marine, « On appelle ça de la 'co-collaboration'. C'est le terme qui a été utilisé dans les discussions et dans les présentations. Les États africains de façon générale ne sont pas réfractaires à une présence française, mais ils ne la veulent pas sur ce modèle-là, ils la veulent plus fraternelle, moins donneuse de leçons. Donc, ils veulent un vrai partenariat. On doit impérativement se différencier. C'est ça le souhait des États africains qui, en plus de ça, émettent un souci d'exigence de la souveraineté des États. On ne peut plus faire ce qu'on veut en Afrique, ça, c'est sûr et certain ! »
Encore une fois, c'est une surprise
Après avoir été brutalement poussé vers la sortie du Mali, du Burkina, du Niger, vient donc le tour du Tchad et encore une fois, c'est une surprise.
En particulier au Tchad où l’armée française a mené le plus d’opérations extérieures. À lui seul, le pays était presque le dépositaire de la relation militaire franco-africaine avec ses trois bases historiques : le camp Kosseï, Faya Largeau et Abéché. « Les bases, c'est le symbole de cette relation militaire franco-africaine qui est très décriée par les opinions publiques africaines », reprend Thierry Vircoulon ; « elles apparaissent comme un des derniers héritages de la France Afrique. Et du coup, dans ces bases, les effectifs français ont déjà beaucoup diminué, et vont diminuer davantage et donc la raison d'être de ces bases se pose. On s'interroge beaucoup puisqu'on a l'impression qu'on va avoir des bases vides et donc à quoi ça sert ? Dans la mesure aussi où il n’y a plus d'opérations extérieures, elles sont devenues taboues ; donc les bases, on ne voit pas trop quelle est leur justification. »
Des bases vides à offrir alors que sur plan sécuritaire, ajoute Peer de Jong, la concurrence fait rage en Afrique, « La concurrence Union européenne ! Qui a l'argent en Europe ? C'est l'Union européenne est non pas la France ! C'est la Russie, c'est la Chine, c'est la Turquie, ce sont les États-Unis. Mais même au sein de l'Union européenne, il y a la forte concurrence de l'Espagne, de l'Italie, de la Pologne, des Allemands qui sont également très présents en Afrique. Donc, en fait, on ne peut pas maîtriser ce flot, ce renversement incroyable qu'on n'a pas du tout anticipé. On est dans une situation extrêmement défensive. On est sur un modèle qui réduit ses effectifs, mais qui ne parle pas de politique. À mon avis, on va vers un modèle en totale rétraction. C'est comme ça que ça va terminer, bien évidemment. »
L’armée et la diplomatie française semblent subir les évènements, quant à la position de l’Élysée, elle se fait attendre.
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