Le nouveau président du Paraguay tente de justifier son arrivée surprise au pouvoir

L’éviction par le Parlement paraguayen de Fernando Lugo et son remplacement à la tête de l’État par son vice-président Federico Franco est largement rejetée en Amérique Latine. Le président déchu Lugo, à qui il restait un peu moins d'un an de mandat, était accusé d'avoir « mal rempli ses fonctions », après des heurts sanglants la semaine dernière entre policiers et paysans, dans le cadre d’occupation de terres, et qui ont fait 17 morts.



Tout juste investi président du Paraguay, Federico Franco doit faire face à une salve de critiques internationales. Avec un risque : se retrouver à la tête d’un pays isolé sur la scène continentale, un pays qui pourrait même être exclu des institutions régionales comme l’UNASUR, l’Union des nations sud-américaines, ou bien le Mercosur, le Marché Commun du Sud.

Une situation qui rendrait difficilement viable le maintien au pouvoir de l’ancien vice-président. Ce dernier a donc lancé une opération séduction. D’abord en tentant de convaincre de la légalité de la procédure : « Ici il n’y a pas eu de coup d’État mais un changement à la tête du pays conforme à la Constitution », a par exemple déclaré Federico Franco.

Ensuite, le tout nouveau président compte sur le travail diplomatique de ses ambassadeurs pour, dit-il, « faire comprendre à l’extérieur la réalité du Paraguay ».
Franco a enfin souligné que sa priorité était de « mettre de l’ordre » à l’intérieur du pays où il compte sur l’appui du parlement, de l’église catholique et également des milieux d’affaires.
L’Union Industrielle Paraguayenne a ainsi estimé qu’avec Franco, « le pays serait mieux organisé et qu’il y aurait plus de confiance de la part des investisseurs ». Reste à savoir si ces soutiens internes suffiront à résister aux pressions internationales.

RFI

Mamadou Sakhir Ndiaye

Dimanche 24 Juin 2012 13:35


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