La décision de Moustafa Abdallah a pris de court les avocats des parties civiles. Car ces derniers réclamaient qu'il soit dessaisi de l’affaire.
La décision du juge Abdallah est dictée par le fait qu'il avait présidé au procès dit de « la bataille du dromadaire », qui avait eu lieu début février 2011 entre les partisans d'Hosni Moubarak et les manifestants de la place Tahrir. Tous les accusés proches de l’ex-président avaient été relaxés par le juge Abdallah, faute de preuves.
Moubarak sourit dans son box
Ce nouveau report ne va pas être du goût des parents des victimes, qui craignent que Hosni Moubarak ne finisse par être libéré du fait qu’il a dépassé la période maximale de garde à vue.
L'ancien président est apparu détendu et souriant. Il a même salué ses supporters depuis son box des accusés.L’ex-raïs et ancien commandant en chef de l’armée de l’air, qui est détenu à l’hôpital militaire de Méadi au Caire, sait qu’une partie croissante de l’opinion estime que la situation était moins mauvaise de son temps que du temps du premier président civil élu démocratiquement.
Pourquoi un deuxième procès ?
L'audience de ce samedi se justifiait par une décision prise au niveau de la cour de cassation. Cette dernière avait estimé que la cour d’assises qui avait jugé Moubarak la première fois n’avait pas pris en compte certains éléments du dossier, que ce soit en ce qui concerne la défense ou l’accusation.
Avant ce nouveau rebondissement, on s'apprêtait donc à reprendre le procès à zéro, devant cette nouvelle chambre de la cour d’assises. Les accusations étant toujours les mêmes : responsabilité dans la mort des manifestants tués lors du soulèvement de 2011, et corruption. Les accusés étant également les mêmes : l’ancien président Moubarak et ses deux fils, ainsi que son ancien ministre de l’Intérieur et ses assistants.Contexte radicalement différent
Même si certains le souhaitent, il semble très difficile d'imaginer que l’ex-président Moubarak soit finalement condamné à mort.
Le procès Moubarak ne suscite pas l’engouement de la population. Il faut dire que les choses se sont empirées depuis la révolution et l'avènement de Mohamed Morsi : crise du tourisme, chômage, grèves à répétition, pénurie de diesel, pannes d’électricité... et surtout montée de l’insécurité.
Et ce, sans même parler des reproches faits par l’opposition concernant la répression de la liberté d’expression et la falsification du référendum sur la nouvelle Constitution islamiste.