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Le Bel Air de Senghor, Sarkozy et… Hortefeux

Sensation étrange. Commencer un périple dans un cimetière, Bel Air. Mais, ce cimetière chrétien est un peu une étape obligée à Dakar. Il compte parmi ses « pensionnaires », l’enfant le plus illustre du Sénégal, Léopold Sedar Senghor.



Le Bel Air de Senghor, Sarkozy et… Hortefeux
"On vient du monde entier se recueillir sur sa tombe » nous annonce d’emblée l’un des gardiens. Nicolas Sarkozy l’a visité au pas de charge, comme il se doit. Au passage les photographes qui l’accompagnaient auraient cassé quelques pots de fleurs et piétiné quelques tombes, murmure-t-on dans les travées. Cela n’a rien fait pour renforcer la popularité de ce singulier cortège.

Pour les hommes politiques français en visite à Dakar, la tombe de Senghor est devenue une étape obligée, surtout depuis qu’ils ont “oublié” de se rendre à ses obsèques. A l’époque, en décembre 2001, ni le Président français, ni son Premier ministre n’avaient cru bon de se déplacer jusqu’à Dakar.

Contrairement à beaucoup d’autres cimetières africains qui sont dans un piètre état, Bel Air est particulièrement bien entretenu : il a des faux airs de Père Lachaise. La tombe de Léopold Sedar Senghor est très sobre.

Nulle mention de son œuvre ou de ses fonctions. Juste ses dates de naissance et de mort. Il est enterré au côté de son fils, Philippe. A deux pas des tombes de chrétiens de l’île de Gorée, l’un des premiers lieux d’implantation du christianisme en Afrique.

Certaines tombes datent du début du XIXème. Elles paraissent fraîches, le marbre leur a presque épargné les outrages du temps. Bel Air est un condensé de l’histoire du Sénégal et de la présence française dans ce pays. Sur la tombe d’un soldat français, l’on a fait inscrire cette étrange épitaphe « A fait preuve de courage, sur la fin »… Le génie littéraire des militaires.

Presque toutes les tombes sont ornées d’une photo du défunt, un médaillon incrusté dans la pierre. L’une des tombes nous intrigue. Celle d’un dénommé Hortefeux, un militaire français. Ce nom interpelle d’autant plus que le dénommé Hortefeux est… noir.

L’un des Sénégalais qui m’accompagne fait remarquer en plaisantant que cela aurait pu constituer un intéressant apport au débat sur l’identité national… Si Sarkozy avait vu cette tombe lors de sa visite éclaire. Mais nous même sommes trop pressés pour poursuivre ce débat. L’ombre commence à se faire rare. Il faut rejoindre la route qui mène à la baie de Hann, située à quelques encablures de là.
Source: Blog Dakar-Paris

Mame Coumba Diop

Jeudi 3 Décembre 2009 - 11:44


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