« Nous ciblons les écoles religieuses qui enseignent le jihad et qui facilitent le recrutement des jeunes. » Ce sont les mots du directeur du département des enquêtes criminelles de la police kenyane, Ndegwa Muhoro.
En cause, les doctrines radicales dispensées dans certaines écoles islamiques du pays. Au Kenya, les madrasas sont toutes privées et il n’existe pas de curriculum commun. Pour Fahad Changi de l’ONG Muhuri, musulmans pour les droits humains, cette décision risque de faire plus de mal que de bien et renforcer le sentiment de discrimination chez les musulmans. Plutôt que de cibler une institution entière, il vaudrait mieux se concentrer sur des individus et engager des poursuites judiciaires, affirme-t-il.
Cedric Barnes, du groupe de réflexion International Crisis Group auteur d'un rapport paru jeudi sur la menace terroriste au Kenya, souligne une double responsabilité. Le gouvernement kenyan devrait éviter ce genre d’intervention directe, estime-t-il, et favoriser davantage le dialogue avec la communauté musulmane. De leur côté, poursuit-il, les dirigeants musulmans auraient intérêt à s’organiser, constituer une plateforme plus unifiée afin d’agir contre cette radicalisation.
La décentralisation des pouvoirs mise en oeuvre depuis les élections de 2013, représente également, selon lui, un outil important qui gagnerait à être mis en valeur et renforcé.