L’électorat grec est très volatil. On l’avait déjà vu le 6 mai avec un résultat assez surprenant par rapport à ce que qu’avaient prédit les sondages. Un grand nombre d’électeurs s’étaient décidés au dernier moment et on avait vu apparaître un paysage politique complètement éclaté. En Grèce, les sondages sont interdits durant les deux semaines qui précèdent le scrutin.
Costas Botopoulos Ancien député européen, membre du Pasok « Il y a une grande fluidité dans le comportement des électeurs grecs ». La projection de ce dimanche 17 juin date en réalité du 3 juin 2012. Elle n’est pas vraiment fiable et les pronostics des six instituts de sondage étaient par ailleurs assez divergents : la gauche radicale de Syriza en tête pour les uns, la droite de Nouvelle démocratie en passe de l'emporter, selon d'autres. Bref, les deux formations semblent au coude-à-coude. Une chose est sûre : aucun parti n’obtiendra à nouveau la majorité absolue et la formation qui arrivera en tête devra trouver des alliances pour gouverner. En clair, ce soir, le message des urnes ne sera sans doute pas suffisant. Tout va se jouer à partir de demain quand les partis politiques vont se mettre à la table des négociations afin de former une coalition gouvernementale. Et comme on l’a vu le 6 mai où les discussions se sont soldées par un échec, la tâche ne sera pas facile. Ingérences Ces derniers jours, les grecs ont été la cible d’appels de dirigeants européens (lire encadré ci-dessous). Des appels à respecter les engagements budgétaires. La chancelière allemande, Angela Merkel, l’a dit très ouvertement hier encore. Le président français François Hollande l’avait fait aussi. Ce genre d’intervention ne plait pas tellement aux Grecs, surtout venant d’Angela Merkel, même s’il serait faux de parler d’anti-germanisme en Grèce. Il est vrai en tout cas qu’Angela Merkel, avec sa position inflexible, personnifie cette politique d’austérité menée depuis plus de deux ans et qui a poussé la population à bout. Son appel d’hier pourrait donc s’avérer contreproductif d’autant que François Hollande a lui aussi appelé, entre les lignes, à voter contre la gauche radicale de Syriza. Mais le président français a promis également une politique de relance et il a assuré la Grèce de la solidarité française. Un appel qui a plutôt été bien reçu par les médias grecs. Reste que dans aucun pays les électeurs n’aiment qu’on leur dise ce qu’il faut voter et les Grecs ont déjà suffisamment le sentiment d’être gouvernés par Bruxelles. Les interventions des uns et des autres sont perçues par certains comme des ingérences qui ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu.
RFI |
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