Introduction : De la contrainte de programme et de contexte
C’est au pied de la montagne qu’on reconnaît le grimpeur, mais le passeur de culture (politique), croyez-moi, n’apparaît que dans les phases de transition, lorsque les encombrements d’une époque jonchent les pistes du devenir et obstruent tout horizon salutaire, disqualifiant à l’avance toute gratuité, en idées comme en actes.
En effet, ce qui nous est réellement donné aujourd’hui, c’est le PSE, non seulement comme Vision, mais aussi comme Paradigme et Méthode, Objectifs et Finalités appelés à bouleverser habitudes et postures, préjugés et superstitions. Mais, d’un autre côté, comment faire table rase des contraintes multiples et des goulots d’étranglement qui vont d’un contexte sous-régional émaillé de tensions multiples à nos propres limites, faiblesses et inconséquences en matière de gouvernance légitime ? Osons dire les choses comme elles sont : deux sortes d’urgences nous sollicitent, les unes positives et les autres négatives, qui militent en faveur d’un examen de conscience suivi de résolutions nouvelles, tant à l’échelle de l’individu, de la famille et de la collectivité de base que de la Nation, à aller vite dans les questions urgentes, qui conditionnent notre Futur et celui de la sous-région.
Et ce, d’autant qu’à l’encontre d’une illusion d’optique tenace et répandue dans l’opinion, le PSE n’est pas une affaire de Macky ni de son Parti, de sa Coalition et de sa mouvance, mais bien du PAYS TOUT ENTIER. Raison de plus pour laquelle l’idée d’un Front Patriotique Elargi (FPE) pour le PSE n’est pas seulement à l’ordre du jour au Sud de notre pays meurtri par un non développement de près de 30 ans et plus, mais PARTOUT, singulièrement dans les zones déshéritées et enclavées à conflictualité non armée.
De plus, qui n’a pas remarqué cet irrédentisme jihadiste nord malien qui frappe à nos portes, s’il n’a pas pris ses quartiers dans la Maison, au même moment où la ceinture de feu : Mauritanie, Gambie, Guinée Bissau, Guinée, Mali, qui nous entoure, ne laisse d’inquiéter ; quoique par ailleurs, le frémissement réel du processus de paix en terre sénégalaise de Casamance et la célébration de la stratégie du PSE par les bailleurs nous soient autant de baume au cœur.
Quand donc retentit la profession de foi de Niasse, sous la forme du « Macky du ma gëna gore », ce n’est pas seulement le volet éthique qui importe ni la teneur spécifique du propos, mais le rapport que ce dernier soutient avec le contexte et les opportunités, les défis et les contraintes du moment qui lui donne un surcroît de valeur : « La recomposition politique a-t-elle commencé », serait-on tenté de dire ? Car, à bien y regarder, c’est bien de cela qu’il est question et non du traditionnel jeu de dupes des égos du monde politique, ainsi que nous allons le voir ! La question est donc posée. On ne saurait y répondre par un Oui ou par un Non, mais d’abord l’examiner de manière objective et rigoureuse, comme un acte qui annonce un retournement de conjoncture et une inversion de tendance que notre pays devrait saisir, à condition de les comprendre, comme une Chance qui s’offre à nous. En l’occurrence, une combinaison exceptionnelle de facteurs favorables, c’est toujours bon à prendre, comme opportunité de caractère providentiel, du fait que l’Histoire, à la différence du Facteur, ne sonne qu’une seule fois. Aussi, nul ne s’appartient-il plus dans ce pays, au regard des tendances lourdes de l’économie et de la société, mais également, eu égard aux retournements de conjoncture dans la sphère politique que cette déclaration de Niasse précède, accompagne ou anticipe quelque part.
En somme, des attitudes nouvelles et des comportements à hauteur de la situation et des opportunités du moment sont indispensables de la part de tous les acteurs, au Pouvoir comme dans l’Opposition, ou entre ces deux entités. De fait, à cette échelle de nos espoirs collectifs, c’est la Patrie qui est le seul cadre indiqué de l’action collective et l’attitude citoyenne et son pesant de civisme, les seules mesures idoines de ce même Patriotisme.
Aussi un propos aussi plein de sens que celui du Président Niasse devrait-il être apprécié par rapport au niveau Pays et non selon le prisme politicien qui avait cours jusqu’ici. Pour aller loin, il faut en effet regarder haut, et non à ses pieds.
Chapitre I : Sens, Contresens et portée du « Macky du ma gëna goré » de Niasse
Véritable coup d’éclaircie dans le ciel politique embrumé par l’approche des Municipales et la question du PSE, le « Macky du ma gëna gore » de Niasse en a désarçonné plus d’un à l’intérieur comme à l’extérieur de sa formation et de sa Coalition, tout en suscitant dans les milieux généralement bien informés un débat sur le sens et la portée de cette option en termes de restructuration et de reconfiguration d’u jeu politique multipartisan sanctionné par la défiance populaire vis-à-vis des ténors et des mammouths, et l’irruption d’une citoyenneté active et militante, républicaine et très politique dans l’espace public. Ne laissant nul observateur et nul acteur indifférent, cette option a l’heur de sonner le rappel de la conscience et des valeurs, dans un paysage médiatique et politique marqué par la validation sans équivoque du leadership de Macky SALL, que d’aucuns donnaient failli et sans avenir, par les partenaires au développement, à commencer les BRICS en mars 2013 à Durban, puis par la Chine, ensuite par le Groupe Consultatif de Paris dernièrement.
Mais à tout le moins, aucune société n’a jamais modifié son économie et adapté ses institutions politiques et économiques ou judiciaires, sans remanier de façon plus ou moins sérieuse sa propre Conscience sur elle-même, sur les objets qui l’entourent et sur le monde extérieur, c’est-à-dire sans passer de la simple introspection individuelle à une révision critique de ses propres conduites, attitudes et comportements, c’est-à-dire sans entamer une révolution des mentalités ou révolution culturelle.
Ce concept de révolution des mentalités et des comportements, ou ce qui revient au même, cette idée d’uneRévolution culturelle comme pendant du PSE ne doit pas être sous-estimée plus longtemps mais bénéficier de l’attention maximale. Car, en effet, les faits dont il est question ont été diagnostiqués depuis la fin des années 80 et 90, en l’occurrence, l’écroulement de la sphère politique en alliance avec les zélateurs de l’islamo-business et un patronat gougnafier à souhait, qui dès lors hypothèque tout développement économique.
Il n’est pas jusqu’aux dysfonctionnements remarquables du système politique multi partisan et à la débauche des sociétés civiles et des droits de l’hommistes qui n’aient concouru au blocage de l’appareil productif national soumis à la loi des bailleurs et aux diktats divers des partenaires au développement.
Autant de désastres comportements ayant favorisé la tragédie du Bateau Le Joola, qui souligne sinon nos fautes à tous, du moins les manquements graves qui vont de la chaîne de commandement et d’autorité, de la hiérarchie politique et administrative aux comportements et aux attitudes de tout ou partie des citoyens, des associations et des groupements civils, socioprofessionnels et politiques. Diouf s’y est essayé, à cet exercice d’Introspection, d’Autocritique et de Moralisation des mœurs politiques et de l’enrichissement illicite comme facteur bloquant de tout développement économique, sans succès, Il en est de même pour Wade avec le Sopi, de la LD avec le Jallarabi, de AJ avec le Folli, et bien avant eux tous, Senghor et Mamadou Dia avec leur concept de Reconversion des mentalités, mais rien n’y fit, et le résultat est là : Après deux Alternances réussies, cette nation a rendez-vous avec sa propre conscience d’elle-même, de ses forces et de son génie, mais aussi de ses faiblesses qui dépassent les limites tolérables en termes d’indiscipline, d’incivisme, , etc., au point de désarmer l’Etat et les citoyens, les entreprises et les producteurs des villes et des campagnes, le monde rural et les régions, les jeunes et les femmes, les émigrés face à la question des questions agitée depuis bientôt un demi-siècle : le décollage économique et industriel du Sénégal. Aussi la question du PSE, appelle-t-elle un traitement particulier et une attention soutenue afin que chacun et chacune prenne une mesure exacte de ce qui est attendu de lui et d’elle, de Tous et de Toutes par le Pays comme patrimoine commun, la Société comme cadre de vie, l’Etat comme Organisation et la Nation comme Valeur transcendante et Idéal moral qui exige le réarmement stratégique du Peuple et des élites pour faire du Sénégal une nation émergente dans le prochain quart de siècle.
Chapitre II : Le FPE et les Fronts politiques d’hier à aujourd’hui
Jusqu’ici les regroupements s’étaient effectués pour lutter contre le Pouvoir, ou pour soutenir le Pouvoir en place, ce qui est nouveau avec le FPE qui s’autorise du PSE, c’est l’action stratégique pour reconstruire ce pays malmené par les errements par la classe politique de l’axe Dakar-Saint-Louis pour former l’action d’un leadership développeur muni d’une vision exprimé en programme validé et soutenir par les partenaires au développement. Du BMS (1963) à la COSU ( 1976) à la Coalition Macky 2012 ( 2011) en passant par le Front And Suqqali Réew Mi (1983) au FAL(2000), à la CA 2000, en passant par la CONACPO, Bennoo Siggil Sénégal avec Moustapha Niasse, Bennoo Siggil Sénégal avec Tanor Dieng, la Coalition SOPI avec Ablaye WADE, jusqu’à Bennoo Bokk Yakaar entre les deux tours de la présidentielle de 2012, jusqu’au regroupement de la nouvelle Opposition Booloo Taxawu Askan Wi , il s’était agi non de s’engager ou de se mobiliser pour l’application ou le monitoring d’un Programme à la dimension du PSE, mais d’abord et avant tout de s’Opposer (légitimement et légalement, au reste) au Pouvoir en place.
Or, à présent, avec le FPE pour le PSE, il ne s’agit pas de lutter pour une nouvelle Alternance, mais de Réaliser celle qui attend d’être exécutée, AVANT DE PASSER A AUTRE CHOSE, au risque de s’enliser dans le bourbier de la politique politicienne qui ne soucie que de Conquête du pouvoir et non de Développement, entre deux scrutins présidentiels ! Car, en effet, dès l’instant où l’adversité spécule sur l’échec probable du Pouvoir en place, à moins d’organiser son échec pour pouvoir se donner une légitimité et une actualité, le civisme et le patriotisme, encore moins le souci du développement sont rarement au rendez-vous, alors que le temps passe et que les générations prennent de l’âge et vont à la retraite, sans avoir travaillé ni contribué au Développement de leur pays, encore moins joui d’une vie de labeur bien remplie.
Ce cycle infernal qui engendre frustrations, violences et passages à l’acte, cette option peu patriotique et ces formes de somnolence idéologique et de funambulisme politique, il est temps d’y mettre un terme, c’est-à-dire Construire une génération nouvelle de Fronts du type du FPE, des fronts pour la Réussite de Projets de développement consensuels et certifiés, mais non des Fronts pour Organiser les déroutes ou pour mettre en œuvre les stratégies du « Jogal ma toog ! Ôtes-toi que je m’y mette ! »
Avec le FPE, il ne s’agit pas de soutenir Macky, ni l’APR, mais un Programme consensuel, certifié et encadré par tous les acteurs du Développement, y compris par les partenaires étrangers, ce qui est bien différent. D’où suit que la Stratégie du FPE est de type nouveau, sous tous rapports. Ce n’est pas un Front contre, mais un Front pour, et comme tel inclusif. Mieux, il transcende les frontières traditionnelles de la politique ainsi que les bases de légitimités de l’offre partisane : avant, c’était l’idéologie, la doctrine et/ou la forte personnalité du fondateur ou du leader. A présent, il s’agit d’un contrat à triple légitimité : -1° le peuple, -2° une vision de leadership développeur et -3° des partenaires stratégiques à l’intérieur et à l’extérieur. Aussi l’engagement en faveur du PSE n’est-il pas un accord de type partisan avec Macky SALL ou l’APR, mais la souscription volontaire à la mobilisation inclusive pour l’aboutissement d’une Stratégie de Développement dont les termes sont explicites, et les modalités de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation, de monitoring et de sanctions, soustraits du seul arbitraire du Prince qui s’oblige d’être vertueux par respect des engagements et par devoir de parole donnée, et aussi par égard pour les lois non écrites qui sont encore plus redoutables que les législations formelles.
Chapitre III : La recomposition politique a-t-elle commencé ?
A tout le moins, la formule de Niasse : « Macky du ma gëna gore ! »exprime un état fort d’une sphère politique qui a décidé de se mettre en mouvement, c’est-à-dire de dépasser l’immobilisme et l’inertie dans lesquels se complaît une classe politique improductive et ennuyeuse, avec le risque de tirer la nation vers l’arrière, quand tout nous pousse vers l’avant.
Les hommes politiques ont tellement déçu jusqu’ici qu’on les soupçonne à bon droit de ruser, même lorsqu’ils font leur autocritique quant à leurs pratiques anciennes, que tout le monde garde en mémoire et que personne n’a oublié. Mais, un acte public se mesure à sa teneur éthique et sociale d’abord, s’il consolide le lien social et conforte la morale légitime ou s’il y contrevient. L’idée n’est pas bonne seulement quand elle vient de nos amis et parents ou de nos obédiences, mais la vérité peut sortir de la bouche de l’adversaire, et parfois de ceux qui passent pour être des ennemis. Il ne s’agit donc pas de croire dans l’auteur de l’acte, mais de jauger la fonction qu’il joue, non en général, mais dans le concours de circonstances qui nous occupe, en l’occurrence la promesse partagée et le rêve caressé par toute une nation, en public ou en secret, de voir enfin le pays émerger.
Quels sont-ils donc nos défis et nos équations de l’heure ? En l’occurrence tripler ou quadrupler le taux de croissance actuel pour éradiquer la pauvreté, tout en faisant recours à des mécanismes de redistribution adéquats pour résorber les inégalités sociales non légitimes ; parachever l’intégration nationale par la gestion optimale de la diversité culture ; désenclaver les régions périphériques et surmonter de manière positive la crise sénégalaise en Casamance naturelle, répondre par des actes au sous-emploi et au chômage des jeunes, procéder à une redistribution des revenus entre la côte atlantique du pays et la façade non maritime, etc. tout cela se résume au renouveau productif et industriel du Sénégal, qui comme tel nécessite un changement de rythme et de paradigme, une reconversion des mentalités et une introspection qui doit commencer par chacun et chacune, avant de s’étendre comme force morale structurante dans les milieux de travail, d’études et de formation, à l’école et dans les universités comme dans les entreprises, les marchés, les gares routières, la rue, les lieux publics. En un mot, une révolution culturelle est on ne peut plus d’actualité, portée par la stratégie et les objectifs du PSE. Dans ces conditions où les facteurs techniques et financiers sont définis, élaborés et maîtrisés, la question centrale n’est-elle pas précisément celle du facteur subjectif, i.e. le poids des variables extra-économiques dont le jeu conditionne les performances attendues et les succès escomptés sur les plans économique, industriel, agricole, entrepreneurial et conditionne la réussite du décollage de toutes les nations depuis la nuit des temps ?
Or donc, qui croira un seul instant que ces défis soient compatibles avec nos vieilles divisions politiques et nos anciennes habitudes politiques ? Ce n’est pas un cadeau à Macky, ni une reddition devant l’APR, mais l’expression en termes de signaux éthiques des exigences de la période nouvelle. Il s’agit d’une démarche opposable (à l’inconduite de quiconque) et d’un engagement exigible (de la part des partenaires). En dégageant le cadre de l’action politique dans la nouvelle période, Niasse en saisit la singularité, mais aussi les contraintes et les exigences qu’il formule dès lors en termes d’engagement et de principes dût-il lui en coûter ; C’est en ce sens que la décision de Niasse révèle une grandeur d’esprit en même temps qu’elle constitue un acte historique. Il n’est pas gratuit, il est plein de sens.
L’esquisse d’Une Nouvelle Ethique en politique, qui va devoir s’imposer (ou être imposée) comme loi non écrite aux bénéficiaires directs. L’éthique n’est pas, en effet, un jeu de dupes, ni un canasson dont on peut monter et descendre à sa guise (Max Weber) L’éthique est le contrôle et la surveillance des mœurs par la conscience publique, le droit formel par les lois civiles écrites. L’éthique en politique réprouve la médiocrité, mais aussi l’inélégance et le manque d’égards. Le Citoyen comprend l’éthique du pays, mais non les jeux de dévolution venus d’ailleurs ainsi que les lois étrangères qui les portent et les supportent. Idem pour les groupes et segments
En vérité, le « Macky du ma gëna gore » de Niasse pourrait être bien plus que la reconnaissance d’une dette ou l’invite à un partenariat renforcé entre l’AFP et l’APR, mais le signal, à bien des égards, de la recomposition politique tant attendue par les analystes et prospectivistes, qui semble avoir enfin commencé !
Chapitre IV : Le PSE et l’offre politique traditionnelle ou le déclin d’Eros et le retour d’Ethos
Du plus désespérant des classes politiques, maraboutiques, intellectuelles ou entrepreneuriales, qui avaient cessé de produire de la cohésion et de la solidarité depuis bien longtemps à grande échelle, préoccupés avant tout par leurs intérêts domestiques et privés, le Sénégal pourrait bien voir s’ enclencher, à la faveur de la présente stratégie du PSE et la corrélation des forces qu’elle entraîne - du moins aimons-nous à le croire -, un processus de Réenchantement de sa sphère politique. Et pour cause ! Voilà que des poids lourds incontestables non seulement disent régler leur conduite politique d’après les principes de l’éthique collective et non plus selon l’intérêt égoïste de chaque parti pris isolément, mais voilà que – preuve irréfutable de la nouveauté et de l’originalité de la position de Niasse – cette option de rupture avec les mœurs de la classe politique traditionnelle toutes faites de marchandage et de chantage a l’heure de provoquer l’ire et la réprobation de tout ou partie de ses partisans( sic !), tenez-vous bien, au nom des règles de la politique qui avait cours jusqu’ici ( resic !).
Le crime serait donc le retour à l’éthique en politique et subséquemment la rupture avec la morale politique égocentrique qui a mis le pays à genoux ! C’est à peine croyable, non ? Niasse renonce à la langue de bois des calculs d’appareils et exprimé leurs options dans le langage parfaitement compréhensible de la morale et de l’éthique selon nos codes culturels courants, et pour toute réponse, tout ou partie de ses anciens partisans et/ou laudateurs, comme fans’club, lui tombent dessus à bras raccourcis comme s’il venait d’étrangler leur fils aîné ! A considérer qu’il y ait crime, en quoi consiste-t-il sinon à dire les choses comme elles doivent être dites, non selon les artifices politiciens qui finissent de dépiter le peuple et la jeunesse, mais selon l’éthos culturel spécifique à nos peuples !
Ce n’est plus du socialisme démocratique ou du libéralisme, ni du bolchevisme appliqué ou encore du social libéralisme, encore moins du capitalisme d’Etat ou de marché, mais une expression à peine nommée de l’Appel des valeurs qui a fait brèche dans la sphère politique depuis la veille de la Seconde Alternance sous la figure du Jagraaf de Ndouloumadji, laquelle trouve une traduction inédite et originale, dans la crise d’anomie qui secoue le groupe formé par les hommes politiques, deux années seulement après l’arrivée de Macky SALL au pouvoir.
A chaque période, ses rapports politiques et sa morale propre, son éthique aussi. L’époque des plans d’ajustement n’est pas celle de la stratégie du PSE et de l’Acte III de la décentralisation. Si tant est que le Président Niasse, tout comme les autres acteurs de sa dimension et de son poids, se soit conduit de telle ou telle manière, dans certaines conditions, reconsidérer sa conduite dans les conditions du PSE relève de la lucidité, du courage et du discernement. Cela s’appelle la capacité de dépassement, par l’élévation au-dessus des considérations personnelles, c’est-à-dire la rencontre et la fusion avec l’intérêt supérieur de la nation considéré équivalent à la stratégie de l’émergence avant et après le Groupe Consultatif de Paris.
Non Niasse n’est pas allé à Canossa, pas plus qu’il n’a abdiqué ses ambitions ! Car le Sénégal, faut-il le rappeler ? est une nation vivante et dynamique qui rencontre aujourd’hui comme hier, et à chaque phase de son histoire longue et mouvementée, des défis qu’il a toujours commencé par examiner avec courage et lucidité les épreuves les plus redoutables pour les affronter - et de tout temps - avec courage, altruisme, et donc esprit de sacrifice ! Malheur aux nations qui jugent des actes des plus grands selon la visière des moins performants, les commentateurs diplômés et les thuriféraires vendredimanchés ou encore les plumes de service qui reproduisent les réflexes du lambi golo, i.e. ku jog daanu goloo ya ko moom ? Si nous sommes tous aussi nuls que veulent bien nous dépeindre ceux-là mêmes qui sont prêts à rabaisser nos élans du cœur et nos moments de lucidité, nos éclairs de génie et nos accès de patriotisme, nos professions de foi et nos serments, qui dira au Peuple les vertus de ses pères, l’Honneur de son Passé et l’héroïsme de ses ancêtres ? Qui, dans ces conditions rappellera, aux élites la noblesse de leurs missions, la grandeur de leurs rôles ?
Si chaque acte qui dérange les schémas classiques et horripile les objecteurs de conscience de la démocratie wax sa xalat ouinternet, made in Paris ou New York, si chaque pas en avant vaut des coups de bâtons et autant d’oraisons funèbres aux élites qui entendent ouvrir les chemins du futur en s’arrachant à la médiocrité des quotidiennetés compactes et massives, d’où nous viendra alors la morale publique novatrice et rédemptrice dont s’autorisent deux alternances consécutives en moins d’une douzaine d’années ? Si les tireurs d’élite de la mondialisation et les tueurs à gages des rédactions et des prétoires sont toujours prêts à peindre toute grandeur bien de chez nous comme une laideur sans nom et à décliner les pensées uniques et les modèles prêt-à-porter en vogue dans les milieux de la presse d’affaires, en principes cardinaux pour juger de nos ruptures et de nos avancées par rapport à notre état réel, n’est-ce pas une manière de nous condamner à ne jamais nous en sortir ? Décrier à l’avance toute velléité de penser autrement, et décourager de manière véhémente toute possibilité de s’élever au-dessus de la routine politique conventionnelle qui a causé tant de mal à au pays, qu’est-ce à dire sinon que le surplace demeure le vrai le bonheur des critiques tandis que le mouvement leur est un affront ? Et pour cause ! Car, dans ces conditions où rien n’est grand et où tout est petit, nul et non avenu, juste par la grâce de quelque norme ou règle tirée de la Sorbonne ou de Wall Street, de Sciences Po ou des Académies de La Haye, qui jamais délivrera notre Nation des conséquences inhibitrices de l’auto flagellation des gouverneurs de la morale ?
Si du geste d’honneur de Niasse, on ne veut voir que la capitulation de l’AFP devant l’APR, doublée d’un renoncement honteux à une ambition de pouvoir par ailleurs légitime, si de cet acte on ne veut voir que le service rendu à Macky et non au pays, si on passe sous silence l’état général de la nation et les opportunités historiques offertes par la stratégie du PSE, le changement de rythme et de paradigme que cette dernière induit, sans parler de la transcendance stratégique qui est en train de reconfigurer les consciences de ceux d’en bas comme de ceux d’en haut, dans ce cas, c’est encore un certain matérialisme de la politique et un certain athéisme des valeurs qui frappe à la porte de la nation à l’effet d’annihiler tout effort de dépassement, toute tentative de nous améliorer et de nous bonifier par toute cette introspection en cours qui jalonne la révolution des mentalités, des attitudes et des comportements que l’époque de Macky est en train d’initier, une révolution dont une fois qu’elle est lancée, nul ne peut dire où elle s’arrêtera. Partant, si comme nous l’observons à Dakar comme dans les régions les plus reculées, les dynamiques non perçues par les microcosmes médiatico-politiques de Dakar et de la façade atlantique sont en cours, il faut s’attendre à ce qu’elles bouleversent les pratiques et les formes de consciences antérieures, à l’échelon individuel et collectif.
C’est la raison pour laquelle l’acte du Président Niasse, dont la portée historique et culturelle, éthique et politique, ne fait aucun doute aux yeux de tout analyste attentif, est plus qu’un épiphénomène partisan ou politicien, mais l’expression d’un Appel des valeurs venu du plus profond de notre société dans la phase présente de son développement, c’est-à-dire à un moment particulier où le Développement du pays se présente à nous tous et au monde, sous la forme historique de la stratégie gagnante du PSE, non plus comme une chimère mais comme une probabilité qui dépend, comme telle, de nous autres uniquement, si ce n’est de l’aide de Dieu. Et encore ! Car Dieu ne change pratiquement jamais le sort d’un peuple si ce dernier ne veut pas changer de lui-même, d’abord et avant tout.
Le suspect, ce n’est pas le Président Niasse dans cette affaire, mais l’ancienne morale publique et la tyrannie qu’elle exerce encore sur des secteurs retardataires qui jugent du nouveau selon les paramètres vieillis dont la stratégie du PSE a secoué fortement, depuis la phase qui précède la réunion du Groupe Consultatif de Paris, jusqu’aux prémisses et aux fondamentaux. Si encore Niasse avait selon toute vraisemblance procédé à une reddition alimentaire à la façon de ces transhumants de haut vol dont la république a noté le passage avec armes et bagages de l’autre côté de la frontière morale et politique, s’il est permis de dire les choses ainsi, mais visiblement la chose serait indéfendable pour des raisons évidentes. Aussi s’est-on rabattu sur ce qui semble être le ventre mou de la décision de Niasse, en l’occurrence, ses propos d’hier et ses options de la veille. Or donc, à supposer que ces arguments tiennent la route, il eût fallu les confronter à la nouvelle conjoncture post-alternance II et à la reconfiguration opérée par le PSE et la stratégie du PSE, de même que la nouvelle base de valeurs morales, éthiques et politiques qui précède et accompagne cette donne qualitative, vis-à-vis de laquelle tous les acteurs du jeu politique depuis 10, 20 , 30 ou 40 et plus sont appelés à (re) définir, et avec ceci, à faire le bilan des attitudes d’hier à la lumière des enjeux et des défis du présent et du futur !
Dans ces conditions, la méthode de raisonnement consistant à enfermer Niasse dans un Passé pour le moins révolu, pour pouvoir avilir sa démarche, dénigrer sa méthode et finalement ruiner ses ambitions pour le Pays d’hier à aujourd’hui, équivaut à une contre-performance intellectuelle et idéologique qui comme telle insulte le passé, nie le présent et dénigre l’Avenir.
Chapitre V : Si la recomposition politique a commencé, à quelles conditions viendra-t-elle à bout des résistances lisibles de l’ancienne manière de pratiquer la politique ?
Du minusculaire à l’infinitésimal
Plus de 200 partis et des poussières, ce n’est plus du minusculaire, pour citer feu le professeur Babacar Sine, mais de l’ordre de l’infinitésimal, à moins que cela ne relève du chapitre non écrit de la dérision qui s’est emparée de l’offre partisane sénégalaise depuis le fameux jakka jaa ngook du Président Abdou Diouf, « ku mëna nodd na noddal » ! Ce que la loi avait alors autorisé, la pratique y aura mis un contenu aux antipodes du pluralisme politique recherché, car l’offre de partis est aujourd’hui un nœud coulant au coup de la démocratie sénégalaise qui aurait tort de laisser prospérer le côté monstrueux de la bête, i.e. le chantage et la vénalité au détriment de l’engagement et des convictions.
La recomposition politique a commencé, c’est-à-dire la redéfinition du politique, le remembrement de l’espace politique qui comprend, outre les partis qui en sont le segment hégémonique, les syndicats et les confréries, les sociétés civiles et les associations, les groupements civils et socioprofessionnels, les corporations, les mouvements civiques, les mouvements sociaux, citadins et ruraux, les leaders syndicaux, les conseillers économiques, sociaux et environnementaux, l’architecture des collectivités locales, les démembrements de l’Etat : le commandement, l’appareil des gouverneurs et des préfets. Depuis les échelons les plus élevés de la fonction publique supérieure jusqu’aux chefs de quartiers et aux élus des communes d’arrondissement, en passant par l’opinion et la presse, l’école et les centres d’enseignement, la rue « publique » aucun segment ne semble devoir être épargné par cette réorganisation prévisible des rapports internes à une ancienne classe politique qui semble avoir entamé sa mue, en toute conscience et en toute responsabilité, au lieu de subir la loi d’airain des mutations sociales lorsqu’elles arrivent à terme, c’est-à-dire lorsque la société ne peut plus progresser sans solder les comptes avec les formes anciennes mais esseulées et piétinantes revêtues par son histoire antérieure, et que les circonstances elles-mêmes crient à la classe politique : hic Rhodus, hic saltus ! Ici Rhodes, c’est là que s’arrête ton chemin !
Pour une fois, en effet, que ce n’est plus le calcul politique, qui préside au frémissement de la sphère politique, mais un impératif éthique : « Macky duma gëna goré !». Aussi devrait-il être permis de penser, que dans certaines conditions et jusqu’à une certaine limite, la politique pourrait revenir à sa fonction première de facteur de cohésion sociale, sur la base de valeurs qui orientent l’action et motive l’homme politique autant que le Citoyen, c’est-à-dire le service de la Cité, Polis, et non plus l’ambition personnelle l’appétit de pouvoir, la revanche sociale, l’intérêt particulier, l’argent et la richesse, le capital et les moyens, les honneurs et l’avoir, la possibilité d’écraser les autres ou de les humilier gratuitement, etc. Le règne d’Eros frisant la concupiscence dans la sphère politique a peut-être vécu en un sens, mais le retour d’Ethos ne règlera pas la question d’un coup de baguette magique. Car le bien, cela s’apprend, et l’éducateur comme le réformateur ont besoin à leur tour d’être éduqués, au travers d’une praxis sociale soutenue !
Le Retour des valeurs et de la Vertu ? L’Appel d’Ethos ?
Une crise des contre-modèles et des contre-valeurs, nous y sommes sans doute, mais cela ne mettra point un terme aux soubresauts dans et autour du pouvoir et des privilèges qu’il confère ou que l’on suppose, pas plus qu’il ne sera mis fin ipso facto à l’ambition dévorante des courtisans professionnels ni à la concussion atavique des héritiers. Pour nous le rappeler, ne suffit-il pas d’observer ces hauts- les -cœurs suscités par la décision historique de Niasse ? Depuis la cabale des contre-modèles bien connus du landerneau politique jusqu’à la réaction immodérée des contre-valeurs patentés, en particulier dans la presse affairiste et chez les journalistes alimentaires qui tiennent le haut du pavé ! Des réponses anciennes me direz-vous à des questions nouvelles ? Sans doute, mais le conservatisme des régimes politiques précédents survit dans les relais multiples allant de certains appareils maraboutiques à d’autres organes de presse et rédaction, journalistes et hommes des médiats, politiciens passéistes et tondeurs de coupons, maîtres chanteurs impénitents et médiocres de classe exceptionnelle dont le dénominateur commun est d’être agrippés à des passe-droits et des sinécures et d’avoir la gâchette facile quand on leur arrose la bourse.
Nonobstant les attentes de la nation à l’égard des hommes politiques de premier plan et des leaders religieux et sans aucun égard pour le chômage des jeunes et le désenclavement ses régions périphériques ou la réduction des inégalités entre l’axe Dakar – Saint-Louis et la façade nono maritime, les milieux organisés existent qui sont encore enclins à railler le nouveau et à dénigrer toute hardiesse et toute innovation, à confondre les hauts faits avec des artifices et à ériger les parjures en modèles, l’abnégation en félonie et la trahison pour autant d’actes de bravoure ! Dans ces conditions, qui rappellera à l’ordre les pseudo-faiseurs de morale, les idéologues attitrés des démocraties copier coller ainsi que les courtiers de la contrefaçon idéologique ou les collectionneurs de fausse monnaie politique ?
Ceux qui tirent à bout portant sur Niasse ne nient pas a gravité de la situation de blocage et d’indétermination, source de tous les dangers pour notre Etat, notre nation, notre économie, nos cultures, etc., mais ils célèbrent les fondamentaux d’une classe politique cartellisée en blocs antagonistes et autistes, goguenards et vengeurs, servis par des lobbies puissants et malfaisants, manœuvriers et conspirateurs, qui attendent leur heure pour sabrer les institutions et les mœurs, la dignité et les croyances, les valeurs et les acquis, à commencer par les acquis de la première et de la seconde Alternance.
Au demeurant, un certain accueil délirant et irrévérencieux à la déclaration de Niasse ne signifie-t-il pas précisément le début du naufrage avec armes et bagages d’une certaine idée de la politique, celle de l’ambition démesurée et jusqu’au-boutiste, de l’égoïsme tutélaire des grands hommes prédestinés et autoproclamés qui seraient nés de la cuisse de Jupiter, du seul « biiru ndèy » béni et fécond de la République ?
En définitive, cette concomitance entre le début de remembrement de la conscience par un Appel des valeurs et la mise en orbite du PSE et rien ne semble devoir l’arrêter, du fait que la météo politique est on ne peut plus claire : il n’est pas jusqu’à la presse rentière qui ne sera pas épargné, en particulier le journalisme d’affaires et les patrons maîtres chanteurs récidivistes qui ont du mal à justifier jusqu’ici l’utilisation de l’aide publique à la presse depuis bientôt une quinzaine d’années, en termes d’emplois, de dépenses sociales ou d’investissements !
Le PSE est donc passé par là, et par là que s’ordonnent les mutations actuelles et à venir qui appellent la stratégie du FPE pour le PSE. Si Macky était revenu bredouille de Paris et de Pékin, le même processus de recomposition aurait certes emprunté d’autres chemins plus violents et peu amènes, qui pouvait être enclenché par exemple, dans des conditions de déprime économique ou à la suite des violences scolaires ou universitaires, d’une levée de boucliers des riziculteurs du Delta du fleuve ou d’une mévente de la production arachidière, etc. Mais ici, l’impulsion est venue d’un Appel des valeurs qui n’a pas encore entamé son rythme de croisière, et dont le potentiel est fort et prometteur, s’il trouve dans la société politique des interprètes militants et diligents !
Conclusion : Devant la seconde étape de la Seconde Alternance : Un Front Patriotique Elargi pour le PSE s’impose
En somme, pour donner la pleine mesure de ses effets induits, le PSE appelle comme un de ses acteurs
principaux, un FPE capable de renouveler l’offre politique et de hâter le déclin d’Eros, rupture magistrale qui équivaudrait à une réhabilitation de la Politique comme Valeur et comme Sacerdoce, et non plus comme profession, métier ou gagne-pain ; et avec ceci, la remise à l’honneur de la lucidité en politique et du courage dans les actes et les prises de décision, depuis l’Etat jusqu’à la famille, en passant par les divers échelons de la Gouvernance territoriale, depuis les pôles en formation et les régions résultant de l’Acte III de la Décentralisation jusqu’aux districts, aux communes et aux quartiers.
Sous ce rapport, le retour d’Ethos n’est pas un jeu de dilettantes dès l’instant où il constitue une propédeutique à toute émergence future du Pays, en ce qu’il peut créer et entretenir les conditions d’une émancipation du sacerdoce politique vis-à-vis des instincts de pouvoirs, de l’égoïsme et du nombrilisme. Pour vaincre dans la prochaine période, une nouvelle doctrine des mœurs politiques est indispensable au PSE, comme la gardienne vigilante de ses premiers pas et la tour de garde morale et politique de son évolution future. La chose est pensable, mais le dire ne garantit pas. Dans cette voie, un nouveau liant est nécessaire qui sans se substituer aux organes techniques de pilotage et de monitoring, leur assure l’ancrage populaire et citoyen sans lequel le meilleur des Plans finira entre les mains d’une technocratie misonéiste et irritable dès qu’il s’agit de conduire les réformes et les mutations voulues par le peuple avec la participation de ce même peuple mobilisé et organisé dans le cadre d’une manière de FPE.
Au total, l’action unie hic et nunc pour réaliser ce même PSE, se fera avec le Peuple et les élites ou ne sera pas, chose qui est pratiquement impossible si l’on reconduit mécaniquement les rigidités programmatiques, doctrinales et idéologiques nées d’une ancienne offre politique partisane héritée de la période politique du multipartisme intégral (1981). L’ensauvagement de la sphère politique et la promotion des contre-modèles n’est pas une fatalité, mais un produit des circonstances historico-politique ayant installé les principes du plaisir, du maa tey et d’Eros à la tête de l’Etat et des Administrations, à présent, la fin de Politig, comme on dit « jaaro politig / faux bijoux », est proche.
Mais, en tout état de cause, sans FPE pour le PSE, i.e. une force organisée pour porter aux masses et aux élites ce Plan sans précédent dans notre Histoire et dans celle de la sous-région, les mêmes causes risqueraient de produire les mêmes effets ; si d’aventure, Eros, un instant déstabilisé par l’Appel des valeurs et le regain de civisme et de patriotisme consécutifs au Groupe Consultatif de Paris, reprenait du poil de la bête, et jetait ses dernières forces dans une expédition punitive contre Macky, Niasse et la Seconde Alternance. Lamb ji sajjati na, Alea jacta est, Ku bërey daan !
Fait à Dakar, le 17 mars 2014
Prof. Malick NDIAYE, Sociologue, UCAD
Coordonnateur de l’Alliance des Citoyens pour la République – ACR
Président de la Commission Orientation et Stratégie de la Coalition Macky 2012
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