"Le devoir de se taire s'imposait à Moustapha Niasse", déclare Ousmane Ngom

"Oui, le devoir de se taire s’imposait à Moustapha NIASSE s’agissant de l’inauguration de la Nouvelle Unité Modulaire d’Exploitation et de Granulation des Phosphates de Matam présidée par le Chef de l’Etat Me Abdoulaye WADE, mercredi dernier. On savait déjà que M. NIASSE et ses amis n’ont pas cette once de générosité qui leur aurait permis, avec beaucoup de hauteur et l’élégance de saluer cette belle performance du Président Abdoulaye WADE et de souhaiter qu’elle propulse le développement de notre pays voire l’épanouissement de nos populations.



On savait aussi que le Parti Socialiste et ses dirigeants ont tellement manqué de compétence, d’imagination et de vision pendant quarante ans que le peuple sénégalais s’en est débarrassé de fort belle manière. Mais on aurait oublié volontiers tout cela, pour la circonstance, si Moustapha NIASSE n’avait pas essayé de jouer les confusionnistes en faisant l’historique de la découverte et de l’exploitation des Phosphates de Matam dans des sorties médiatiques malvenues et sentant la jalousie, la haine et l’improvisation après avoir potassé à la hâte quelques notes rassemblées par un obscur « expert ».

CEUX QUI SAVENT VRAIMENT et qui nous ont bien écouté savent que nous n’avons jamais dit que c’est Me Abdoulaye WADE qui a découvert les Phosphates de Matam. Lui, non plus, ne l’a jamais prétendu car n’étant ni géologue, ni géophysicien mais étant un économiste de talent et un chercheur éclairé qui, il y a exactement 50 ans est arrivé à la conclusion, à la suite « d’une réflexion et analyse » pointues (pour reprendre ses propres expressions) que les phosphates de Matam était un don de Dieu pour notre pays car étant directement utilisable en agriculture sans transformation, ni calcination. Il l’a mentionné dans sa thèse que SENGHOR et DIOUF n’ont pas lue, voilà ce qu’il a dit, il a ajouté « s’ils l’avaient lu et exploité cette richesse, je ne serai pas là entrain d’inaugurer cette usine ».

" CEUX, QUI, SAVENT, AURAIENT DIT A M.NIASSE, s’agissant du véritable historique de la découverte des Phosphates de Matam, que ce n’est pas une étude ou une note qu’il faudrait appeler au secours pour en parler mais que NIASSE devrait payer une bourse à un étudiant de l’AFP pour faire une thèse sur la question car les origines sont tellement lointaines que même une seule thèse ne suffirait pas. En espérant aussi que cet étudiant, à l’opposé de son leader, ferait l’effort « d’échapper aux idées anciennes » pour « comprendre les idées nouvelles » comme dirait KEYNES. En attendant cette thèse et pour la clarté du débat, contentons-nous, ici, de quelques rappels et raccourcis :
Déjà en 1936 : les premières prospections ont eu lieu pour le compte de la Mission d’Aménagement du Sénégal (MAS), auparavant, dès 1920, Hubert et Jacquet avaient déjà reconnu en surface quelques calcaires phosphatés ;
Entre 1962 et 1966 : le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minières ancêtre de l’actuel Direction des Mines et de la Géologie) a mené d’importantes recherches pour confirmer les indices avec les contributions remarquables de
Chino et Pascal qui ont fait une reconnaissance systématique des points de minéralisation phosphatées jusqu’à Thilogne et Sémé".

"Entre 1980 et 1988 : plusieurs campagnes de prospections ont eu lieu surtout entre Ndendory et Ouali-Diala et cela a permis de confirmer l’existence d’un gisement d’au moins 40 millions de tonnes.Dans la même période, des essais et expérimentations ont été faits à divers endroits du pays (Bakel, Matam, Ross Béthio, Kolda etc) dans le cadre d’une campagne de prévulgarisation en milieu rural, ce qui a confirmé l’excellente qualité du phosphate (72,8% de taux de solubilité formique alors que la norme européenne est à 55%) et la possibilité de son utilisation directe en agriculture comme l’avait annoncé le Président WADE en 1959. Ces campagnes étaient conduites par M. Eugene NGOR FAYE, actuel Directeur Général des Phosphates de Matam. Mais les gouvernements socialistes « faute de moyens financiers » mais surtout, par manque d’imagination et d’audace abandonnèrent toute idée d’exploitation de ces phosphates reléguant le Fouta au rang d’éternelle « Zone agro-sylvo-pastorale » sans aucune perspective de développement. La même attitude a été observée pour la tourbe (nous y reviendrons). Il aura fallu attendre l’avènement d’Abdoulaye WADE au pouvoir et le lancement de la GOANA en Avril 2008 pour que l’idée de l’exploitation des Phosphates de Matam ressurgisse, pour accompagner cette initiative du Président".

EXPLOITTATION DE LA PETITE MINE

"Il ne s’est pas agi, comme l’auraient fait les socialistes d’aller chercher des bailleurs de fonds ou de se lamenter sur l’absence de moyens. Mais, par les moyens propres de l’Etat, après avoir pris un arrêté créant une petite mine d’exploitation (ce qui était aussi une première, cette disposition du Code des Mines n’ayant jamais été utilisée) un petit lobe isolé de 300 mètres de large et d’un km de long estimé à seulement 4 Millions de tonnes, fut mis à la disposition du projet avec l’implication d’hommes d’affaires sénégalais comme M Cheikh AMAR, l’objectif étant principalement d’accompagner la GOANA. C’est pourquoi, il s’agit actuellement d’une Unité Modulaire qui peut monter en puissance dès que nous le voulons : on a commencé par 20 000 tonnes, aujourd’hui on est à 25 000 T, demain nous pouvons faire 60 000 ou 100 000 T en fonction des besoins de l’agriculture sénégalaise. Ce lobe isolé actuellement exploité n’a rien avoir avec le projet de la GRANDE MINE ou Exploitation Industrielle à grande échelle qui concerne le gisement principal de 36,5 Millions de tonnes avec une capacité de production dépassant de loin les prévisions de M. NIASSE car pouvant aller jusqu’à 1,5 million voire 2 millions de tonnes de phosphates marchand par an pour 25 années de production au moins. Pour ce projet industriel, nous avons déjà reçu une manifestation d’intérêt d’au moins 15 firmes internationales qui se bousculent pour l’exploitation. Nous sommes en train d’étudier leurs offres afin de faire les meilleurs choix pour le pays. S’agissant maintenant de l’affirmation péremptoire de Moustapha NIASSE selon laquelle il y aurait eu « précipitation », que le gisement allait être « massacré » car les « schlamms » allaient recouvrir le vrai gisement et qu’aucun investisseur n’allait s’y intéresser ». Une telle assertion confirme encore que, M. NIASSE ne sait pas de quoi il parle".

« CEUX QUI SAVENT lui aurait dit que le gisement des phosphates de Matam ne se trouve pas à 45 mètres comme à Taïba –Mboro mais entre 4 et 16 mètres de profondeur avec une moyenne de 10 mètres ».

A PROPOS DES SCHLAMMS

"CEUX QUI SAVENT lui aurait dit aussi, à propos des schlamms, que l’exploitation actuelle des phosphates de Matam, pour les besoins de la GOANA, ne subit aucun traitement physique ou chimique qui seul peut produire les schlamms dont M. NIASSE parle sans savoir ce que s’est. Non, M. NIASSE, il n’y aucun risque, ni aucun manque à gagner ou à produire pour l’exploitation industrielle qui, faut-il le rappeler, peut aller jusqu’à 2 Millions de tonnes par an. J’ajouterai que, n’étant pas aussi imprévoyants que les socialistes qui étaient justement les spécialistes des effets d’annonce (on se rappelle le fameux lingot d’or d’un Premier Ministre socialiste qui n’a jamais été suivi d’un deuxième, alors que l’exploitation actuelle de Sabodola a déjà dépassé les 300 lingots à la date du 28 Décembre 2009) à la différence donc des socialistes, nous avons déjà réactualisé toutes les études et données du BRGM et de SOCOMINE et sommes actuellement entrain de procéder avec un Cabinet Sénégalais à une étude de faisabilité, une étude de marché et une étude d’impact environnemental et socio-économique pour cerner tous les contours de l’exploitation industrielle qui fera de la région de Matam et de tout l’Axe Nord, comme l’a annoncé le Président Abdoulaye WADE, un véritable Pôle Minier et Agro-industriel pour propulser le développement du pays. Cinquante années d’inertie et de manque d’imagination ne sont certes rien pour Moustapha NIASSE et ses amis qui souhaitent qu’on « ne se précipite pas » et qu’on attende encore Cinquante Autres Années avant d’exploiter et de mettre en valeur les ressources naturelles de notre pays. En définitive, M. NIASSE qui aura ainsi raté l’occasion de se taire a au moins le mérite par sa sortie, d’avoir mis en exergue le vrai débat, le vrai enjeu qui n’est pas, en réalité, la découverte mais bien l’exploitation des phosphates de Matam. M. NIASSE aura également démontré, par sa sortie, que non seulement c’est un homme du passé mais aussi un homme du long terme. Assurément, il n’est pas comme WADE un disciple du grand économiste anglais J .M. KEYNES qui a écrit qu’ « A long terme, nous serons tous morts ».

Dakar, le 24 janvier 2010,



Maître Ousmane NGOM

Ministre d’Etat en charge des Mines

Mame Coumba Diop

Mardi 26 Janvier 2010 00:11


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