Lorsque Frank Habineza rentre au Rwanda en 2009, c'est avec la ferme intention de participer à la présidentielle l'année suivante. Mais le président du Parti vert, comme d'autres partis d'opposition, n'obtient pas l'agrément.
Il faut dire que le contexte politique était particulièrement tendu. Une élection présentée comme plus ouverte que par le passé, des attentats à la grenade en plein coeur de Kigali et d'anciens proches du président Kagamé, dont le général Kayumba, qui choisissent de s'exiler. L'opposante Victoire Ingabire, présidente du FDU, est arrêtée. Le numéro deux du Parti vert sera lui retrouvé décapité, un mois avant la présidentielle.
Les législatives de 2013 à l'horizon
Frank Habineza réclamera une enquête internationale indépendante sur ce crime, en vain. Il finit par repartir en exil pour ne revenir qu'en septembre dernier. A son arrivée, il avait déclaré espérer un enregistrement de son parti pour la fin de l'année. Et finalement toujours rien. Va-t-il l'arracher avant les législatives de septembre 2013 ? C'est en tout cas son objectif.
Si Frank Habineza a pu rentrer au pays, c'est qu'il a trouvé un accord avec les autorités, explique un observateur de la scène politique rwandaise. Mais c'était déjà le cas en 2009. Les autorités hésitent depuis longtemps à ouvrir le pays politiquement et soufflent le chaud et le froid, ajoute-t-il. Le président Kagamé a plusieurs fois affirmé cette année qu'il ne briguerait pas un troisième mandat.