Les opérations de dépouillement qui ont débuté dès la fermeture des 23.000 bureaux de vote sont toujours en cours.
Selon les observateurs, les bureaux de vote n'ont pas connu de forte affluence et cela semble s'expliquer par la situation sécuritaire toujours précaire dans le pays, la météo pluvieuse et l'absence de consigne de vote des outsiders en faveur d'Ibrahim Boubacar Keïta et de Soumaïla Cissé.
Le taux de participation s'annonce donc faible avec une estimation de 22,38% faite par le Pool d'Observation Citoyenne du Mali (POCIM Mali).
Au premier tour de l'élection présidentielle au Mali, le taux de participation avait été de 42,7%.
Le POCIM qui disposait de plus 2.000 observateurs disséminés sur toute l'étendue du territoire malien fait remarquer dans un communiqué que les opérations de vote se sont déroulés sans incidents majeurs.
Les observateurs de l'UE, premier bailleur international du Mali, ont cette fois pu se déployer à Gao (Nord), mais toujours pas à Tombouctou et à Kidal (Nord), ni à Mopti (centre).
La cheffe de la mission européenne Cécile Kyenge, s'est félicitée de la tenue du scrutin précisant que le monitoring réalisé n'a pas permis d'observer des incidents majeurs.
Le gouvernement malien a pris le soin de déployer 36.000 éléments de sécurité soit 6.000 de plus que lors du premier tour de la présidentielle.
Les unités maliennes étaient assistées des Casques bleus de l'ONU, des forces françaises de l'opération Barkhane notamment dans le Nord du pays.
Le remake Ibrahim Boubacar Keïta vs Soumaïla Cissé a également donné lieu à une passe d'armes sur la fraude électorale.
Le camp de Soumaïla Cissé - qui se dit "confiant" - a indiqué que des bulletins de vote ont "circulé" en dehors des circuits normaux depuis plusieurs jours, preuve que des bourrages d'urnes étaient en préparation.
Ibrahim Boubacar Keïta a répliqué en dénonçant des "manœuvres" de l'opposition visant à faire "croire que nous serions dans une logique de fraude".
Le second tour de l'élection présidentielle malienne a été émaillé de quelques violences.
La plus grave d'entre elles a eu lieu dans la localité d'Arkodia où le président d'un bureau de vote a été tué par balles par des présumés jihadistes venus "interdire le vote".