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Le Mara de Thiès protége les daaras

Le maire de Thiès, Idrissa Seck s’est fendu d’une contribution reprise par presque toute la presse, pour donner ses points de vue sur le phénomène de la mendicité qui fait débat présentement au Sénégal. L’ancien Premier ministre est en phase avec la décision d’interdiction et d’organisation de la mendicité prise par le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye. Une contribution bien documentée titrée : Mendicité, écoles coranique : au-delà des symptômes, interrogation sur le vrai mal.



Le Mara de Thiès protége les daaras
Comme d’habitude, l’ancien Premier ministre se base sur le Coran pour démontrer que l’exploitation des enfants est contraire aux enseignements de l’Islam d’où son opposition catégorique au phénomène de la mendicité. « Ma conviction est que l’enseignement coranique, au lieu de représenter une quelconque barrière à la scolarisation formelle, y joue, au contraire, un rôle éminemment positif de complémentarité si on lui donne tous les moyens nécessaires et qu’il ne soit pas le prétexte à l’aliénation des droits de l’enfant ou toute autre forme d’exploitation et de maltraitance. C’est pourquoi, je salue et encourage la récente initiative du Premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye de lutter vigoureusement contre la maltraitance et l’exploitation des enfants sous prétexte d’enseignement coranique. Allah lui même suggère que l’aumône soit destinée « aux nécessiteux…que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier-tu les reconnaitras à leur aspect- Ils n’importunent personne en mendiant”. S2V273. »

Parlant de l’apport de l’enseignement coranique pour un enfant scolarisé, Idrissa Seck a bien fouillé dans ses documents. « Ainsi donc et, contrairement aux idées reçues, l’enseignement coranique n’a jamais véritablement été une barrière à la scolarisation formelle. Les plus récentes et sérieuses recherches en éducation comme celles menées par Pierre André et Jean-Luc Demonsant ont pu démontrer que les enfants qui fréquentaient l’école coranique pendant quelques années, avaient une plus grande probabilité de fréquenter l’école primaire formelle que ceux qui ne vont pas à l’école coranique tout court. De même, ces études ont établi que l’amélioration de la qualité de l’enseignement coranique pourrait impacter positivement sur celle de la scolarisation formelle ».

Seulement même s’il est en phase avec la décision des autorités, le maire de Thiès s’oppose à la répression et préconise des mesures d’accompagnement. « Le traitement de la question des talibés, malgré l’urgence, ne doit pas se dispenser de réflexions mûries, de pédagogie et de mesures d’accompagnement qui me semblent beaucoup plus appropriées que le tout répressif. C’est ce qu’on a pu sentir dans les déclarations du Collectif national des associations des écoles coraniques du Sénégal qui s’est réuni à Thiès, le 2 septembre dernier ».

L’ancien chef du gouvernement n’a pas oublié des décisions prises relativement aux écoles coraniques en dénonçant tout de même le flou artistique sur le phénomène entretenu par les autorités et les ONG.« Dans ce sillage, un arrêté portant sur la reconnaissance des écoles coraniques a été pris par le gouvernement du Sénégal, récemment, en février 2010, bien qu’au sein du Ministère de l’Education nationale subsiste un simple service de l’enseignement franco-arabe au lieu d’une véritable direction de l’enseignement confessionnel donnant toute sa place, de manière égalitaire, au privé musulman à côté de ceux catholique et protestant. Dans ce flou total où aucune statistique, ni gouvernementale, ni privée (des ONG s’affrontant sur des chiffres allant du simple au triple) n’arrive à capter l’ampleur du phénomène des écoles coraniques, il serait appréciable de revenir sur une situation que seule peuvent appréhender des réflexions prenant en compte son extrême complexité ».

« L’Université de Pire jusqu’à sa destruction par Pinet Laprade a été le lieu d’excellence ayant accueilli des sommités africaines et non des moindres, El Hadji Omar et tant d’autres. Tout près, à Tivaouane, on formait des savants en tous domaines dont l’astronomie et la philosophie sans parler du séminaire de Ndiarndé qui rayonna dans tout le Sénégal. Les daara de Touba, Ndame et leurs annexes ont produit des universités modernes de la trempe des instituts Al-Azhar partout implantés aujourd’hui grâce aux inlassables efforts de feu Serigne Mourtada Mbacké. On ne peut compter dans le Saloum les foyers de science de Diamal à Médina Baye ou encore Léona Niassène. Qui passerait sous silence les centres emblématiques tels que Kokki, celui de Serigne Mor Mbaye Cissé et tant d’autres ? », Pour parler d’histoire et l’importance de l’enseignement coranique.

« L’heure n’est-elle donc pas à plus de considération et à une écoute attentive des demandes avant tout sociales émanant de citoyens se sentant à la marge de l’Etat providence dans un domaine aussi crucial que l’Education ? », Idrissa Seck termine par cette interrogation pour montrer la voie et donner l’impression de suivre de très prés tout ce qui touche notre pays.


NDiaga Diouf

Mardi 7 Septembre 2010 - 13:07


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