Depuis début mars, 20 cas de paludisme autochtone ont été recensés dans la banlieue sud de la capitale. Il s'agit de personnes qui ont contracté la maladie chez elles sur les hautes terres, une région qui normalement n'est pas à risque.
« On ne peut pas parler d’épidémie à Antananarivo, relativise Christophe Rogier, directeur de l'Institut Pasteur de Madagascar. En revanche, on peut parler d’un phénomène nouveau qui n’existait pas depuis plus de douze ans, de cas de paludisme qui ont été transmis dans le Grand Tana, dans la grande plaine d’Antananarivo. Ce qui se passe, c’est qu’on peut craindre actuellement qu’il y ait la reconstitution d’un réservoir de parasites qui, lorsque la saison chaude va revenir en novembre-décembre, soit peut-être à ce moment-là à l’origine d’une épidémie. »
Pour éviter cela, une étude approfondie des moustiques est menée. Dans les laboratoires de l'Institut Pasteur, les scientifiques font un véritable élevage d'anophèles, les moustiques vecteurs du parasite. Sébastien Boyer est responsable de l'unité d'entomologie médicale : «Là vous avez des cages dans lesquelles vous avez des anophèles qu’on a capturés sur le terrain à Antananarivo. Ici, ils sont à l’intérieur des cages. En bas, vous avez ce qu’on appelle un pondoir. Et sur ce pondoir, les femelles vont pondre. A partir de ces œufs, on fera des tests insecticides. » Les tests permettront de s'assurer que les moustiques ne sont pas résistants et donc de choisir un traitement insecticide efficace à grande échelle.