Le président gambien accuse le Sénégal d'offrir l'asile à des opposants

Lors d’un entretien à la télévision privée sénégalaise TFM hier, vendredi 5 juillet, le président gambien Yahya Jammeh a accusé le Sénégal d'accueillir des « opposants gambiens et des personnes impliquées dans un coup d'Etat ». Avec l'appui de Sant'Egidio, communauté catholique basée à Rome, la Gambie a contribué à la libération en décembre 2012 en territoire gambien, de militaires détenus pendant un an par Salif Sadio, présenté comme le plus radical des chefs rebelles casamançais du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).



Le président gambien Yahya Jammeh.

« Je ne suis pas un hypocrite. Les relations avec le Sénégal ne sont pas bonnes ». Dans cette interview au vitriol, l’homme fort de la Gambie reproche au Sénégal d’offrir l’asile aux opposants gambiens. Evoquant la situation en Casamance, Yahya Jammeh se fait même menaçant : « Si le Sénégal change de politique par rapport à la Gambie, je vais m'impliquer dans la solution de la crise. S'il ne le fait, je ne vais pas le faire », déclare-t-il.

On a l’habitude des déclarations intempestives du président Jammeh, rappelle un connaisseur du dossier casamançais : « C’est un personnage fantasque avec lequel le Sénégal doit composer : dès qu’il a des problèmes à l’intérieur, il accuse l’extérieur ». Et de souligner que le président Macky Sall a réservé à Yahya Jammeh sa première visite de chef d’Etat, qu’il l’a remercié à l’occasion de la libération des prisonniers et qu’il s’est rendu à Banjul pour la fête nationale gambienne.

« C’est la Gambie qui a besoin du Sénégal et non l’inverse »

Pour un responsable de la société civile sénégalaise, « Yahya Jammeh veut certainement que le président Macky Sall lui livre tous les opposants gambiens réfugiés au Sénégal. Mais cela, c’est demander l’impossible. Il ne faut pas que le Sénégal prenne les menaces de Yahya Jammeh au sérieux car c’est la Gambie qui a besoin du Sénégal et non l’inverse. Trois mois de blocus et la Gambie est étouffée », conclut-il avant de faire remarquer : « Salif Sadio, le chef rebelle du front nord n’est pas la chose de Yahya Jammeh non plus ».

Source : Rfi.fr


Dépéche

Samedi 6 Juillet 2013 11:21


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