Ils sont six : quatre sont retenus par des personnes très proches du nouvel émir, les deux autres par un autre groupe se réclamant d’Aqmi et reconnaissant donc l’autorité du nouveau chef.
Yahia Abou al-Hamam laisse clairement entendre que la vie des otages français est désormais en danger, parce que Paris soutient l’idée d’une intervention militaire dans le nord du Mali. L'Algérien s’en prend même directement au président français François Hollande, en l’accusant d’avoir choisi l’escalade plutôt que la négociation.
Dans le même entretien, il s’adresse aux familles des six otages, et les prévient : si un drame se produit, ce sera à cause de la position de la France.
Il ne fait aucun doute que les jihadistes qui occupent le nord du Mali ont écouté attentivement les résolutions de la rencontre internationale qui vient de s’achever à Bamako. Dans le schéma de sortie de crise retenu, à un moment donné, les armes parleront très probablement dans une partie du nord du Mali. Pour éviter une intervention militaire, à laquelle ils n'ont aucun intérêt, les jihadistes pourraient garder plus longtemps les otages et faire d’eux des boucliers humains.
Voilà qui complique singulièrement la tâche des médiateurs et intermédiaires qui travaillent à la libération des otages et marchent plus que jamais sur des œufs.
RFI