Le parti de Laurent Gbagbo, grand absent dans le processus d’adoption de l’avant-projet de la nouvelle Constitution ivoirienne

Plus de 250 députés ivoiriens sont appelés mardi à se prononcer sur l’adoption de l’avant-projet de la nouvelle Constitution de Côte d’Ivoire, dont la majorité écrasante (environ 210) est issue de la coalition au pouvoir (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP), l’opposition ayant boycotté les législatives de décembre 2011.



Si le contexte de l’époque semble compréhensible, avec la mise en détention en avril 2011 de leur leader Laurent Gbagbo de même que de nombreux cadres du parti et le départ en exil de plusieurs autres, il paraît évident qu’au moment de la prise de cette décision, le Fpi était loin d’imaginer qu’il manquerait l’occasion de participer de façon significative à des moments cruciaux de la vie politique du pays.

 

Pis, le parti s’est disloqué entre temps, rongé par des querelles internes qui s’éternisent entre le camp du président reconnu Pascal Affi N’guessan et celui dirigé par Aboudrahamane Sangaré, compagnon de longue date de M. Gbagbo.

 

En désaccord avec l’avant-projet de la nouvelle Constitution présenté mercredi par le président ivoirien Alassane Ouattara, les deux camps, fidèles à leur logique de désunion, lancent séparément des appels à protester contre ce projet "inopportun".

 

Jugeant "autoritaire et unilatérale" la procédure d’élaboration de l’avant-projet de Constitution, la coalition de 11 partis dirigée par Affi N’guessan (Alliance des forces démocratiques, AFD), a tenu une marche samedi avec quelques centaines de personnes. Un "test concluant" pour une "lutte qui ne fait que commencer" selon M. N’guessan, promettant d’autres "mots d’ordres" jusqu’à ce que "cette loi soit retirée ou abolie si d’aventure elle est adoptée".

 

Moins bavard sur le terrain, le camp Sangaré qui revendique la majorité des militants de base, a annoncé dimanche des "actions républicaines, légales (…) susceptibles de mettre un terme aux velléités de braquage de la loi fondamentale", sans pour autant avancer de date.

 

Bien qu’il ait appelé mercredi la population à "s’approprier la lutte" contre le projet de nouvelle  Constitution, estimant que Affi et lui "seuls ne peuvent pas faire changer les choses", le président le Liberté et démocratie pour la République (LIDER, opposition) et ex-membre du FPI, Mamadou Koulibaly, s’est bien gardé de soutenir le président du FPI lors de sa manifestation.

 

Limité dans sa marge de manœuvre, le principal parti de d’opposition n'a plus qu'à proposer à ses militants de "boycotter" encore une fois le référendum ou à "voter non".

 

Seulement voilà, le camp Sangaré a lancé en 2015 un appel au boycott pour la révision de la liste électorale. Sur trois millions de nouveaux inscrits attendus, seuls 344.295 ont été enregistrés du 1er juin au 12 juillet sur tout le territoire ivoirien.

 

En plus de ne pas être représentés à l’hémicycle, de nombreux militants du parti de Laurent Gbagbo, créé depuis 1990 et implanté dans toute la Côte d’Ivoire, pourraient également se retrouver spectateurs et non acteurs au jour du référendum.

Source: Alerte Info



Lundi 10 Octobre 2016 08:04


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