Roch Kaboré, 58 ans, fait face, depuis son investiture, à une sorte de fronde sociale, avec une population dont l’impatience grandit à mesure que les jours passent.
Pourtant, dans son discours sur le bilan de ses 100 premiers jours, le chef de l’Etat a assuré que certains membres de son gouvernement ont fait les trois premiers mois sans salaire pour répondre à des exigences du peuple.
Une situation délicate qu’il doit braver avec son équipe pour tenir ses promesses de campagne, à savoir être "la solution" aux problèmes des Burkinabè qui ont les yeux rivés vers le palais présidentiel Kossyam, s’il veut gagner une fois de plus la confiance des électeurs aux prochaines élections en 2020.
Héritier de son ex-compagnon Blaise Compaoré, M. Kaboré premier responsable de ce pays pauvre de 18 millions d’habitants, reconnait lui-même que "tout est prioritaire" : justice, sécurité nationale, de l’emploi, revendications sociales etc.
Koglweogo impose ses lois
L’insécurité grandissante sur le territoire, ponctuée par des attaques armées, trouble la quiétude des citoyens qui ont pris l’initiative de se sécuriser eux-mêmes par la mise en place de structure d’auto-défense dénommée Koglwéogo dont les membres armés défient souvent l’autorité qui entende les encadrer.
En février, un affrontement entre membres de Koglwéogo et force de l’ordre a été évité à Sapouy (centre-sud), après le décès d’un présumé voleur de bœufs, qui avait été molesté. Plusieurs présumés voleurs et d'autres citoyens, dont des religieux, ont été victimes des exactions de ces membres de structure d’auto-défense, accusés de multiples dérives.
Début mars, en voulant reprendre en main le monopole de la violence dans la localité de Fada N’Gourma (Est), les forces de l’ordre ont mis aux arrêts une dizaine de membres se réclamant de Koglweogo pour "enlèvement, séquestration, torture, coup et blessures volontaires".
Informés, d’autres éléments des dites associations de Koupela, Zorgho, Pouytenga et Boulsa (Est) s’y sont rendus pour exiger la libération de leurs camarades. Cette défiance s’est terminée par des courses poursuite paralysant un moment donné les activités de cette localité.
"Même si aujourd’hui la population se retrouve (dans les actions des Koglweogo), il n’en demeure pas moins qu’à l’intérieur, il y a des pratiques qui ne sont pas à encourager", a réagi le président du Mouvement du 21 avril (M21) Marcel Tankoano à un de nos confrères du site internet Burkina 24.
Le 13 juin, le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure Simon Compaoré a demandé aux éléments des associations Koglwéogo, de s’inscrire dans "une démarche républicaine", leur interdisant "les séquestrations (des présumés malfrats), les sévices corporels, les traitements humiliants et dégradants, les cotisations forcées, les amendes et les déplacements en groupe avec port ostensible d’armes à feu ou d’armes blanches", entre autres sous peine de sanctions.
Mais l’Etat n’ayant pas les moyens matériels et humains pour poster les forces de sécurité sur tout le territoire, laisse libre cour aux membres de Koglweogo.
Une première élection ratée
La situation nationale est marquée ces derniers temps par une recrudescence des actes de violences après les élections municipales du 22 mai dont le processus a été émaillé également de manifestations violentes provoquant la non-tenue du scrutin dans certaines localités du pays, notamment à Béguédo (Est) et à Bouroum-Bouroum (Sud-ouest).
Depuis le lancement des campagnes électorales, des actes de violences attribués à des militants du parti de Roch Kaboré, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), ont été enregistrés durant tout le processus et ce jusqu’à nos jours. Ces actes ont bloqué le vote et l’installation de certains maires.
De ces violences, plusieurs personnes dont des maires et des locaux de la commission électorale (Ceni) en ont été victimes.
La toute première élection organisée sous l’ère Kaboré serait un fiasco, selon des observateurs. Une élection ratée du fait même de la participation des électeurs qui s'élève à moins de 50% et émaillée de corruption, ce qu’a plusieurs fois dénoncé l’opposition.
Face à ces actes l’opposition politique "interpelle le gouvernement face à ses responsabilités et lui demande d’agir promptement" afin que "la sérénité revienne" au Burkina.
Un pouvoir sécoué par des syndicats
"Pas de trève sociale", avait prévenu l’Unité d’action syndicale dès l’arrivée de M. Kaboré au pouvoir qu’elle considère comme "un nouveau ancien dirigeant", puisqu’ayant occupé de multiples postes de responsabilités sous Blaise Compaoré.
En guise de bienvenue, le président a fait face aux mouvements d’humeur des magistrats qui finalement ont eu gain de cause après une rencontre avec le chef de l’Etat.
Les enseignants ont emboité le pas qui ont été vite écoutés, les agents des impôts et des domaines, les agents de péages, le syndicat des gardes de sécurité pénitentiaire dont le mouvement a duré plus d’un mois ce qui a bloqué le bon fonctionnement de la justice burkinabè pendant un bon moment.
Ces deux derniers mois ont été pratiquement des périodes de revendications. Au fur et à mesure que le gouvernement répond favorablement à des revendications d’un syndicat, une autre association sort de l’ombre et exige satisfaction de ses préoccupations.
"Le verre a été à moitié rempli et il faut que le gouvernement le remplisse", a affirmé Olivier Ouédraogo, un des porte-paroles des Centrales syndicales du Burkina qui s’exprimait sur les réponses données aux préoccupations des travailleurs lors d’une conférence de presse.
Source: Alerte Info
Pourtant, dans son discours sur le bilan de ses 100 premiers jours, le chef de l’Etat a assuré que certains membres de son gouvernement ont fait les trois premiers mois sans salaire pour répondre à des exigences du peuple.
Une situation délicate qu’il doit braver avec son équipe pour tenir ses promesses de campagne, à savoir être "la solution" aux problèmes des Burkinabè qui ont les yeux rivés vers le palais présidentiel Kossyam, s’il veut gagner une fois de plus la confiance des électeurs aux prochaines élections en 2020.
Héritier de son ex-compagnon Blaise Compaoré, M. Kaboré premier responsable de ce pays pauvre de 18 millions d’habitants, reconnait lui-même que "tout est prioritaire" : justice, sécurité nationale, de l’emploi, revendications sociales etc.
Koglweogo impose ses lois
L’insécurité grandissante sur le territoire, ponctuée par des attaques armées, trouble la quiétude des citoyens qui ont pris l’initiative de se sécuriser eux-mêmes par la mise en place de structure d’auto-défense dénommée Koglwéogo dont les membres armés défient souvent l’autorité qui entende les encadrer.
En février, un affrontement entre membres de Koglwéogo et force de l’ordre a été évité à Sapouy (centre-sud), après le décès d’un présumé voleur de bœufs, qui avait été molesté. Plusieurs présumés voleurs et d'autres citoyens, dont des religieux, ont été victimes des exactions de ces membres de structure d’auto-défense, accusés de multiples dérives.
Début mars, en voulant reprendre en main le monopole de la violence dans la localité de Fada N’Gourma (Est), les forces de l’ordre ont mis aux arrêts une dizaine de membres se réclamant de Koglweogo pour "enlèvement, séquestration, torture, coup et blessures volontaires".
Informés, d’autres éléments des dites associations de Koupela, Zorgho, Pouytenga et Boulsa (Est) s’y sont rendus pour exiger la libération de leurs camarades. Cette défiance s’est terminée par des courses poursuite paralysant un moment donné les activités de cette localité.
"Même si aujourd’hui la population se retrouve (dans les actions des Koglweogo), il n’en demeure pas moins qu’à l’intérieur, il y a des pratiques qui ne sont pas à encourager", a réagi le président du Mouvement du 21 avril (M21) Marcel Tankoano à un de nos confrères du site internet Burkina 24.
Le 13 juin, le ministre burkinabè de la Sécurité intérieure Simon Compaoré a demandé aux éléments des associations Koglwéogo, de s’inscrire dans "une démarche républicaine", leur interdisant "les séquestrations (des présumés malfrats), les sévices corporels, les traitements humiliants et dégradants, les cotisations forcées, les amendes et les déplacements en groupe avec port ostensible d’armes à feu ou d’armes blanches", entre autres sous peine de sanctions.
Mais l’Etat n’ayant pas les moyens matériels et humains pour poster les forces de sécurité sur tout le territoire, laisse libre cour aux membres de Koglweogo.
Une première élection ratée
La situation nationale est marquée ces derniers temps par une recrudescence des actes de violences après les élections municipales du 22 mai dont le processus a été émaillé également de manifestations violentes provoquant la non-tenue du scrutin dans certaines localités du pays, notamment à Béguédo (Est) et à Bouroum-Bouroum (Sud-ouest).
Depuis le lancement des campagnes électorales, des actes de violences attribués à des militants du parti de Roch Kaboré, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), ont été enregistrés durant tout le processus et ce jusqu’à nos jours. Ces actes ont bloqué le vote et l’installation de certains maires.
De ces violences, plusieurs personnes dont des maires et des locaux de la commission électorale (Ceni) en ont été victimes.
La toute première élection organisée sous l’ère Kaboré serait un fiasco, selon des observateurs. Une élection ratée du fait même de la participation des électeurs qui s'élève à moins de 50% et émaillée de corruption, ce qu’a plusieurs fois dénoncé l’opposition.
Face à ces actes l’opposition politique "interpelle le gouvernement face à ses responsabilités et lui demande d’agir promptement" afin que "la sérénité revienne" au Burkina.
Un pouvoir sécoué par des syndicats
"Pas de trève sociale", avait prévenu l’Unité d’action syndicale dès l’arrivée de M. Kaboré au pouvoir qu’elle considère comme "un nouveau ancien dirigeant", puisqu’ayant occupé de multiples postes de responsabilités sous Blaise Compaoré.
En guise de bienvenue, le président a fait face aux mouvements d’humeur des magistrats qui finalement ont eu gain de cause après une rencontre avec le chef de l’Etat.
Les enseignants ont emboité le pas qui ont été vite écoutés, les agents des impôts et des domaines, les agents de péages, le syndicat des gardes de sécurité pénitentiaire dont le mouvement a duré plus d’un mois ce qui a bloqué le bon fonctionnement de la justice burkinabè pendant un bon moment.
Ces deux derniers mois ont été pratiquement des périodes de revendications. Au fur et à mesure que le gouvernement répond favorablement à des revendications d’un syndicat, une autre association sort de l’ombre et exige satisfaction de ses préoccupations.
"Le verre a été à moitié rempli et il faut que le gouvernement le remplisse", a affirmé Olivier Ouédraogo, un des porte-paroles des Centrales syndicales du Burkina qui s’exprimait sur les réponses données aux préoccupations des travailleurs lors d’une conférence de presse.
Source: Alerte Info
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