Cela faisait deux ans que le Nigeria n'avait pas emprunté sur le marché financier international. Et c'est une réussite. Le géant ouest-africain a mobilisé 2,2 milliards de dollars, beaucoup plus que demandé. Mais le coût de cet emprunt est élevé, près de 10% de taux d'intérêt. C'est le signe que l'économie du Nigeria suscite de l'intérêt, mais qu'elle continue tout de même d'apparaître plus risquée que celle de ses voisins de l'UEMOA. Le Nigeria, tout comme le reste des États africains, était resté à l'écart du marché financier international depuis 2022, à cause de la forte hausse des taux d'intérêt mondiaux intervenue depuis. Cette émission d'obligations était donc importante pour renflouer les caisses de l'État et ses réserves en devises, mais aussi pour tester l'attractivité de l'économie la plus peuplée d'Afrique. Test concluant puisque 9 milliards de dollars ont été offerts. Le Nigeria en avait demandé 500 et il se contentera de 2,2 milliards de dollars, des obligations cotées à la Bourse de Londres. Le ministre nigérian des Finances s'est félicité « de la confiance croissante dans les efforts pour stabiliser l'économie nigériane ». Une confiance relative tout de même, car le taux d'intérêt est élevé : près de 10,4% sur la plus grande partie de l'emprunt, sur 10 ans. Ce qui reflète les risques perçus par les investisseurs face aux énormes problèmes budgétaires du Nigeria, ou aux perturbations de la production pétrolière. Et ce, alors que le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, également revenus sur le marché financier cette année, ont bénéficié de taux d'intérêts plus intéressants, proches de 8%.